Uri Nisan GnessinUri Nissan Gnessin
Uri Nissan Gnessin, né en 1879 et mort en 1913, est un écrivain et traducteur juif russe, considéré comme un des pionniers de la littérature hébraïque moderne. Il est le frère de Menahem Gnessin, cofondateur du théâtre Habima[1]. BiographieUri Nissan Gnessin est né en 1879 à Starodoub dans le gouvernement de Tchernigov, de la Russie impériale dans une famille hassidique. Quand Gnessin a neuf ans, sa famille s'établit à Potchep, où son père occupe le poste de rabbin de la ville. Gnessin est un brillant élève, apprenant par lui-même le français, l'allemand, le russe et le latin, ainsi que la philosophie, l'histoire et d'autres disciplines non religieuses. À la yechiva de Potchep, il se lie d'amitié avec Yossef Haïm Brenner, et ensemble ils éditent un journal dans lequel Gnessin publie ses premiers poèmes et ses premières nouvelles. À l'âge de 14 ans, il est déjà correspondant du journal hébreu Ha-Melits pour Potchep. En 1900, Naḥum Sokolow invite Gnessin à Varsovie pour rejoindre le comité de rédaction du Tsefirah. L'année suivante, il travaille pour la maison d'édition Tushiyah, où il traduit une sélection de courtes nouvelles de Mordecai Spektor du yiddish en hébreu. Il traduit aussi plusieurs nouvelles de Hersh Dovid Nomberg qui seront publiées en 1901 dans Ha-Do. Pendant son séjour à Varsovie, il publie anonymement des poèmes, des articles et des traductions dans les revues Ha-Tsefirah, Ha-Shavu‘a, Ha-Dor et Sefer ha-shanah. En 1900–1901, Gnessin écrit trois courtes nouvelles : Zhenyah, Ma‘aseh be-Otelo (Le cas Othello) et Shemu’el ben Shemu’el (Samuel fils de Samuel), qui sont publiées par Tushiyah en 1904 dans Tsilele ha-ḥayim (L'ombre de la vie). Chacune traite des relations érotiques entre hommes et femmes juifs qui ont quitté leur mode de vie traditionnel pour vivre une nouvelle liberté. Les femmes sont plus courageuses et plus sincères que les hommes, elles sont prêtes à des aventures sexuelles sérieuses ou frivoles, sans honte, alors que les hommes n'y arrivent pas si facilement. L'intérêt du jeune Gnessin pour l'appétit sexuel et la tendance humaine à l'auto-illusion, suit un chemin déjà tracé dans les nouvelles de Micha Josef Berdyczewski. Le traitement sans gêne de tels sujets, est peut-être inspiré par des nouvelles de Guy de Maupassant qu'il a traduites en hébreu. À partir de 1903, Gnessin vit entre Potchep et Kiev, en donnant des leçons particulières. Ses tentatives de fonder une maison d'édition pour publier des traductions et des livres en hébreu à prix abordables échouent, et il a de plus en plus de difficultés pour gagner sa vie. C'est l'année où il écrit deux histoires dont les protagonistes sont des adolescents : Ba-Vet saba (Chez grand-père), une longue histoire que Haïm Nahman Bialik refuse de publier dans Ha-Shiloaḥ et qui va rester inédite, est un récit autobiographique sur la crise intérieure d'un garçon dont le grand-père est un rabbin hassidique réputé. Se‘udah mafseket (Le repas avant le jeune), publié en 1906 dans Sefer ha-shanah, décrit les relations entre un père traditionaliste et sa fille révolutionnaire et végétarienne. Entre 1905 et 1907, Gnessin vit à Kiev, Varsovie, Ekaterinoslav et Vilna. Dans cette dernière ville, il travaille pendant quelques mois au périodique Ha-Zeman. En 1906, il aide Brenner, qui à l'époque vit à Londres, à fonder la maison d'édition Nisyonot. Cet éditeur publie en 1906 la nouvelle de Gnessin Benotayim (Au milieu), ainsi que ses traductions de nouvelles de Tchekhov. En 1907, il se rend à Londres pour aider Brenner à lancer le périodique Ha-Me‘orer. Mais les deux écrivains se querellent et Gnessin part en Palestine. De Petah Tikva, il écrit à son père en février 1907 :
En 1908, Gnessin retourne à Potchep, où il va vivre jusqu'en 1912. Il meurt à Varsovie l'année suivante d'une crise cardiaque à l'âge de 34 ans. Entre 1905 et 1913, Gnessin écrit quatre longues nouvelles: Ha-Tsidah(De côté); Benotayim; Be-Terem (Avant) et Etsel (Chez), ainsi que deux courtes nouvelles: Ba-Ganim (dans les jardins) et Ketatah (Une querelle). Critique de Ba-GanimAlors que Gnessin écrit ses nouvelles en hébreu, Ba-Ganim a été exceptionnellement écrite initialement en yiddish sous le titre Tsvishn gertner (Entre les jardins) avant d'être traduite par Gnessin lui-même en hébreu. Alors que la version en hébreu apparait en 1910 dans Sifrut, la version yiddish n'est parue qu'après la mort de Gnessin en 1913. Dans sa thèse de doctorat, Andrey Alexander Bredstein résume la nouvelle :
Ba-Ganim est considéré comme une des meilleures nouvelles de Gnessin :
Gnessin décrit Efraim comme un voyeur qui jouit de la vision de la scène de viol :
Influence de GnessinLe style de Gnessin a influencé tout une série d'écrivains de langue hébraïque comme David Vogel, Leah Goldberg, Samech Yizhar, Amalia Kahana-Carmon, et Aharon Appelfeld. Ses œuvres complètes sont publiées en 1914 à Varsovie et 3 volumes en 1946 à Tel Aviv et 2 en 1982. Ma‘aseh be-Otelo est traduit en yiddish en 1922, Ha-Tsidah en anglais en 1983 dans Eight Great Hebrew Short Novels et en espagnol en 1989 dans Ocho Obras Maestras de la Narrativa Hebrea, Etsel en français en 1989 -1991 et Ba-Ganin en russe en 1999. Œuvres traduites en anglais ou français
Notes et références
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