Hugues Michel Albert Carré est le fils d'un négociant de Strasbourg, Henri-Simon-Marie Carré et d'Émilie Hepp. Il est élevé dans une fratrie de cinq enfants. Il quitte l'Alsace en 1870 avant qu'elle ne passe sous domination allemande et débute comme comédien sur plusieurs scènes parisiennes avant de se tourner vers l'écriture.
Le guide Paris-Parisien, qui le considère en 1899 comme une « notoriété de la vie parisienne », lui trouve un « goût artistique très distingué »[5].
Albert Carré prend la direction en 1898 de l'Opéra-Comique dont il inaugure la nouvelle salle, place Boieldieu. Il y crée entre autres Pelléas et Mélisande, un opéra de Debussy qui fit scandale par sa nouveauté de style. Les insignes d'officier de la Légion d'honneur lui sont remis en 1901 par Victorien Sardou. En 1906, il crée la version française de Madame Butterfly de Puccini qui malgré les insuffisances du plateau constituera un des plus grands succès de l'Opéra-Comique.
Nommé le administrateur de la Comédie-Française, il quitte son poste le pour entrer au Service général d'Alsace-Lorraine (Deuxième Bureau). Responsable des Alsaciens qui s'engagent dans l'armée française, il termine la guerre avec le grade de lieutenant-colonel[6].
Élevé à la dignité de commandeur de la Légion d'honneur[7], il remplace Pierre-Barthélemy Gheusi auprès des frères Isola à l'Opéra-Comique, poste qu'il occupera jusqu'en 1925.
Divorcé le [9], il épouse en secondes noces le Madeleine-Marie-Amélie Valadier, artiste dramatique[10]. Le compositeur André Messager et le dramaturge Fabrice Carré sont parmi les témoins.
↑ a et bActe n°1117 (vue 88), registre des naissances de l'année 1852 pour la ville de Strasbourg sur le site des Archives départementales du Bas-Rhin, avec mention marginale de la dernière union.
↑Acte n°831 (vue 28), registre des mariages de l'année 1876 pour le 10e arrondissement sur le site des Archives numérisées de la Ville de Paris.
↑Jugement rendu par le tribunal d'instance de la Seine, transcrit le 8 mai 1890. Cf. acte n°536 (vue 14), registre des mariages de l'année 1890 pour le 10e arrondissement sur le site des Archives numérisées de la Ville de Paris.
↑Acte n°226 (vue 2), registre des mariages de l'année 1895 pour le 6e arrondissement sur le site des Archives numérisées de la Ville de Paris.
↑Jugement rendu par le tribunal d'instance de la Seine, transcrit le 14 mai 1902. Cf. acte n°383 (vue 9), registre des mariages de l'année 1902 pour le 6e arrondissement sur le site des Archives numérisées de la Ville de Paris. Le nom de l'épouse y est orthographié « Validier ».
↑ a et bActe n°1199 (vue 16), registre des mariages de l'année 1902 pour le 9e arrondissement sur le site des Archives numérisées de la Ville de Paris, avec mention marginale du divorce.
Franck Storne, « Albert Carré », in Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1 : A-C, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2015, p. 572-573 (ISBN978-2846211901)
Nicole Wild, « Albert Carré », dans Joël-Marie Fauquet (dir.), Dictionnaire de la musique en France au XIXe siècle, Paris, Fayard, (ISBN2-213-59316-7), p. 278