Siège de Metz (1870)Siège de Metz
Défense de Metz par l’armée française, peinture d’Alphonse de Neuville.
Guerre franco-prussienne de 1870 Batailles
Le siège de Metz est un blocus militaire qui s'est déroulé du au , lors de la guerre franco-allemande de 1870, et a contribué à la défaite sans appel de la France. Un blocus efficaceAprès avoir été vaincu à Saint-Privat et Gravelotte le , le maréchal Bazaine bat en retraite vers Metz où il espère trouver un appui défensif important. Les fortifications de Metz ont été en effet renforcées et quatre nouveaux forts détachés[α 1], complétés par des redoutes en terre, forment une seconde ceinture fortifiée qui semble infranchissable[1]. Les troupes du maréchal Bazaine sont assiégées par la IIe armée prussienne, alors commandée par le prince Frédéric-Charles de Prusse, neveu du roi Guillaume Ier. Les Français tentent de rompre le siège une première fois à Noisseville (31 août), puis une seconde fois à Bellevue (7 octobre) mais sont repoussés par deux fois. La seconde partie de l’armée française, reformée au camp de Châlons et commandée par le maréchal de Mac-Mahon, quitte sa position, le , pour tenter de renforcer l’armée de Bazaine, mais deux armées allemandes la piègent, le , dans les Ardennes, lors de la bataille de Sedan, où elle sera contrainte de capituler, le , et où Napoléon III est fait prisonnier. Pour échapper à la pression croissante de la population messine, qui aimerait le voir forcer le blocus, Bazaine s’établit au Ban-Saint-Martin[2]. En octobre, pas moins de 15 000 malades ou blessés s’entassent dans les hôpitaux de la ville ou des baraquements de fortune. Les vivres et l’eau sont à ce moment sévèrement rationnés et l’on mange des chevaux et même des rats pour tromper la faim[2]. Il faut recourir à des dispositifs spéciaux, comme le papillon de Metz pour faire sortir le courrier de la ville. L’efficacité du blocus allemand commence à porter ses fruits.
Une capitulation inattendueLa privation de nourriture affecte durement le moral des habitants. Mais c’est la capitulation de l’armée du Maréchal Mac Mahon à la bataille de Sedan, et la chute de l’Empire, qui sonne le glas des espoirs messins. La place tient encore près de deux mois. Fin , le moral est au plus bas et la population commence à soupçonner Bazaine d’avoir négocié en secret avec l’ennemi. Le , le Conseil de guerre renonce à tenter une sortie, pour éviter tout sacrifice inutile[2]. C'est au château de Frescaty, sur la commune de Moulins-lès-Metz, qu'est signée, le la capitulation de Metz entre le général chef d'état-major Jarras et le chef d'état-major prussien[3]. Enfermé dans la place forte de Metz, privé de renfort, François Achille Bazaine choisit de se rendre, le [α 2], livrant à l’ennemi près de 150 000 prisonniers et un matériel considérable. Le , vers 16 heures, les troupes germaniques entrent triomphalement dans la ville. Leur chef, le général von Kammern, s’installe comme gouverneur à l’hôtel de la Princerie, le comte Guido Henckel von Donnersmarck prend ses fonctions de préfet de la Lorraine allemande[2]. L’opinion publique française est atterrée[4]. Des conséquences désastreusesAprès la chute de Metz, le prince Frédéric-Charles et la deuxième armée allemande peuvent rejoindre la vallée de la Loire avec pour objectif de vaincre le 15e corps d'armée français, l'armée de la Loire, créée dans l'urgence à partir de troupes rappelées d'Algérie, et portant les derniers espoirs de la France. Le pays recherche des coupables à cette défaite incompréhensible. Le maréchal Bazaine est très vite accusé de mollesse devant l’ennemi, voire de trahison. Accablant Bazaine, Gambetta résume ainsi la situation :
L’attitude ambiguë de Bazaine, qui sera finalement condamné pour trahison et intelligence avec l’ennemi[4], et les nouvelles désastreuses du reste de la France, entretiennent, à cette époque, un climat délétère à Metz, qui atteindra son apogée avec une première "annexion de fait" qui sera légalisée par le Traité de Francfort en mai 1871 entérinant l'annexion de 1871 de l'Alsace-Lorraine. Notes et référencesNotes
Références
Sources
Liens externes
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