Yumi
Le wakyū (和弓 , arc japonais), appelé yumi (弓 , arc), est l'arc traditionnel japonais utilisé au kyūdō et yabusame. Le mot japonais yumi se traduit par « arc ». Deux types d'arcs traditionnels coexistent : le grand arc japonais appelé daïkyu et l'arc court appelé hankyu. Le terme yumi est utilisé familièrement pour nommer le daïkyu, le hankyu étant moins connu du grand public. Les deux arcs ont la même silhouette asymétrique. DescriptionLe yumi a une forme particulière : l'arc est exceptionnellement long, 2,21 m pour sa taille standard et proportionné à l’allonge (yasuka) du tireur. C’est un arc composite, constitué d'un lamellé de bambou (madake) et de bois (haze). Les possibilités restreintes de flexion du bambou ont obligé la conception d’un arc long. Cet arc est asymétrique, sa poignée est positionnée à environ 2/5 de la longueur, précisément la poussée de la main sur l'arc est positionnée en extrême et moyenne raison (nombre d'or). En pratique, le point de poussée, togashira, est à 0,618 x longueur totale. Pour équilibrer son ouverture, la branche basse est plus puissante que la plus longue. La raison de son asymétrie reste complexe. Plusieurs pistes ont été proposées :
TechniqueLa prise en main du yumi similaire à un arc occidental. L'arc n'est pas tenu dans la main. Le maintien de l'arc dans la main se réalise uniquement par la poussée que l'archer réalise sur l'arc avec le Y de sa main gauche formé par l'entre-doigt du pouce et de l'index. Ce point de poussée est nommé tsunomi. Cette technique, propre au kyudo, s'appelle te-no-uchi. L'archer agrippe la corde à sa main droite avec un gant de kyudo, le gake. Évolutions de la fabrication de l'arcAu cours de son histoire, le yumi asymétrique évolue régulièrement dans sa fabrication, sa constitution et sa silhouette. Les premières traces découvertes d’un arc asymétrique remonte à la période Yayoi (250 av. J.-C. à 330 apr. J.-C.).
La fabrication de l'arc demande de la virtuosité, les matériaux utilisés sont préparés pendant de longs mois. UtilisationLa culture japonaise entretient une relation très forte avec l'arc japonais. C'est un objet de vénération : il est le support à de nombreux éléments religieux, il participe notamment à des cérémonies séculaires importantes. Ce caractère sacré est limité à certains arcs destinés à cet usage précis. Dans l'exemple du kyūdō, l'arc est le medium du développement personnel. La relation de l'archer avec son arc est un lien intime pendant le tir, celui-ci devient le prolongement du corps de l'archer. Rapport de taille entre l'arc daïkyu et de l'archerLa corrélation arc/archer est très importante. L’envergure de l’archer détermine la taille de l’arc. La taille standard d’un arc est le nami (namisun) soit 7 shaku et 3 sun. Depuis la conception de cet arc, la taille de la population tend à augmenter. Les facteurs d’arc ont fabriqué d’autres dimensions d’arc pour convenir à la population grandissante en taille. Les arcs ont des longueurs augmentées par multiple de 2 sun. On trouve ainsi l’arc de la taille supérieure au nami, appelé le nobi : le nisun-nobi (nami + 2 sun), le yonsun-nobi (nami + 4 sun), etc.
La puissance de l'arc est en relation avec l'avancement de l'archer et sa morphologie. Un débutant utilise couramment un arc d'une puissance de 9 à 10 kg. Les femmes vont ensuite généralement pratiquer avec un arc de puissance 14 à 16 kg, alors que les hommes utilisent une puissance d'une vingtaine de kilogrammes. Certains archers vont jusqu'à une puissance proche de 30 kg, Cependant, l'usage actuel ne tend pas à privilégier les puissances importantes. EntretienL'arc en bambou doit être utilisé régulièrement pour maintenir ses qualités : les courbes se transforment suivant l'utilisation qu'en fait l'archer. Son entretien doit être rigoureux afin de conserver correctement ses courbes et prolonger sa vie. Les qualités dynamiques du bambou restent inégalées par les matériaux synthétiques de substitution. Le yumi en bambou est fragile et cher, aussi les débutants jusqu'au 4e dan sont invités à pratiquer avec des arcs en fibre de verre ou de carbone ; ces derniers sont beaucoup plus résistant aux erreurs de manipulation des débutants. Ces modèles de « fibres » sont constitués d'un assemblage de bois renforcé de fibre de verre ou de carbone. La durée de vie d'un arc en bambou (takeyumi) est très variable. L'archer expérimenté peut parvenir à l'utiliser pendant plusieurs décennies. À cause du vieillissement de la colle, certains fabricants évaluent l'utilisation optimum d'un takeyumi à environ dix ans. CordeLes cordes des arcs en bambou sont traditionnellement en chanvre enduit d’une résine naturelle : le kusune (principalement de la résine de conifères ). Pour un débutant, ces cordes sont trop fragiles. Pour les arcs en fibre de verre ou carbone, la corde est en kevlar. Ce matériau est moins dynamique mais plus solide, il autorise plus de maladresses dans le tir. Autres arcsD'autres types d'arcs de longueurs différentes coexistent pour des utilisations plus précises (pour la chasse, les cérémonies) parmi lesquels le hankyū, arc court. RéférencesVoir aussiBibliographie
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