Issue d'une fratrie de quatre filles et deux garçons[1], Sophia Aram grandit à Trappes[2]. La famille de Sophia Aram est d'origine marocaine[3]. Son père est cuisinier à Radio France[4] tandis que sa mère, Khadija Aram[5], née en 1949 à Casablanca au Maroc[1], a été adjointe au maire de Trappes Guy Malandain (PS), dans les Yvelines, dans les années 2000.
En 2007, elle réalise son premier « seule en scène » avec Du plomb dans la tête, qui met en scène une cellule de soutien psychologique à la suite du suicide d’une enseignante dans sa classe de maternelle[10]. Ce spectacle est joué quatre cents fois. Il est édité en DVD par Studio Canal.
En , elle présente son second spectacle, Crise de foi, un « seule en scène » mettant dos à dos les trois religions abrahamiques.
Sophia Aram fait ses débuts à la télévision dans CIA, le club de l'info amateur et Les Enfants de la Télé, des émissions présentées par Arthur. Elle participe à l'écriture de programme pour le groupe Endemol[12].
L'humoriste intervient sur NRJ et sur Europe 2. En 2008, elle tient une chronique hebdomadaire sur France Inter dans l'émission Le Fou du Roi de Stéphane Bern. En , la station lui confie une chronique hebdomadaire les lundis matin dans la matinale. Après l'éviction de Gérald Dahan, elle passe d'une à deux chroniques hebdomadaires (lundi et mercredi). Le , elle se livre à une critique acerbe du Front national, en comparant ses électeurs à des « gros cons »[13]. Cette chronique vaut à France Inter un rappel à l'ordre de la part du CSA[14]. Le , elle épingle la station Sud Radio, en indiquant que les électeurs du Front national avaient désormais une station bien à eux pour exprimer leurs idées[15]. Elle s'en prend également à Nadine Morano le en concluant une chronique particulièrement acide par cette conclusion peu flatteuse : « Nadine Morano est-elle populaire ou est-elle simplement vulgaire ? »[16], ce à quoi Nadine Morano réplique en diffusant sur Twitter la condamnation de la mère de l'animatrice pour escroquerie[17],[18],[19].
Depuis , ses chroniques matinales sur France Inter sont diffusées les mardis et mercredis. Dès sa chronique du , elle fait réagir Audrey Pulvar après avoir dénoncé un conflit d'intérêts entre Arnaud Montebourg, Matthieu Pigasse et la journaliste récemment nommée à la tête des Inrockuptibles[20],[21].
À partir de la rentrée 2013, elle anime un nouveau talk-show, diffusé sur France 2 du lundi au vendredi en access prime-time intitulé Jusqu'ici tout va bien[22]. L'émission subit les critiques de la presse[23],[24] et ne parvient pas à fédérer le public[25]. Elle passe à deux reprises sous la barre des 3 % d'audience durant la deuxième semaine de diffusion et la chaîne envisage de la déprogrammer[26]. Elle est pour cela rapidement remaniée, ce qui implique la fin du direct (afin de « gommer les longueurs et les hésitations ») et l'arrivée d'un coanimateur, Jean-Pierre Coffe[27]. Ce dernier quitte l'émission après deux jours. BFM TV indique que le manque à gagner en revenus publicitaires pour la chaîne, dû à la faiblesse de l'audience, s'élèverait à 30 000 euros par jour, soit 600 000 euros depuis le début de l'émission jusqu'au [28]. Le programme coûte 70 000 euros (hors frais techniques) par jour. En dépit d'un horaire avancé en , l'audience reste très basse[29]. Finalement, France 2 annonce l'arrêt de l'émission au [30]. Elle reçoit avec humour son Gérard de la télévision 2013 pour « l'émission dont les concepteurs auraient peut-être dû attendre les audiences avant de lui donner un titre ».
Au fil des années, elle change le ton de ses chroniques radiophoniques, et se concentre sur le fond du message politique en se dégageant de la pression de faire rire
[31].
Vie privée
Elle écrit ses spectacles avec son compagnon Benoît Cambillard, qui dirige leur société de production. Elle est fille de musulmans, lui fils de protestants ; ils ont, en 1998, un enfant auquel ils donnent un prénom hébreu, Chaïm[8],[32].
Tante Fatiha : la tante de Sophia. Alors que sa nièce s'identifie aux bobos, cette femme immigrée de première génération se plaint que ceux-ci envahissent la banlieue populaire où elle vit[33]. Elle est croyante et en est quelque peu angoissée[34]. Ce personnage au fort accent se veut aussi la voix du bon sens. Elle prend occasionnellement le micro de France Inter pour commenter les comportements absurdes de certains politiciens[35] ou des faits divers sordides[36].
Sophia Aram se dit athée[44] et engagée à gauche[45]. Quelques-unes de ses chroniques contre le Front national ont trouvé un certain écho médiatique[46],[47].
En 2024, Le quotidien l'Opinion la décrit comme « laïcarde tendance Printemps républicain »[48], et Le Monde comme très engagée pour la lutte contre l’antisémitisme et critique de la gauche, en particulier de La France insoumise. Ses critiques soulignent que Sophia Aram « épargne Emmanuel Macron et la droite », alors que ses soutiens la voient comme « l’esprit libertaire de Charlie Hebdo »[31].
L'association de critique des médias Acrimed qualifie les chroniques matinales sur France Inter de Sophia Aram de « mascarade teintée de démagogie » alors que celle-ci prétend « rassembler » et lutter « contre les divisions »[49].
En 2012, une chronique de Sophia Aram sur France Inter qui concluait en qualifiant de « vulgaire » la ministre chargée de l'apprentissage Nadine Morano a déclenché une réaction de défense de cette dernière. Nadine Morano a ainsi affirmé dans l'émission C à vous sur France 5, puis sur RMC avec Jean-Jacques Bourdin que le directeur de France Inter Philippe Val l'avait appelée « pour s'excuser » de la chronique de Sophia Aram qui, à son tour, a réagi en demandant la démission de la ministre[5].
Publications
Essai
2021 : La Question qui tue : Perfidies ordinaires, maladresses et autres micro-agressions, Denoël, Paris, 176 p.
Ouvrages collectifs
2011 : préface de la bande dessinée collective 12 septembre l'Amérique d'après, édité par Casterman
Les journalistes Cécile Amar (L'Obs) et Marie-Laure Delorme (Le Journal du dimanche) dirigent cet ouvrage qui réunit une trentaine de contributions parmi lesquelles celles de Sophia Aram.
Livre audio
2021 : La Question qui tue, lu par l'autrice, Gallimard, « Écoutez Lire », Paris, 58 min.
↑Le one-woman-show de l'ancienne pionne Le one-woman-show de l'ancienne pionne, leparisien.fr, 22 octobre 2005, par Anne-Cécile Juillet : « J'ai passé mon bac, puis je me suis inscrite aux Langues orientales : comme j'avais été pionne au collège Gagarine et que le contact avec les élèves me plaisait bien, je pensais devenir conseillère principale d'éducation.»
↑(en) Jonathan Ervine, Humour in Contemporary France: Controversy, Consensus and Contradictions, Liverpool University Press, (ISBN978-1-78962-464-9, lire en ligne), p. 155