3e division d'infanterie coloniale
La 3e division d'infanterie coloniale (3e DIC) est une grande unité française qui regroupe des troupes coloniales pendant les deux guerres mondiales et la guerre d'Indochine .
Les chefs de la 3e division d'infanterie coloniale
16 décembre 1902 : général Fey .
23 septembre 1904 - 12 octobre 1904 : général de La Pommeraye .
24 décembre 1904 - 4 mai 1906 : général Lachouque .
9 mai 1906 : général de Langle de Cary .
10 octobre 1906 - 12 mars 1907 : général Andry .
2 mai 1907 - 7 septembre 1908 : général Geil .
10 novembre 1908 : général de Trentinian .
21 septembre 1911 : général Massiet du Biest .
27 mars 1912 : général Perreaux .
4 avril 1913 : général Marabail .
20 juin 1914 : général Raffenel .
27 août 1914 : général Leblond .
15 septembre 1914 : général Goullet .
19 novembre 1915 : général Gadel .
2 juillet 1916 : général Puypèroux .
12 octobre 1919 : général Blondlat .
9 janvier 1922 - 1er janvier 1924 : général Peyregne .
(dissolution)
5 mai 1929 - 14 juin 1930 : général Billotte .
1936 : général Faury .
15 octobre 1938 - 23 mars 1940 : général Barrau (de) .
1er avril 1940 - 23 juin 1940 : général Falvy [ 1] .
(dissolution)
août 1945 - septembre 1946 : général Nyo
Avant 1914
La division est créée le 6 décembre 1902 [ 2] .
Première Guerre mondiale
Poilus du 23e RIC de la 3e division coloniale en juin 1917.
Composition
Infanterie
1re brigade d'infanterie coloniale d'août 1914 à janvier 1915 :
3e brigade d'infanterie coloniale d'août 1914 à mai 1917 (les régiments passent ensuite à l'infanterie divisionnaire) :
7e brigade d'infanterie coloniale de janvier 1915 à mai 1917 (les régiments passent ensuite à l'infanterie divisionnaire) :
Infanterie divisionnaire :
Cavalerie
Artillerie
Historique
1914
27 août : défense de la Meuse, combat vers la forêt de Vaux-en-Dieulet (bataille de la Meuse ).
28 août : poursuite du repli, par La Croix-aux-Bois , Cernay-en-Dormois , Auve et Vanault-les-Dames , jusque dans la région de Thiéblemont-Farémont .
6 - 11 septembre : bataille de Vitry , combats vers Écriennes , Thiéblemont-Farémont , Matignicourt-Goncourt . À partir du 11, poursuite, par Favresse et Saint-Jean-devant-Possesse , jusque vers Ville-sur-Tourbe .
14 septembre - 20 décembre : combats dans cette région, puis stabilisation du front et occupation d'un secteur vers Ville-sur-Tourbe et le bois d'Hauzy (guerre de mines ).
26 septembre : attaques allemandes vers le bois de Ville et perte de ce bois.
4 octobre : extension du front, à droite, jusqu'à l'Aisne .
23 octobre : attaque française sur Melzicourt et occupation du village.
1915
23 décembre : attaque allemande au nord de Ville-sur-Tourbe ; puis organisation et occupation du terrain conquis.
15 mai : attaque allemande vers Ville-sur-Tourbe et contre-attaque française.
5 juillet : mouvement vers Orville ; repos. À partir du 15 juillet , transport par V.F. dans la région d'Ay ; repos et instruction.
22 juillet : transport par V.F. dans la région de Courtisols , puis dans celle de Valmy ; repos.
12 août - 30 novembre : mouvement vers le front puis occupation d'un secteur entre l'Aisne et Ville-sur-Tourbe, déplacé à gauche, le 31 août , vers Ville-sur-Tourbe et Massiges .
25 septembre-6 octobre : engagée dans la 2e bataille de Champagne
23 - 30 septembre : violentes attaques françaises vers Ville-sur-Tourbe et Massiges ; enlèvement de la partie est de la Main de Massiges ; puis organisation et occupation des positions conquises.
1916
1er juillet : offensive prise de Becquincourt et de Dompierre .
2 juillet : prise d'Assevillers .
3 juillet : prise de Flaucourt .
4 juillet : prise de Belloy-en-Santerre .
6 - 12 juillet : retrait du front et repos vers Proyart .
12 juillet - 4 août : engagée, à nouveau, dans la bataille de la Somme, vers Belloy-en-Santerre et le sud de Barleux .
20 juillet : attaque française sur Villers-Carbonnel .
23 juillet : mouvement de rocade, et occupation d'un secteur au nord et au sud de Barleux.
30 juillet : attaque française sur Horgny .
