La ville de Santa Fe (en espagnol : /ˈsantaˈfe/[1] ; en anglais /ˌsæntəˈfeɪ/[2] ; en navajo : Yootó ; en tewaOgha Po'oge ) est la capitale de l'État du Nouveau-Mexique, aux États-Unis. Fondée par les Espagnols en 1607, Santa Fe (Villa Real de Santa Fe de San Francisco de Asís en espagnol, signifiant en français « Ville royale de la sainte Foi de saint François d'Assise ») est aujourd'hui la deuxième aire urbaine (et la quatrième commune) du Nouveau-Mexique. Ville de style « adobe », Santa Fe est aussi un centre de tourisme et des arts. De nombreux artistes s'y sont installés depuis les années 1980 et les prix des logements a fort augmenté dans le centre-ville. Presque la moitié des habitants de Santa Fe est d'origine hispanique. Lors du recensement de 2010, la localité comptait 67 947 habitants. En 2016, sa population est estimée à 83 875 habitants[3].
Santa Fe se trouve à 2 134 m d'altitude (au niveau du capitole). Il s'agit de la capitale d'État la plus haute des États-Unis. Elle est suivie par ordre décroissant par les villes de Cheyenne (Wyoming) (1 848 m), Denver (Colorado) (1 609 m), Carson City (Nevada) (1 463 m), Salt Lake City (Utah) (1 288 m) et Helena (Montana) (1 237 m).
Histoire
Les premiers occupants étaient les Amérindienspueblos (nommés ainsi par les Espagnols). Ils entretenaient des relations étroites avec la terre dont ils faisaient des poteries ou des habitations en adobe.
Profitant de sa situation de carrefour, la ville se développa dès le XVIIe siècle : un premier établissement fut fondé par Juan Martinez de Montoya vers 1607, ce qui en fait la fondation européenne la plus ancienne du pays après Saint Augustine en Floride (1565). Les Espagnols ont eu recours au travail forcé des Amérindiens pour construire la ville[5]. Elle devint alors la capitale d'une province de la Nouvelle-Espagne baptisée Santa Fe du Nouveau-Mexique, qui fut explorée par Francisco Vásquez de Coronado. C'est lui qui fonda officiellement la ville.
Le , Santa Fe est attaquée par les Amérindiens Pueblos, aidés par les Apaches. Le gouverneur doit même abandonner la ville et se réfugier à El Paso[6]. Les Pueblos exigeaient alors la fin de la présence espagnole et la libération de tous les esclaves de Nouvelle-Espagne. En , Don Diego de Vargas reprend Santa Fé et 470 Amérindiens sont exécutés en représailles, alors que les femmes et les enfants sont réduits en esclavage[7]. Seuls les Hopis demeurent insoumis. Un presidio est construit pour renforcer la défense de la bourgade.
En 1739, deux frères français, Pierre Antoine et Paul Mallet, arrivent à Santa Fe : cela marque l'instauration de relations commerciales avec les marchands et les coureurs des bois de la Haute Louisiane française. Les Français fournissent des articles de quincaillerie contre de l'argent espagnol ou des pelleteries procurées par les trappeurs. En 1805, Pierre Vial découvre la piste de Santa Fe. Les connaissances géographiques des coureurs des bois permettent de lancer des expéditions terrestres à partir de Santa Fé, afin d'étendre l'influence espagnole.
Jusqu'à la guerre d'indépendance mexicaine, qui éclata en 1810, Santa Fe resta une ville espagnole. La Constitution mexicaine de 1824 en fait la capitale du territoire de Santa Fe du Nouveau-Mexique. Pendant la Guerre américano-mexicaine, le général Stephen W. Kearny entre à Santa Fe en . Il attribue le poste de gouverneur à Charles Bent qui se révèle incompétent ; la population se soulève et Bent finit par être assassiné en janvier 1847[8]. L'armée américaine se livre alors à des représailles sanglantes.
En 1848, le Nouveau-Mexique passe sous contrôle américain, par le traité de Guadalupe Hidalgo et devient en 1912 le 47e État des États-Unis. Santa Fe conserva son statut de capitale.
Politique et administration
La ville est administrée par un maire, élu pour quatre ans, et un conseil de huit membres élus. Depuis , le maire est le démocrate Javier Gonzales.
Selon l'American Community Survey, pour la période 2011-2015, 63,13 % de la population âgée de plus de 5 ans déclare parler l'anglais à la maison, 34,08 % l'espagnol, 0,52 % le français et 3,26 % une autre langue[11].
Climat
Santa Fe a un climat de steppe d'altitude. Les températures présentent des écarts importants entre le jour et la nuit ainsi qu'entre l'hiver et l'été. Santa Fe reçoit 50-75 mm de pluie par mois en été et 13 cm de neige par mois en hiver. On compte plus de trois cents jours ensoleillés par an.
Relevé météorologique de Santa Fe 1991-2020 (35°37'N/105°58W, 2 048 mètres)
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm
Culture et enseignement
Santa Fe, et la petite ville proche au nord de Taos, a attiré célébrités et artistes tels que les peintres Ernest L. Blumenschein, Oscar E. Berninghaus, Maynard Dixon, Marsden Hartley, John Marin, Georgia O'Keeffe (en 1940), Stuart Davis...etc, les acteurs Sam Shepard, Dennis Hopper ou George R. R. Martin. La capitale du Nouveau-Mexique est même devenue le deuxième foyer des États-Unis pour l'art contemporain, et l'un des premiers pour l'art western[Quoi ?] : on y compte en effet une dizaine de musées et plus de 200 galeries[14]. Ces dernières se concentrent autour de la Plaza, de la rue Canyon Road et dans le quartier du Railyard. Le SITE, un lieu d'exposition qui occupe un ancien entrepôt de bière, accueille la seule biennale internationale du pays.
Palace of the Governors, ancien palais des gouverneurs du Nouveau Mexique, sur la 'plaza' au centre de la ville historique. Monument historique parmi les plus anciens des États-Unis.
La petite chapelle de San Miguel (1610) est une des églises les plus anciennes des États-Unis.
La cathédrale-basilique Saint François d'Assise a été construite par des Auvergnats sur le modèle de l'église de Volvic en France à l'initiative de Jean-Baptiste Lamy, premier archevêque de Santa Fe. Les flèches n'ont jamais été achevées faute d'argent[15].
Francois-Marie Patorni, 'The French in New Mexico - Four centuries of exploration, adventure, and influence' (janvier 2020), French in America Press, Santa Fe, NM, (ISBN978-0578631158)