La décision de lancer le développement d'une nouvelle génération de lance-roquettes multiple est adoptée le par le Comité central du Parti communiste de l'Union soviétique. Ce lance-roquettes multiple est le descendant direct de la Katioucha[3], aussi connue avec le surnom d'« orgue de Staline ».
Apparue en 1983, la première version 9A52 est adoptée par l'armée soviétique sur la base de la décision du Comité central du Parti communiste de l'Union soviétique du . La 2e version 9A52-2 est adoptée en 1989. Présenté en 1990 à l'étranger, il est depuis exporté dans plusieurs pays.
9A52-4 Tornado-S
Le 29 décembre 2016, l'armée a reçu le premier lot du nouveau système de lance-roquettes multiple, le Tornado-S. Une mise à niveau du Smertch surnommée le 9A52-4 Tornado-S comprend un nouveau système automatisé de guidage et de contrôle de tir, des roquettes améliorées. Les essais d'État du Tornado-S se sont terminés au début de l'année 2016 et le ministère de la Défense a confirmé que l'introduction massive du système commencerait en 2017. Conçu dans les années 2000 et introduit en 2011, le Tornado a été construit comme une version légère et plus mobile du système de lance-roquettes multiple lourd BM-30 Smertch. Il comporte un nouveau système automatisé de guidage et de contrôle de tir permettant la coordination et le contrôle automatisés simultanés du tir de l'ensemble d'un bataillon d'artillerie.
Il y a deux versions du Tornado-S, une version qui extérieurement semble presque identique au BM-30 Smerch 9A52-2 de base, mais dispose d'un récepteur GLONASS monté sur la partie avant gauche du compartiment de conduite. De plus, au-delà des différences externes, les systèmes de mission améliorés incluent un système de contrôle de tir numérique automatisé (FCS), qui permet au lanceur de viser automatiquement les coordonnées de la cible reçues via le système de gestion de combat. L'équipage peut également faire feu depuis la cabine du camion, plutôt que depuis le poste situé à l'arrière gauche du lanceur. Une autre version a été présentée conçue pour être plus légère, flexible, aérotransportable et opérée par un équipage réduit. Cette version dispose de 6 tubes et elle devrait pouvoir être rechargée en une seule fois, c'est-à-dire en remplaçant les 6 tubes utilisés avec 6 nouveaux tubes qui contiennent des munitions pour un rechargement quasi immédiat. Cette version serait encore en cours de développement et, même si de nombreux médias font référence à cette version du Tornado-S déployée en Ukraine sous le nom de 9A52-4, il n'y a pas encore de preuve que cette variante ait été déployée[4].
La véritable amélioration du Tornado-S a été démontrée lors du conflit en Ukraine avec l'utilisation de deux nouvelles roquettes, les 9M544 et 9M549. Ces deux nouvelles roquettes reprennent les caractéristiques des munitions précédentes en termes de poids et de taille mais la portée et la précision ont été grandement améliorées. Ces deux munitions sont guidées et selon les informations disponibles, celles-ci ont une portée de 120 km et une erreur circulaire probable (CEP) de 5 à 10 m. Cela représente une amélioration importante pour ce système car les précédentes roquettes non guidées comme la 9M55K avait une CEP de 150 m[5].
Équiper les véhicules de combat d'un système de conduite de tir automatisé qui permet la localisation topographique et l'orientation au sol, ainsi que le guidage pour le tir de manière autonome, ce qui réduit considérablement le temps de réaction entre une demande de tir et l’arrivée de la munition sur zone[6].
Caractéristiques
Son armement se compose de 12 tubes lance-roquettes d'un calibre 300 mm. L'âme du tube est lisse et le guide de la roquette est une rainure en vis en forme de U. La structure de l'ensemble d'artillerie est orientée en site (élévation) jusqu'à un angle de +55°, tandis que son angle d'ouverture horizontal (azimut) est de 60° (30° à gauche et à droite de l'axe longitudinal du châssis).
