Émile BollaertÉmile Bollaert
Sépulture au cimetière du Montparnasse (div. 13) à Paris. Émile Bollaert, né le à Dunkerque (Nord) et mort le dans le 6e arrondissement de Paris, est un haut fonctionnaire et homme politique français, qui fait une carrière préfectorale de 1919 à 1940 puis s'engage dans la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est haut-commissaire de France en Indochine de 1947 à 1948, puis président de la Compagnie nationale du Rhône de 1949 à 1960. BiographieÉmile Georges Hector Bollaert est né le [2] à Dunkerque. Élève du lycée Faidherbe[3] de Lille et poursuit ses études secondaires à Paris, où il passe sa licence en droit. En 1913, il entre comme attaché au cabinet du préfet du Nord, Félix Trépont. Lieutenant de chasseurs alpins pendant la guerre de 1914-1918, son attitude lui vaut cinq citations et la Légion d'honneur. En 1919, il commence une carrière préfectorale :
Il est à plusieurs reprises chef de cabinet d'Édouard Herriot lorsque ce dernier est président du Conseil en 1924 et 1932, président de la Chambre des députés en 1925, ministre de l'Instruction Publique en 1926. De à , ce fils et petit-fils de musiciens est directeur général des Beaux-Arts. En 1934, il retrouve Édouard Herriot, maire de Lyon, en tant que préfet du Rhône. En , il refuse de prêter serment au maréchal Pétain et prend sa retraite[4]. Revenu à Paris en 1941, il entre dans la Résistance. Il est désigné dès comme le futur préfet de police de Paris. « Baudoin » (son pseudonyme de résistant) contacte le général de Gaulle, qui, par un décret du , le nomme délégué général du Comité français de la Libération nationale auprès du Conseil national de la Résistance, pour remplacer Jean Moulin. Le , Émile Bollaert (dont le bateau à bord duquel il se trouvait, le Jouet des Flots, pris dans la tempête, s'est échoué à Feunteun Aod en Plogoff[5]) est intercepté, avec Pierre Brossolette, sur la côte bretonne à Plouhinec (Finistère) en cherchant à se rendre à Londres. Il est déporté en Allemagne par le « convoi des 57000 » parti de Paris le 15 août 1944 : d'abord à Buchenwald, puis à Dora. Avec Marcel Petit, le général Louis Gentil, Edmond Debeaumarché, Richard Pouzet, des Tchèques dont le médecin Jan Cespiva, il est des principaux instigateurs de ce qu'on a appelé le complot de Dora concernant le sabotage des V2 et un plan de rébellion. Lors de l'évacuation du camp de Dora, les marches de la mort le conduisent à Bergen-Belsen. Il est remplacé, au poste de délégué général du Comité de libération nationale en France occupée, par Alexandre Parodi. Après son rapatriement, il prend, en , la succession de Charles Blondel comme commissaire régional de la République à Strasbourg. Le , alors que la guerre d'Indochine a commencé depuis quelques mois, il est nommé haut commissaire en Indochine, en remplacement de l'amiral Thierry d'Argenlieu. Après avoir vainement tenté d'obtenir un cessez-le-feu de la part du Việt Minh, il entame des négociations avec l'ex-empereur Bảo Đại, dans le but de ramener ce dernier au pouvoir à la tête d'un Viêt Nam unifié. Les tractations avec Bảo Đại sont cependant prolongées pendant de longs mois, et butent sur le statut de la Cochinchine, dont le rattachement avec le reste du territoire vietnamien prend du retard. Déçu, Émile Bollaert ne sollicite pas le renouvellement de son mandat en Indochine : le , il est remplacé par Léon Pignon, qui est alors chargé de mener les négociations à leur terme. De 1949 à 1960, il préside le conseil d'administration de la Compagnie nationale du Rhône. Émile Bollaert meurt le à Paris[6]. Après un hommage solennel du Gouvernement et de la Présidence du Sénat le 23 mai 1978 dans la cour des Invalides, il est inhumé au cimetière du Montparnasse. Décorations
Publications
Hommage
Notes et références
AnnexesBibliographie
Articles connexesLiens externes
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