Il peint des compositions religieuses, des scènes de genres, des nus, des portraits, des paysages et des marines
Dans la dernière partie de sa vie, il compose essentiellement des paysages de la baie de Somme[3].
Cinq peintures monumentales lui sont commandées en 1891 pour le chœur de l'église néo-gothique Notre-Dame de Sablé-sur-Sarthe, sa ville natale : Jésus servi par les anges, La Nativité, L'Immaculée conception, Au pied de la Croix et Le Martyre de saint Sébastien.
Il dessine pour L'Illustration[4] entre 1905 et 1928, et y publie notamment un Aviatik abattu par Roland Garros descend en tournoyant[5]. À cette même époque, il produit des publicités (chromolithographies et affiches) pour les biscuits Lefèvre-Utile (LU), le champagne Joseph Perrier, la Crème Simon.
En 1886, il expose deux toiles, Une japonaise et Fruits, à la 33e exposition versaillaise de la Société des amis des arts de Seine-et-Oise. Référencé aussi aux expositions de 1894 à 1908 de la Société des arts de Nantes, il expose : Intérieur d'église, Indiscrétion, Tentation, Matin, Lune de septembre (marine), Retour de bal, Plaisirs d'hiver, Rêverie et Manon. Il expose à Bruxelles, Copenhague, Genève, Londres, New York, Tokyo et dans les capitales de l'Amérique du Sud[6].
Peintre prolifique, il expose régulièrement une œuvre, parfois deux voire trois, au Salon des artistes français[7],[8] dès 1884, et jusqu'à sa mort en 1937[9]. Le Salon n'a pas eu lieu durant la Première Guerre mondiale de 1915 à 1919. En 1888, il est admis en qualité de sociétaire sous le numéro d'inscription 2296, à la Société des artistes français[10] qui organise le Salon chaque année, les premiers jours de mai. Il y est plusieurs fois distingué avec une médaille de 3e classe en 1897, une médaille d'or en 1914 et le prix Albert Maignan en 1925. Les catalogues du Salon reproduisent presque chaque année une illustration de l'œuvre exposée dès 1887. De nombreuses cartes postales anciennes reproduisent également ses toiles exposées au Salon.
Dans les années 1920, il effectue régulièrement des séjours en baie de Somme. Il vient peindre sur le motif dans le petit port du Crotoy. Le peintre Alfred Manessier le décrit ainsi :
« Matignon avait un petit pliant, une pipe, des bottes, des pantalons à carreaux, une veste et une casquette de chauffeur de taxi. On le voyait souvent au Crotoy, dans la Somme : il peignait le port, des paysages ; 60 à 70 pochades par mois. Il ne desserrait jamais les lèvres. […] Un jour — j'avais douze ans — ma mère a traversé les champs pour lui montrer quelques aquarelles. Matignon m'a encouragé. À quinze ans, j'étais assis à trois mètres de lui, au Crotoy. J'avais un pliant, une pipe, des bottes, etc. Je peignais : le port, des paysages. À l'huile, déjà. Taciturnes : on ne se disait rien[11]. »
Un portrait au crayon réalisé par Alfred Manessier « de mémoire et en souvenir de l'ami Matignon au Crotoy » est reproduit dans le livre Manessier, œuvres de jeunesse[12].
↑Dictionnaire biographique des Artistes contemporains, tome 2, Arts et éditions, 1931.
↑Salon de 1931 : exposition annuelle des beaux-arts , éd. G. Lang, 1931, p. 79.
↑Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture, gravure, et lithographie des artistes vivants exposés au Palais des Champs-Élysées, éd. Charles de Mourgues frères, 1936, p. 71.
↑Alfred Manessier (1911-1993), extrait d'un entretien avec Jean Clay. Publié en dans la revue Réalités-Fémina, puis cité in : Jean Clay, Visages de l'Art moderne, entretiens avec…, Éditions Rencontre, 1969.
↑Christine Manessier, Manessier, Le Crotoy et la baie de Somme · Œuvres de jeunesse , Douai, Engelaere éditions, 2013.
↑(en) Kaara L. Peterson, Deanne Williams, The Afterlife of Ophelia, éd. Palgrave Macmillan, 2012, p. 177 (ISBN1137016469).
↑(en) Sander L. Gilman, Xun Zhoup, Smoke: A Global History of Smoking, éd. Reaktion Books, 2004, p. 114 (ISBN1861892004).
↑Musée municipal fermé depuis 1968 dont le patrimoine est conservé par la commune.
↑Les Annales fléchoises et la vallée du Loir, vol. 9 à 10, éd. Besnier, 1908, p. 352.
Le Joseph, tome 2, de F à Ma, Paris, éd. Georges Lang, 1931.
Gérald Schurr, 1820-1920, les petits maîtres de la peinture : valeur de demain, Volume 7, éd. Éditions de l'Amateur, 1989, p. 69-70 (ISBN2859170901).
Emmanuel Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, vol. 9, éd. Gründ, 1999, p. 357 (ISBN2700030400).