4 - 25 août : retrait du front ; en réserve vers Villers-Bretonneux . À partir du 8, transport par camions dans la région de Formerie ; repos. À partir du 14, transport par camions vers Clermont ; repos.
25 août - 9 octobre : transport par V.F. dans la région de Châlons-sur-Marne et mouvement vers le front. À partir du 31 août , occupation d'un secteur vers la bitte de Souain et le nord-ouest de la ferme des Wacques.
9 octobre - 24 novembre : retrait du front et repos vers Bouy . À partir du 28 octobre , transport par V.F. dans la région Saint-Omer-en-Chaussée , Crèvecœur-le-Grand ; repos dans celle de Saint-Maur .
1917
24 novembre 1916 - 7 mars 1917 : mouvement par étapes vers Méry, puis, à partir du 3 décembre , vers Assainvillers . Occupation d'un secteur vers Andechy et la voie ferrée de Roye à Montdidier , déplacé à droite, le 1er janvier 1917 , vers Beuvraignes et le sud d'Armancourt , puis le 29 janvier vers Beuvraignes et les Loges.
7 - 15 mars : retrait du front, repos vers Beauvais ; puis transport par camions vers Tilloloy .
15 - 21 mars : occupation d'un secteur vers les Loges et Beuvraignes. À partir du 17 mars , poursuite des troupes allemandes après leur repli (Opération Alberich ) :
20 mars : franchissement du canal Crozat , prise de Saint-Simon .
21 mars - 4 avril : regroupement au sud de Ham et dans la région de Montdidier.
4 avril - 13 mai : mouvement vers Soissons , et, le 7 avril , occupation d'un secteur vers Vauxaillon , et Quincy-Basse .
15 avril : Bataille du Chemin des Dames : attaque du bois de Mortier ; organisation et défense des positions conquises.
21 avril : front étendu à droite, jusque vers la ferme le Bessy.
5 - 6 mai : attaque du mont des Singes.
13 mai - 15 juin : retrait du front, et, à partir du 15 mai , transport par V.F. de Villers-Cotterêts à Vesoul ; repos et instruction au camp de Villersexel .
15 juin - 15 juillet : occupation d'un secteur entre la frontière suisse et le canal du Rhône au Rhin .
15 - 30 juillet : retrait du front. À partir du 21 juillet , transport par V.F. de la région de Belfort dans celle de Château-Thierry ; repos.
23 juillet : mouvement vers Chéry-Chartreuve .
30 juillet - 19 août : occupation d'un secteur vers la ferme d'Hurtebise et le plateau des Casemates (éléments dès le 28 juillet )
28, 29 et 31 juillet et le 15 août : engagements violents.
19 août - 14 septembre : retrait du front ; repos au sud de l'Aisne.
14 septembre - 10 novembre : mouvement vers le front et occupation d'un secteur vers le plateau des Casemates et la ferme de la Creute.
2 novembre : progression jusqu'à l'Ailette , vers la ferme Vauclerc et le Nord de la ferme de la Creute.
10 novembre 1917 -18 janvier 1918 : retrait du front. Repos et instruction dans la région de Château-Thierry .
1918
1er mars : attaque allemande sur le fort de la Pompelle.
29 mai et 1er juin : résistance aux attaques allemandes à l'est de Reims (3e bataille de l'Aisne ).
4 octobre : engagée dans la bataille de Saint-Thierry , puis dans l'exploitation de cette bataille.
6 octobre : attaque sur la Suippe
7 octobre : prise de Bazancourt
11 octobre : prise de Boult-sur-Suippe et d'Isles-sur-Suippe
12 octobre : combats sur la Retourne et vers Blanzy .
13 - 14 octobre : forcement de l'Aisne ; prise de Balham et de Gomont ; avance jusque vers Condé-lès-Herpy et Saint-Germainmont .
19 - 25 octobre : retrait du front ; repos vers Bourgogne.
25 - 31 octobre : mouvement vers le front ; engagée, vers Herpy , dans la bataille de la Serre ; puis organisation des positions conquises.
31 octobre - 11 novembre : Retrait du front ; repos vers Tours-sur-Marne .
6 novembre : transport par V.F. à destination de Neufchâteau
10 novembre : mouvement vers Nancy ; préparatifs d'offensive. La 3e D.I.C. se trouve vers Xeuilley , lors de l'armistice.
