Vieille prière bouddhique
Prière quotidienne pour tout l'univers
La Vieille prière bouddhique (Prière quotidienne pour tout l'univers) est une œuvre pour ténor, chœur mixte et piano ou orchestre composée par Lili Boulanger de 1914 à 1917. HistoireLa compositrice a écrit plusieurs partitions de musique religieuse chrétienne. Cette œuvre a la particularité de mettre en musique une prière bouddhique, connue sous le nom de « Metta sutta » et traduite du pali en français par Suzanne Karpelès[1].
Le musicologue Harry Halbreich note à propos de cette prière :
Composition et créationCommencée en 1914, la partition est terminée à Arcachon au printemps 1917. Cependant, Lili Boulanger n'a jamais entendu elle-même sa composition, qui n'est publiée qu'à titre posthume dans les années 1920. L'œuvre est écrite pour ténor, chœur mixte (SATB) et orchestre (ou piano). La première exécution (sous le titre de « Prière hindoue ») a lieu le , salle Pleyel, avec Henri Büsser à la tête d'un chœur d'élèves des classes d'ensemble du Conservatoire, Gabriel Paulet (ténor) et Nadia Boulanger (piano). La critique est enthousiaste[1],[3]. La Vieille prière bouddhique est ensuite reprise en concert le , salle du Conservatoire, lors d'une « Audition des envois de Rome des œuvres de Lili Boulanger », par la classe d'ensemble vocal du Conservatoire et l'orchestre de l'Opéra, sous la direction d'Henri Busser, avec le ténor David Devriès, puis le , à l'Opéra de Paris, lors d'une série « Grands concerts symphoniques », sous la direction de Serge Koussevitzky[3]. InstrumentationL'instrumentation requiert[3] :
AnalyseLa Vieille prière bouddhique emploie un riche effectif : un orchestre et un chœur auxquels s'ajoute un ténor solo. Elle prend aussi la forme d'une incantation orientale :
La Vieille prière bouddhique est une « émouvante partition, construite sur un seul thème qui oscille autour d'une quarte augmentée, et qui sert de trame aux quatre strophes du poème[5] ». Adélaïde de Place relève que « tout entière construite sur les discrètes touches exotiques d'un seul thème essentiellement lyrique, cette Prière, d'un contenu spirituel remarquable, est brièvement interrompue par un solo de flûte auquel se superpose le ténor soliste[6] ». Pour Harry Halbreich, « Lili Boulanger a édifié son œuvre sur une mélodie unique [...] d'un galbe parfait, d'un profil inoubliable, en ut phrygien (toujours ce deuxième degré baissé), répété à la manière d'une psalmodie mais avec des éclairages harmoniques et orchestraux sans cesse renouvelés. Le milieu de cette libre forme ternaire, s'évadant d'abord vers la dominante, puis vers d'autres pôles tonaux, est essentiellement constituée par le ténor, précédant la reprise amplifiée du début[2] ». Le musicologue conclut sur ce jugement : « quelle insondable profondeur dans cette simplicité dépouillée, quintessence de l'âme exceptionnelle de cette toute jeune fille ![2] ». La durée moyenne d'exécution de la pièce est de sept minutes environ[3]. ÉditionLa partition est publiée par Durand[3]. La réduction pour ténor, chœur et piano (Paris, Durand, 1921-1922) porte le cotage D.&F. 10089 ; la partition d'orchestre (Paris, Durand, 1921-1925, avec une traduction anglaise de J. N. Scholefield) le cotage D.&F. 10090 ; le matériel d'orchestre le cotage D.&F. 10091 et la partition des chœurs seuls le cotage D.&F. 10092[3]. Discographie
Bibliographie
Références
Liens externes
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