Shin (lettre)Shin, également écrit šin, est la vingt-et-unième lettre de nombreux abjad sémitiques, dont le phénicien, l'araméen, le syriaque ܫ, l'hébreu ש, et l'arabe šīn ﺵ (bien que le šīn soit la treizième lettre de l'alphabet moderne). La lettre phénicienne est à l'origine du sigma grec (Σ), du S étrusque et latin, des lettres sōwilō (ᛊ) runique et cyrilliques es (С) et cha (Ш), et pourrait avoir inspiré la forme de la lettre cha de l'alphabet glagolitique. Sa valeur phonétique est, selon le contexte, une consonne fricative post-alvéolaire sourde (la consonne chuintante [ ʃ ] ou une consonne fricative alvéolaire sourde (la consonne sifflante [s]). Origine du shinLe glyphe proto-sinaïtique et, peut-être, sa descendante proto-canaanéenne seraient, selon William Albright et Brian Colless, basées sur le
hiéroglyphe
Le šin phénicien exprime deux phonèmes protosémitiques, et pourrait être basé sur le pictogramme d'une dent (shen en hébreu). Cependant, selon l'Encyclopaedia Judaica, il représenterait originellement un arc composite[réf. souhaitée]. L'histoire des lettres exprimant des sibilantes dans les divers alphabets sémitiques est compliquée par le fait de différentes fusions entre des phonèmes proto-sémitiques. Selon la reconstruction classique, cinq phonèmes proto-sémitiques ont donné naissance à diverses sibilantes sourdes dans les langues-filles :
Le shin en hébreuÉcriture et prononciationLe ש hébreu représente deux phonèmes qui sont, selon le système de ponctuation massorétique, distingués par un point sur la lettre. D'après la reconstruction classique, ces deux phonèmes devaient n'en former qu'un, qui se prononçait ɬ (consonne fricative latérale alvéolaire sourde), et dont le ʃ (consonne fricative post-alvéolaire sourde) se serait ultérieurement différencié. L'histoire du shibboleth, que les Guiladites prononcent shibbolet et les Ephraïmites sibbolet[1] tendrait à démontrer cette évolution, et qu'elle ne fut pas homogène[2]. Le premier phonème, difficile à prononcer, a été remplacé, dès la période du Second Temple, par un s (consonne fricative alvéolaire sourde), de sorte qu'il n'existe plus, en hébreu médiéval puis moderne, de différence phonétique entre le shin smalit (ou sin) et le samekh (ס). Fonctions grammaticalesLe shin yemanit est utilisé en hébreu comme préfixe (שְׁ shè-), afin d'introduire une proposition subordonnée. Celle-ci peut être :
Le shin dans la tradition juiveLe shin est la première lettre du Nom divin Shaddaï (שַׁדַּי), et figure à ce titre sur les boîtes placées par les Juifs au fronton des portes. C'est aussi pour cette raison que les Juifs enroulent la lanière de leur phylactère autour de la main de manière de façon à dessiner un shin, et que les Cohanim (prêtres) disposent leurs doigts de façon à en former un, lors de la bénédiction sacerdotale.
Selon une tradition, le shin représenterait les 3 vallées qui se rejoignent au sud de Jérusalem : la vallée de Hinnom (ou Géhenne), celle du Tyropoeon et celle du Kidron[4]. De plus, la position du dagesh (point) dans la lettre coïnciderait avec celle du Temple sur la carte de Jérusalem. Le shin est également l'une des lettres figurant sur la toupie de Hanoucca à quatre faces, ces lettres étantנ ג ה ש, abréviation, selon une étymologie populaire, de Nes Gadol Haya Sham (« Un grand miracle s'est produit là-bas ») mais en réalité Nichts Gantz Halb Shtel (« Rien Tout Moitié Pose »). Le shin à quatre branchesSur le téfiline porté sur le front, on trouve un shin à quatre branches d'un côté et le shin standard à trois branches de l'autre.
Le shin dans la société israélienneLe Shin apparaît aussi dans quelques expressions israéliennes, souvent liées au vocabulaire militaire :
EncodageLe shin a la valeur F9 en code ASCII, et 05E9 en Unicode. représente le shin yemanit en braille. représente le shin smalit en braille. Voir aussiNotes et références
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