Rattachements
Affectation organique : 1er CAC d'août 1914 à novembre 1918
27 mars – 2 avril 1917
14 – 17 juin 1915
5 -14 juillet 1915
20 septembre – 16 décembre 1915
7 janvier – 7 août 1916
14 – 24 août 1916
27 novembre 1916 – 26 mars 1917
2 août 1914 – 30 mai 1915
15 juillet – 9 août 1915
25 août – 26 novembre 1917
20 mars – 28 mai 1918
18 novembre 1917 – 19 mars 1918
29 mai – 7 novembre 1918
31 mai – 13 juin 1915
17 décembre 1915 – 6 janvier 1916
28 janvier – 13 août 1916
3 avril – 14 mai 1917
28 octobre – 17 novembre 1917
15 mai – 17 juillet 1917
6 – 9 novembre 1918
18 juin - 14 juillet 1915
21 juillet – 27 octobre 1917
10 – 11 novembre 1918
Groupement Pétain
10 août - 19 septembre 1915
Entre-deux-guerres
Cérémonie au 23e RIC, à la caserne Lourcine en septembre 1932. Au centre, une maquette du monument au général Mangin .
La 3e division d'infanterie coloniale est dissoute le 31 décembre 1923 [ 2] .
Elle est recréée en 1929[ 2] . D'après le décret du 28 juin 1928 portant sur l'organisation des troupes coloniales, elle doit être formée de trois régiments d'infanterie coloniale et un régiment d'artillerie coloniale, mixte malgache [ 4] . La division est constituée des unités suivantes[ 5] :
Défilé de soldats de la 3e DIC le 14 juillet 1936 .
Sa structure est ensuite modifiée et en 1939 la division est organisée comme suit[ 6] :
État-major à Paris (école militaire)
5e brigade coloniale :
6e brigade coloniale :
Artillerie divisionnaire :
Seconde Guerre mondiale
Drôle de guerre
La division est considérée comme une unité d'élite en 1939-1940[ 7] , [ 8] .
Pendant la drôle de guerre , la 3e division d'infanterie coloniale, formation d'active série A et de type Nord-est, est rattachée à la 2e armée (général Huntziger ) au sein du XVIIIe corps d'Armée (général Rochard ). Elle renforce le 155e régiment d'infanterie de forteresse qui occupe le sous-secteur de Montmédy (secteur fortifié de Montmédy ) disposant de fortifications plutôt solides, englobant notamment la tête de pont de Montmédy sur la Chiers [ 4] . La division n'est dans son ensemble pas concernée par les plans d'interventions en Belgique , elle doit continuer à défendre le front qu'elle occupe, entre la 3e division d'infanterie nord-africaine (du Xe corps d'armée ) à sa gauche et la 41e division d'infanterie sur sa droite.
En revanche, son groupe de reconnaissance de division d'infanterie , le 73e GRDI, doit participer à la manœuvre retardatrice de l'invasion allemande en Ardenne, en renforçant le détachement sud de la 2e division légère de cavalerie ; cette division agit en avant de la 2e armée en direction de la frontière belgo-luxembourgeoise au sud de Martelange [ 9] . Un des bataillons de la division, le II/1er régiment d'infanterie coloniale doit également avancer en Belgique pour se placer en recueil de la cavalerie sur la Semois [ 9] .
Bataille de France
Face à l'attaque allemande par les Ardennes , la division doit défendre à partir du 16 mai 1940 la région pivot entre la Chiers et la Meuse [ 7] , [ 8] . Elle tient cette région jusqu'à l'ordre de retraite exécuté à partir du 8 juin [ 8] . Se repliant en combattant avec le groupement Dubuisson (sl) , la division se rend sur ordre le 23 juin [ 10] .
Composition au 10 mai 1940
Selon[ 11] .
Cavalerie
Infanterie
Artillerie
Génie
compagnie de sapeurs-mineurs 73/1
compagnie de sapeurs-mineurs 73/2
Transmissions
compagnie télégraphique 73/81
compagnie radio 73/82
Train
compagnie hippomobile 73/22
compagnie automobile 173/22
Intendance
groupe d’exploitation divisionnaire 73/22
Santé
73e groupe sanitaire divisionnaire
Guerre d'Indochine
La division est formée le 16 août 1945 à partir de la 1re division coloniale d'Extrême-Orient (1re DCEO, qui a elle-même été renforcée par des éléments de la 2e division coloniale d'Extrême-Orient dissoute mi-juin). La 3e DIC ne conserve que les soldats européens de la 1re DCEO[ 12] , [ 13] .
Mouvement en Cochinchine et Sud Annam (1945)
La division débarque à Saïgon en janvier-février 1946 et commence à opérer contre le Việt Minh en Cochinchine , en relève de la 9e division d'infanterie coloniale[ 14] . La 3e DIC est responsable de la garde de la partie du Viêt Nam située au sud du 16e parallèle , avec le soutien de la 1re brigade d'Extrême-Orient et de deux régiments de Légion étrangère (3e REI et 13e DBLE ). La division est affaiblie par le détachement d'éléments au Cambodge , au Laos et au Tonkin [ 15] .
