14 mars : verdict du procès de Rabat au Maroc ; 11 membres de l’UNFP arrêtés en et accusés de complot contre la sûreté de l’État, sont condamnés à mort, dont 8 par contumace, 35 sont acquittés et les autres condamnés à des peines de prison. Les , les trois peines de prison sont commuées en prison à vie par le roi [18].
30 mars : accords de Khartoum entre la Somalie et l’Éthiopie établissant une zone démilitarisée entre les deux pays. Fin du premier conflit pour la possession de l’Ogaden[15].
10 avril : accord entre la France et l’Algérie fixant unilatéralement par trimestre le nombre d’Algériens pouvant entrer en France, en fonction des disponibilités du marché de l’emploi. Le protocole fixe à 12 000 le contingent annuel. Il est augmenté à 35 000 le , puis à 25 000(?) trois ans plus tard[19].
13 avril, Rhodésie : arrivée au pouvoir de Ian Smith, président du Rhodesian Front, opposé à tout partage de pouvoir avec les Africains[21]. La ZAPU (Zimbabwe African People's Union) et la ZANU (Zimbabwe African National Union) sont interdites et leurs dirigeants, dont Robert Mugabe pour la ZANU, emprisonnés. Instauration d’un régime d’apartheid.
28 - 30 avril : charte de l’UAMCE (Union africaine et malgache de coopération économique), élaborée lors de la conférence de Dakar (6-10 mars), est adoptée à Nouakchott[25].
12 mai : le gouvernement tunisien décide de nationaliser toutes les terres possédées par des étrangers, en premier lieu celles des colons[27]. La France annule aussitôt son aide financière et rappelle ses techniciens[28].
21 octobre : « coup d’État civil » au Soudan. La dictature militaire du général Ibrahim Abboud est renversée par un soulèvement populaire, après l’intervention de la police à l’université de Khartoum pour empêcher un débat politique d’étudiants consacré au problème du Sud[38]. Abboud est contraint de dissoudre le gouvernement le 26 octobre et démissionne le 15 novembre[39].
13 mars, Brésil : 150 000 travailleurs réunis devant la Gare Central do Brasil à Rio de Janeiro acclament le président de la république João Goulart qui signe un décret lançant une réforme agraire et un autre nationalisant les raffineries de pétrole. Le 19 mars, une grande « Marche des familles avec Dieu pour la liberté » rassemble 500 000 personnes à São Paulo. Les marins apportent leur appui par une manifestation de 2000 participants le 25 mars. Le ministre de la Marine envoie des troupes pour les arrêter, mais Goulart intervient pour leur accorder une amnistie. Le 30 mars, il accuse les officiers de manquer de discipline[48].
25 juillet : l’Organisation des États américains vote la suspension des relations diplomatiques et l’interruption des échanges commerciaux avec Cuba[55]. Le Mexique refuse de se soumettre à la décision de l’OEA. Les États-Unis ferment leurs frontières aux travailleurs saisonniers mexicains, ce qui met fin à une importante source de revenus.
5 août : treize membres du groupe d’opposition « Jeune Haïti » expatrié aux États-Unis débarquent dans le sud de Haïti pour mener une guérilla contre le régime de Duvallier ; en représailles les Tontons macoutes et l’armée haïtienne massacrent les mulâtres de la ville de Jérémie[56]. Onze des treize rebelles sont tués au combat, deux sont prisonniers et exécutés publiquement à Port-au-Prince le 12 novembre[57].
4 novembre, Bolivie : le président Víctor Paz Estenssoro est déchu par son vice-président, le général René Barrientos Ortuño et les militaires prennent le pouvoir pour 18 ans d’autoritarisme instable[58]. Barrientos est un président populaire, parlant le quechua et gouvernant avec plus de souplesse que ses homologues brésiliens ou argentins (fin en 1969).
19 avril : tentative de coup d’État militaire au Laos contre le Premier ministre Souvanna Phouma, qui se rallie à la droite[67] ; le 2 mai il annonce la fusion des forces militaires neutralistes avec celles de Phoumi Nosavan, et appelle le Pathet Lao à l’imiter : celui-ci refuse, amenant à la reprise ouverte des hostilités[68].
17 mai : les combats reprennent au Laos dans la plaine des Jarres entre les communistes du Pathet Lao et les groupes neutralistes[70]. Le Laos est impliqué dans la guerre du Viêt Nam. Les États-Unis bombardent le pays afin de bloquer le mouvement des troupes vietnamiennes et les ravitaillements le long de la piste Hô Chi Minh qui part du Nord-Viêt Nam et traverse tout le Laos oriental, permettant l’approvisionnement du Sud. La plaine de Jars est complètement détruite par les bombardements entre juin 1964 et septembre 1969. Les bombardements se poursuivirent jusqu’en avril 1973[71].
26 mai : la Chine rejette un appel du Royaume-Uni, lui demandant d’intervenir pour que cessent les combats au Laos. Elle propose la convocation d’une Conférence à 14 à Phnom Penh ou à Pékin[72].