Il utilise des roquettes de 300 mm, ayant une portée minimale de 20 km et maximale jusqu'à 90 km, et pouvant transporter plusieurs types de sous-munitions. La précision intrinsèque du projectile est de 0,21 % de la portée. Par exemple un tir à 30 km aura une précision de 63 mètres, si ce tir porte à 60 km la précision sera de 126 mètres. La salve de 12 roquettes est tirée en 38 secondes et traite une zone de 650 × 650 mètres (42,25 ha)[7].
Son porteur est une variante du camion MAZ-7310 8 × 8 emportant un équipage de quatre personnes. Il se met en place en trois minutes et peut partir en deux minutes après le tir. Son temps de rechargement est de 20 minutes.
L'ensemble du système d'armes comprend un véhicule lance-roquettes BM9A52-2, un transporteur de munitions TZM 9T234-2, un système de contrôle de poste de commandement/feu 1K123 « Vivary » et un véhicule d'entretien PM-2-70 MTO-V[8].
Un bataillon standard dispose de trois batteries disposant de quatre lanceurs.
9A52-4 Tornado-S
Le nouveau système dispose également d'une portée améliorée, grâce aux roquettes guidées, lui permettant de tirer à des distances allant jusqu'à 120 km de manière précise grâce à l'utilisation intégrée du système de navigation par satellite GLONASS[9]. Les roquettes guidées ont atteint une augmentation de la portée et de la précision par rapport aux types précédents en équipant le module avant de gouvernails aérodynamiques cruciformes et en intégrant le système de contrôle 9B706 avec un équipement radioélectronique embarqué[10]. Le 9B706 utilise un système de navigation inertielle CH398M (INS), qui reçoit les données des capteurs de vitesse et d'accélération linéaire. Ceci, associé aux modules GLONASS (également intégrés à l'unité du système de contrôle 9B706), fournit un flux de données en temps réel pour générer une trajectoire de vol quasi balistique optimale pour les roquettes 9M544 et 9M549[11].
Une roquette-cargo peut emporter un drone de 42 kg pouvant assurer, pendant 20 à 30 minutes et à une altitude de 200 à 600 m, la surveillance d'une cible à une distance maximale de 90 km, distance que la roquette parcourt en 4 minutes. Selon le constructeur, cette surveillance permet de réduire de 25 % le nombre de roquettes nécessaires pour détruire la cible[26].
Versions
9A52 : Version de base. Utilise le camion MAZ-543M ;
9A52-2 : Utilise le camion MAZ-79111 ; version améliorée du Smertch avec de nouveaux systèmes de navigation et de ciblage et capable de lancer des roquettes à portée étendue. Ce système est appelé 9A52-2. Il est compatible avec les roquettes à portée étendue, pouvant atteindre 90 km.
9A52-4 Tornado-S : Dernière version du Smertch, dispose de 6 tubes de 300 mm, version allégée du système d'armes du Smertch montée sur un châssis de camion Kamaz-63501, entrée en service en 2011. Sa véritable amélioration est apparue entre 2023/2024 avec l'utilisation de nouvelles roquettes guidées très précises, disposant d'une CEP comprise entre 5 et 10 m.
9A52-2T : Utilise le camion Tatra T816 tchèque. 38,4 tonnes et trois membres d'équipage. Variante destinée à l'armée Indienne.
PHL96 : sur un châssis de WS2400(en) version initiale de la variante chinoise du BM-30, mise en service vers 1996. Très peu ont été construits car le PHL-03, une version plus avancée est entrée en service peu de temps après[27].
PHL-03(en) : Développement chinois du PHL96. Le PHL03 est un PHL96 hautement numérisé doté d'un système de conduite de tir informatisé (FCS) intégrant GPS/GLONASS, il dispose d'un équipage de quatre hommes (contre trois pour le BM-30/PHL96), qui est entré en service vers 2004-2005.
Mémorandum de coopération signé le pour la construction de BM-30 en Inde a été annulé par la Russie conduisant au développement du Pinaka Mark III pour le remplacer à partir des années 2020[30],[31],[32]
Des BM-30 Smertch de l'Armée de terre koweïtienne en 2011, visibles pendant la parade du 26 février célébrant les 20 ans de libération du régime de Saddam Hussein.
Les 12 tubes de 300 mm du BM-30
Une roquette de 300 mm en exposition.
Un BM-30 de l'armée russe, à gauche, avec son véhicule tandem de rechargement, à droite.