Composition
Infanterie
Artillerie
Dissolution
Elle a lieu le 12 septembre 1946 , la division prenant le nom d'État-major des troupes françaises en Indochine du Sud[ 2] , [ 15] , ses régiments devenant autonomes.
Insigne
Insigne de 1939
L'insigne de 1939 présente une nef, référence aux troupes de marine [ 2] .
Insigne de 1946
La division reprend en 1946 l'insigne de la 1re division coloniale d'Extrême-Orient[ 17] : une ancre chargée d'un dragon (symbole de l'Extrême-Orient ), avec une croix de Lorraine (symbole de la France libre )[ 2] . L'insigne est fabriqué en Indochine[ 17] .
Notes et références
↑ En captivité à compter du 23 juin 1940
↑ a b c d e et f Henri Vaudable , Histoire des troupes de marine, à travers leurs insignes: Des origines à la fin de la Deuxième Guerre mondiale , Service historique de l'Armée de terre , 1995 (ISBN 978-2-86323-092-3 , lire en ligne ) , p. 25
↑ Guy François , « 75 T et 150 T: ensemble pour compléter », Histoire de Guerre, Blindés et Matériel , no 150, octobre 2024 , p. 29-34
↑ a et b Jean-Yves Mary , Le corridor des Panzers : Par delà la Meuse 10 - 15 mai 1940 , t. I, Bayeux, Heimdal , 2009 , 462 p. (ISBN 978-2-84048-270-3 et 2-84048-270-3 ) , p. 22 .
↑ « Les troupes qui participeront aux manœuvres dans la région de Troyes-Lens », L'Informateur de Seine-&-Marne , 16 septembre 1930 (lire en ligne )
↑ Charles Deschenes, « Les troupes coloniales dans la bataille de France (mai - juin 1940) », L'Ancre d'Or , 1990 , p. 27-36 (lire en ligne )
↑ a et b (en) Anthony Clayton, France, Soldiers and Africa , Brassey's Defence Publishers, 1988 , 444 p. (ISBN 0-08-034748-7 ) , p. 124, 320-321
↑ a b et c Charles Deschenes, « Les troupes coloniales dans la bataille des Ardennes (10 mai - 10 juin 1940) », L'Ancre d'Or , juillet 1990 , p. 27-35 (lire en ligne )
↑ a et b Mary 2009 , p. 34 à 38.
↑ Gozé, « Les combats dans l'Est », L'Ancre d'Or , 1990 , p. 27-36 (lire en ligne )
↑ Mary 2009 , p. 438.
↑ Stephane Weiss , "Le jour d'après" : organisations et projets militaires dans la France libérée : août 1944 - mars 1946 , Université Lumière-Lyon-II , 20 septembre 2016 (HAL tel-01419407 ) , Annexes, p. 586-594
↑ Stéphane Weiss , Le réarmement français de 1944-1945: Faire flèche de tout bois , Presses universitaires de Rennes , 2022 (ISBN 978-2-7535-8746-5 , lire en ligne ) , p. 129
↑ a b et c René Bail et Jean-Pierre Bernier, « Le corps expéditionnaire », 39/45 Magazine , no Hors-Série 2 « La guerre d'Indochine 1945-1954: (1) La reconquête », octobre 1994 , p. 67
↑ a et b Antoine Champeaux, « 3e division d'infanterie coloniale » , dans Ivan Cadeau, François Cochet et Rémy Porte , Dictionnaire de la guerre d'Indochine , Perrin , 2021 (ISBN 978-2-262-08701-2 , lire en ligne )
↑ Raymond Guyader (dir. ), « La guerre d'Indochine », Gazette des Uniformes , no Hors-Série 7 « La Légion étrangère de 1945 à nos jours », 1998 , p. 7-8
↑ a b c d et e Christian Blondieau , Insignes de l'armée française (1). L'Indochine , SOGICO, 1983 (ISBN 978-2-307-55563-6 , lire en ligne ) , p. 24
↑ Jacques Sicard, « Le bataillon de marche indochinois (1948-1954) », Symboles & Traditions , no 157, janvier 1996 , p. 9-12 (lire en ligne )
Voir aussi
Bibliographie
AFGG , vol. 2, t. 10 : Ordres de bataille des grandes unités : divisions d'infanterie, divisions de cavalerie , 1924 , 1092 p. (lire en ligne ) .
Articles connexes
Actives
Guerre froide (liste ) et guerre d'Algérie
Infanterie
Blindées
Aéroportées
Autre
Guerre d'Indochine
Infanterie
Divisions de marche du Tonkin
Seconde Guerre mondiale (liste )
Première Guerre mondiale (liste )