Les élections au Parlement d'Andalousie de (en espagnol : Elecciones al Parlamento de Andalucía de 2000) se tiennent le dimanche , afin d'élire les 109 députés de la VIe législature du Parlement d'Andalousie pour un mandat de quatre ans. Le scrutin se tient le même jour que les élections aux Cortes Generales.
Après avoir confirmé sa coalition avec le Partido Andalucista, Manuel Chaves est reconduit au pouvoir six semaines après la tenue du scrutin pour un quatrième mandat.
Le , Manuel Chaves signe avec le président du Partido Andalucista, Alejandro Rojas-Marcos(es), un accord de législature qui entérine l'entrée des nationalistes au gouvernement régional[2], bien que le chef de file électoral du PA, Pedro Pacheco(es), s'était initialement dit ouvert à des ententes ponctuelles[3].
Manuel Chaves est investi le pour un troisième mandat par 56 voix pour et 53 contre, le Parti populaire et la Gauche unie lui refusant leur confiance[4]. Il constitue son gouvernement quatre jours plus tard, dans lequel les nationalistes obtiennent deux sièges[5].
Conformément à l'article 26 du statut d'autonomie, le Parlement est élu pour un mandat de quatre ans[6]. L'article 14 de la loi électorale andalouse du , combiné aux dispositions l'article 42 de la loi électorale nationale, précise que les élections sont convoquées au moyen d'un décret du président de la Junte d'Andalousie, signé 25 jours avant la fin du mandat et publié au Journal officiel, le scrutin devant se tenir le 54e jour suivant la publication du décret mais pas entre le et le [7],[8]. Cette interdiction a été instaurée en , suivant des débats préalables aux élections de , afin d'éviter une chute de la participation causée par la combinaison des vacances et des fortes chaleurs habituelles en Andalousie à cette période[9].
Nombre de députés par circonscription
Puisque l'article 26 du statut d'autonomie prévoit que « le Parlement d'Andalousie sera constitué d'un nombre de députés compris entre 90 et 110 »[6], l'article 17 de la loi électorale indique que le nombre de parlementaires est fixé à 109 et attribue à chaque circonscription 8 sièges d'office, les 45 mandats restant étant distribués en fonction de la population provinciale[10]. L'article 28 du statut énonce effectivement que « la province constitue la circonscription électorale » et précise qu'aucune circonscription ne peut avoir plus du double de représentants qu'une autre[6].
Le décret de convocation des élections, publié le , dispose que les sièges sont répartis ainsi[11] :
Peuvent présenter des candidatures[12],[13],[14] :
les partis ou fédérations politiques enregistrées auprès du registre des associations politiques du ministère de l'Intérieur ;
les coalitions électorales de ces mêmes partis ou fédérations dûment constituées et inscrites auprès de la commission électorale au plus tard 10 jours après la convocation du scrutin ;
et les électeurs de la circonscription, en nombre d'au moins 1 % des inscrits.
Répartition des sièges
Seules les listes ayant recueilli au moins 3 % des suffrages valides — vote blanc inclus[15] — peuvent participer à la répartition des sièges à pourvoir dans une circonscription, qui s'organise en suivant différentes étapes[16] :
les listes sont classées en une colonne par ordre décroissant du nombre de suffrages obtenus ;
les suffrages de chaque liste sont divisés par 1, 2, 3... jusqu'au nombre de députés à élire afin de former un tableau ;
les mandats sont attribués selon l'ordre décroissant des quotients ainsi obtenus.
Lorsque deux listes obtiennent un même quotient, le siège est attribué à celle qui a le plus grand nombre total de voix ; lorsque deux candidatures ont exactement le même nombre total de voix, l'égalité est résolue par tirage au sort et les suivantes de manière alternative.
Le Parti socialiste (PSOE-A) remporte une sixième victoire consécutive, après 18 ans passés à la présidence de la Junte d'Andalousie[18]. Il conserve les 52 députés obtenus en 1996 et reste le premier parti de la communauté autonome, profitant de la posture d'opposant de Manuel Chaves au gouvernement national, présidé par José María Aznar, du Parti populaire (PP)[19]. Le PSOE-A échoue toutefois à reconquérir la majorité absolue à laquelle il aspirait, n'étant pas capable de mobiliser les abstentionnistes ou les électeurs du Partido Andalucista (PA) en sa faveur[20].
Le Parti populaire, qui avait désigné Teófila Martínez comme cheffe de file, bénéficie du succès national du parti aux élections générales organisées en parallèle, et brise le plafond de verre des résultats de 1994 en remportant six députés supplémentaires en quatre ans[18]. Alors que le PSOE espérait que la coïncidence entre les élections générales et autonomiques lui serait favorable, elle est au contraire profitable au principal parti d'opposition régionale[20].
Seul parti clairement défait au soir du scrutin[18], la Gauche unie Les Verts – Appel pour l'Andalousie (IULV-CA) divise par deux sa représentation parlementaire et recule de plus de dix points de pourcentage en dix ans[20]. La fédération de gauche radicale souffre à la fois de ses divisions internes relatives à l'accord national conclu entre le PSOE et IU, que Manuel Chaves a refusé de soutenir, et de la forte abstention qui atteint les électeurs de gauche[21].
En dépit d'une campagne catastrophique selon El País, le Partido Andalucista parvient à progresser d'un siège, rentabilisant sa participation au gouvernement[18]. Au soir du scrutin, Manuel Chaves laisse d'ailleurs entendre son intention de rééditer leur coalition[20], ayant besoin d'un exécutif stable et majoritaire face à un gouvernement national de droite disposant d'une majorité absolue au Congrès des députés[18].
Suites
Le Parti socialiste et le Partido Andalucista concluent le , après à peine deux jours de négociations, un accord pour renouveler leur coalition. À cette occasion, les nationalistes conservent leurs deux sièges au Conseil de gouvernement et les deux départements exécutifs qu'ils détenaient, celui des Relations avec le Parlement étant renommé en « département des Relations institutionnelles » avec des compétences élargies[22].
Le , Manuel Chaves est investi pour un quatrième mandat, par 57 voix favorables sur 109 et 52 contre : il bénéficie comme prévu du soutien des socialistes et des nationalistes, tandis que le Parti populaire et la Gauche unie lui refusent leur confiance[23]. Il présente son nouveau gouvernement trois jours plus tard, composé de dix socialistes, deux nationalistes et deux indépendants proches du PSOE et qui comprend six femmes, conformément à une promesse électorale de Chaves de favoriser la parité[24].
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↑(es) Lourdes Lucio, « Chaves reorganizará el Gobierno andaluz para dar entrada al PA », El País, (lire en ligne, consulté le ).
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↑(es) Isabel Pedrote et Lourdes Lucio, « IU y PP critican que Chaves pida a Aznar mas traspasos que a González en 13 años », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Lourdes Lucio, « Chaves opta por la continuidad en su Gobierno », El País, (lire en ligne, consulté le ).
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↑(es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 44. (version en vigueur : 21 juin 1985) [lire en ligne (page consultée le 24 avril 2023)]
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↑(es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 96. (version en vigueur : 31 mars 1994) [lire en ligne (page consultée le 24 avril 2023)]
↑(es) Espagne, Andalousie. « Ley 1/1986, de 2 de enero, Electoral de Andalucía. », BOE, art. 18. (version en vigueur : 15 janvier 1986) [lire en ligne (page consultée le 24 avril 2023)]
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