Abbaye Saint-Pierre de Montier-la-Celle
L'abbaye Saint-Pierre de Montier-la-Celle[1] est une ancienne et importante abbaye bénédictine mérovingienne du comté de Champagne, de style mérovingien, à Saint-André-les-Vergers (actuelle commune du Grand Troyes) dans l'Aube, en région Grand Est (ex-région Champagne-Ardenne). Fondée au VIIe siècle par l'abbé Frobert de Troyes, confirmée par charte du roi Clotaire III en 657 et dédiée à saint Pierre apôtre du Christ, elle est considérée jusqu'au XIIe siècle comme une des plus illustres de Champagne, du royaume de France et de l’occident chrétien. Elle est supprimée en 1770. HistoriqueVers 650, saint Frobert (élève de l'école épiscopale de Troyes), est remarqué pour ses aptitudes religieuses par l'évêque de Troyes Ragnégisile, qui l'envoie en formation monastique à l'abbaye Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Luxeuil de l'archidiocèse de Besançon. Il revient à Troyes pour fonder un monastère (expansion du christianisme au Moyen Âge) sur des marais de dix bonniers (environ 13 hectares), au lieu-dit Insula Germanica (Île Germaine), à 5 km au sud-ouest des remparts de la cité historique de Troyes, sur la commune actuelle de Saint-André-les-Vergers, don du roi mérovingien Clovis II (roi de Neustrie et du royaume de Bourgogne) et de son épouse sainte Bathilde. Il y fonde initialement avec quelques moines, un oratoire dédié à saint Pierre selon la règle de saint Colomban, entouré de quelques cellules monastiques (d’où son nom de monastère Saint Pierre de Celle). En 657, à la suite de la disparition de Clovis II, le monastère est confirmé par une charte officielle de la reine sainte Bathilde et leur fils héritier Clotaire III. En 753, le monastère est cité dans une charte sous le vocable de Saint Pierre : « monasterium Sancti Petri, quod vocatur Insula Germanica ». Le monastère est rebaptisé « Sancti Bobini cella » ou « Celta Bobini », en l’honneur de saint Bobin, abbé du monastère, devenu évêque de Troyes en 766. En 859 et 877, Charles le Chauve, roi carolingien de Francie occidentale, de passage à Troyes, confirme les possessions de l'abbaye, et lui fait d'importants dons. En 1048, le roi Henri Ier autorise le comte Thibaud Ier de Champagne à faire don de l'église Saint-Ayoul de Provins à l'abbaye, dont le prieur troyen, saint Robert, fonde l'abbaye Notre-Dame de Molesme en 1075, puis l'abbaye de Cîteaux et le très puissant ordre de Cîteaux (ordre cistercien) en 1095 (d'où les nombreuses statues de saint Robert tenant dans les mains deux monastères). Le monastère porte alors le nom de « Monasterieum domini Petri Trecassini ». En 850, l'évêque Prudence de Troyes consacre la première abbatiale, dédiée à saint Pierre, et sa fondation est confirmée par le roi Charles II le Chauve[2]. Au XIIe siècle, l'abbaye est à son apogée, devenue avec le temps une des abbayes les plus riches et influentes du royaume de France, et de l’occident chrétien, par la protection des rois de France et des papes, qui lui donnent de nombreux privilèges, et par d'importantes aumônes temporelles des rois, de la noblesse, et de riches bourgeois, et des gens du peuple, en domaines agricoles, exploitations forestières, vignobles, églises, villages, maisons, granges, fours, moulins, dîmes, cens (droit seigneurial), rentes, tonlieux, et autres droits. Elle atteint l'apogée de sa richesse et de son influence chrétienne, en tant qu'importante école monastique[3] où sont enseignés théologie, philosophie, lettres, histoire, droit civil, etc. Elle forme des ecclésiastiques illustres et influents, des théologiens, prêtres, moines, abbés, patriarches des ordres catholiques, évêques, archevêques... de haut degré de doctrine théologique et de sainteté, et fonde plusieurs prieurés (dix-neuf au XIIe siècle). L'abbaye est également le siège d'un scriptorium réputé dont les copistes réalisent manuscrits et enluminures remarquables, notamment au XIIe siècle sur le thème des Saintes Écritures. En 1114, le comte Hugues Ier de Champagne dote le monastère d'importants revenus supplémentaires avec les tonlieux des foires de Champagne. En 1332, le monastère prend son nom définitif de Montier-la-Celle. Au XIIIe siècle, les ravages de la guerre de Cent Ans (1337 à 1453) entre la France , l'Angleterre et la Bourgogne marquent le déclin irréversible de l’abbaye, qui est brûlée par les Anglais en (1343-1348), malgré la construction par l’abbé Guichard d’un mur d’enceinte fortifié et crénelé, et de quatre grandes tours de défense, puis de la tentative de restauration de l'abbaye sur plusieurs siècles, par l’abbé Oger de Sens, à partir de 1401. Au XVIIe siècle, à la suite de la Réforme protestante et de la Contre-Réforme catholique du concile de Trente, l'abbaye est intégrée à la congrégation de Saint-Vanne et Saint-Hydulphe, qui tend à revenir à l'application de la règle de saint Benoît originelle, dans les monastères de l'ordre de Saint-Benoît. Le , elle est supprimée par union à l'évêché de Troyes. Les bâtiments sont entièrement démolis pendant la Révolution française. Antoine-Marie de Berard de Montalet de Villebreuil en est le dernier abbé. À ce jour, l'actuelle polyclinique de Montier-la-Celle est construite à l’intérieur de l’enceinte de cette ancienne abbaye. Église abbatialeLa première église abbatiale est consacrée en 850 sous le vocable de Saint-Pierre par l'évêque saint Prudence de Troyes, et sa fondation est confirmée par le roi Charles II le Chauve[2]. L'abbé Oger y fit des travaux mais elle fut ruinée par les guerres, brûlée par la garnison de Troyes[4]. Elle fut relevée vers 1470 mais les travaux durèrent jusqu'en 1535 pour le gros œuvre. Les vitraux furent posé en 1555. Bâtiments conventuels
ArchéologieDans le cadre d'un projet d'extension de la polyclinique de Montier-la-Celle située à l'intérieur de l'enceinte de l'abbaye Saint-Pierre de Montier-la-Celle, mais hors des bâtiments conventuels de l'abbaye, le sous-sol a fait l'objet d'une étude archéologique préalable menée par Gilles Deborde et son équipe en 2014. Art chrétien
AbbésAbbés réguliers
Abbés commendataires
Religieux et personnalités notables
Propriétés et revenus
Bibliographie
Notes et références
AnnexesVoir aussi
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