9 juin : Lal Bahadur Shastri devient premier ministre de l’Inde après la mort de Jawaharlal Nehru le 27 mai (fin en 1966)[74]. Le doublement des dépenses militaires couplé avec de mauvaises moussons ont des effets immédiats sur les prix alimentaires. Des émeutes éclatent en août dans les grandes villes. Pour agir rapidement, Shastri réduit les compétences de la commission du Plan, alors le centre nerveux du gouvernement. Il pense que le secteur agricole, en Inde, commande à tous les autres secteurs, et que la planification dans ce domaine doit être assouplie. Indira Gandhi devient ministre de l’Information[75].
21 juillet : émeutes raciales à Singapour à l’occasion de l’anniversaire du prophète Mahomet. Les affrontements entre Malais et Chinois pendant trois jours font 23 morts et 454 blessés[77].
2 et 4 août : incidents naval dans le golfe du Tonkin ; un destroyer américain, le Maddox, est accroché à deux reprises par des vedettes lance-torpille nord-vietnamiennes. Les États-Unis en profitent pour amorcer une escalade au Viêt Nam et le 7 août le président Johnson fait adopter par le Congrès la résolution dite du golfe du Tonkin qui lui permet d’utiliser tous les moyens nécessaires pour riposter aux actions nord-vietnamiennes. Les bombardements aériens américains commencent en représailles[78].
7 août : le Premier ministre du Viêt Nam du Sud Nguyên Khanh décrète l’état d’urgence à la suite des bombardements du 4 août[64].
27 août : Njoto, deuxième vice-président du PKI, devient ministre auprès du président Soekarno[79]. L’influence communiste s’est considérablement développée en Indonésie (3 millions d’adhérents en ). Aidit définit la politique du PKI : ne pas renverser le gouvernement, mais renforcer et consolider ce qui est en faveur du peuple dans le pouvoir et éliminer ses aspects anti-populaires.
1er novembre : première attaque importante du Viet-Cong (ou FNL) sur la base aérienne américaine de Bien Hoa[88]. La guerre se propage au Laos et au Cambodge, qui sont atteints par de violents bombardements, de même que le Viêt Nam du Nord et les régions du Viêt Nam du Sud sous l’emprise du FNL.
14 décembre : début de l’opération Barrel Roll (rouleau compresseur), campagne secrète de bombardements américain des routes d’infiltration au sud du Laos[91].
3 mars : à la suite des discussions tenues au sommet du Caire en janvier entre Nasser et le Premier ministre saoudien Fayçal, l’Égypte et l’Arabie saoudite rétablissent leurs relations diplomatiques[96].
16 -24 mars : le président yéménite Abdullah al-Sallal se rend à Moscou et obtient pour la république du Yémen une aide militaire soviétique pour remplacer l’aide égyptienne[97].
28 mars : bombardement britannique du fort d’Harib au Yémen[98].
14 septembre : pour sortir de l’enlisement militaire au Yémen, Nasser décide de négocier et rencontre Fayçal à Alexandrie. Ils s’accordent sur le principe de neutralisation du Yémen mais cette décision n’est pas respectée[96].
23 septembre : Charles Helou, élu le 18 août, prend ses fonctions de président du Liban (fin en 1970). Il continue la politique de Fouad Chéhab mais ne peut empêcher le retour en force des chefs traditionnels et l’affaiblissement consécutif de l’État[104].
27 octobre, Iran : discours de l’ayatollahKhomeini condamnant le traité accordant l’immunité diplomatique aux militaires américains en Iran, qu’il qualifie de Capitulation. Il est de nouveau arrêté le 4 novembre et expulsé vers la Turquie[105].
3 novembre : royalistes et républicains yéménites se rencontrent à Erkwit au Soudan pour discuter des moyens de la réconciliation et la formation d'un gouvernement yéménite commun ; le 1er décembre, la conférence se sépare sur un désaccord sur l’emploi du terme « république » et sur le statut de la famille royale[96].
31 décembre : commando palestinien contre une station de pompage israélienne du Jourdain[104]. L’organisation al-Assifa (la tempête), branche militaire du Fatah créée à Beyrouth, mène des opérations commandos contre Israël[101]. Composée de 300 jeunes combattants issus des camps, elle revendique plus de 300 opérations jusqu’en juin 1967.
11 juin : massacre de Cologne. Walter Seifert exécute 8 élèves et deux professeur dans une école élémentaire catholique de Cologne, en Allemagne, et se donne la mort[116].
14 octobre, Union soviétique : Nikita Khrouchtchev est relevé de ses fonctions. On lui reproche ses échecs en matière de politique agraire et industrielle ainsi qu’en politique extérieure[123]. Léonid Brejnev lui succède comme premier secrétaire du PCUS. Alexis Kossyguine prend la présidence du Conseil, tandis que Nikolaï Podgorny succède à Anastase Mikoyan à la présidence du Soviet suprême. Au début de sa carrière, Brejnev fait preuve d’un certain dynamisme, mais à partir de 1974, malade, il se crispe sur le statu quo, laissant se développer les mafias et la corruption pour mieux consolider son pouvoir.
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