Thrombocytémie essentielleThrombocytémie essentielle
La thrombocytémie essentielle (TE) est une maladie du sang frais faisant partie des syndromes myéloprolifératifs. C'est une maladie clonale caractérisée par une production excessive de plaquettes par les mégacaryocytes de la moelle osseuse. Le taux de plaquettes doit être supérieur à 600 000 /µl pour parler de TE et il est généralement supérieur à 1 000 000 /µl. Ce taux excessif de plaquette est souvent découvert fortuitement lors d'un examen hématologique systématique. L'âge moyen de découverte est de 60 ans et il y a une prédominance féminine. Il n'y a pas de signe pathognomonique clinique ou biologique et le diagnostic est un diagnostic d’exclusion avec les thrombocytoses réactionnelles ou les autres syndromes myéloprolifératifs chroniques où l'on retrouve des thrombocytémies. La symptomatologie clinique et les risques de la TE sont essentiellement vasculaires avec des manifestations transitoires ischémiques au niveau de la microcirculation, de vraies thromboses surtout artérielles et rarement des hémorragies. La TE ne modifie pas l'espérance de vie des patients. L'attitude thérapeutique et les indications dépendent du risque vasculaire et doivent prendre en compte l'iatrogénie de certains médicaments. Les différentes attitudes vont de l'abstention avec simple surveillance, l'utilisation de médicaments diminuant la production de plaquettes, un traitement par antiagrégants. La TE fait partie des 4 grands syndromes myéloprolifératifs :
Quelques distinctionsIl faut distinguer :
Critères diagnostiques de la TELe diagnostic de TE reste un diagnostic d’élimination. Il faut distinguer une TE d'une thrombocytose réactionnelle et des autres syndromes myéloprolifératifs lorsqu'ils s'accompagnent d'une thrombocytose. Il est possible d'observer une polyglobulie, diagnostic différentiel avec la maladie de Vaquez. Néanmoins, la découverte de plusieurs marqueurs moléculaires de syndromes myéloprolifératifs, tels que la mutation du récepteur à la thrombopoïétine MPL, la mutation de la Janus kinase 2 JAK2 ou encore une mutation du gène de la calréticuline permet de faire le distinguo entre une TE et une thrombocytose réactionnelle dans la très large majorité des cas[1],[2]. Les critères diagnostiques de la Polycythemia Vera Study Group établis en 1997
Les critères clinico-pathologiques européens pour le diagnostic de la TEIls ajoutent l'absence de splénomégalie (ou mineure à l'échographie), la formation spontanée de colonies mégacaryocytaires (CFU-Meg), et précisent les critères anatomopathologiques[3] :
La combinaison de A1 et de B1 + B2 établit le diagnostic de TE. Chaque critère additionnel A conforte le diagnostic de TE. On définit également la TE comme étant de grade I si la numération des plaquettes est de 400 à 1 500 G/l, et de grade II au-delà de 1 500 G/l. Notes et références
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