La ligne 4 du métro suit, sous terre, le tracé du boulevard, s'arrêtant à trois stations le long de celui-ci : Marcadet - Poissonniers à l'extrémité nord du boulevard (station également desservie par la ligne 12), Château Rouge en son centre, et Barbès - Rochechouart à son extrémité sud (station également desservie par la ligne 2, qui franchit le boulevard au moyen d'un viaduc).
Considéré par la mairie de Paris comme peu confortable, très bruyant et pollué, le boulevard Barbès a fait récemment l'objet d'une requalification complète. Cette opération, labellisée « espace civilisé », a consisté à redistribuer l'espace public au profit des transports en commun, des cyclistes et des piétons, tout en cherchant à améliorer le cadre de vie et à favoriser le dynamisme commercial du boulevard. Les travaux se sont achevés en 2007.
Le boulevard est une artère de la Goutte-d'Or, l'un des principaux quartiers populaires de Paris.
Autre vue du boulevard au niveau de la rue Marcadet.
Origine du nom
Cette voie a été nommée en l'honneur d'Armand Barbès (1809-1870), homme politique français né à Pointe-à-Pitre.
Historique
La rue Lévisse/Neuve-Poissonnière
À partir de 1844, une grande partie du parc du Château-Rouge situé sur la commune de Montmartre est loti[1]. Une ordonnance du autorise les différents propriétaires, dont M. Lévisse, à ouvrir plusieurs voies sur les terrains acquis[2]. Alors que la largeur des autres rues est fixée à 12 m, celle de cette nouvelle voie, qui reliait la rue des Poissonniers, qui se connectait avec la rue du Faubourg-Poissonnière située au sud du boulevard Marguerite-de-Rochechouart, à la rue Marcadet, est portée à 14 m de largeur[2]. Appelée « rue Neuve-Poissonnière » sur le cadastre de 1850, elle est renommée avant 1860 « rue Lévisse ».
Après le rattachement de la commune de Montmartre à Paris par la loi du , la rue Lévisse est officiellement classée dans la voirie parisienne par un décret du [3].
La création du boulevard
Le , un autre décret déclare d'utilité publique le prolongement du boulevard de Magenta depuis l'ancienne barrière Poissonnière jusqu'à la porte de Clignancourt[4]. Cette voie de 30 m de large, dessinée dans le cadre des travaux haussmanniens, absorbe la rue Lévisse, dont la largeur est ainsi doublée[1], et la partie sud de la rue des Poissonniers[5]. Elle englobe au passage la place du Château-Rouge. Le , cette voie, encore en cours de réalisation, prend le nom de boulevard d'Ornano[6].
En 1882, la partie du boulevard d'Ornano au sud de la rue Ordener est renommée « boulevard Barbès ».
Du no 11 au no 15 se trouvent les bâtiments des anciens Grands Magasins Dufayel. En 1856, Jacques François Crespin ouvre le Palais de la Nouveauté sur la section correspondant à l'ancienne rue des Poissonniers. Le commerce s'agrandit le long du boulevard et devient en 1888 les Grands Magasins Dufayel. Après une série d'extensions, ils occupent l'ensemble du quadrilatère compris entre le boulevard et les rues Christiani, de Sofia et de Clignancourt. Les deux dômes à l'angle des rues Christiani et de Sofia sont construits en 1910[9]. Les grands magasins ferment en 1930.
Au no 64 et 66, angle de la rue Doudeauville, l'immeuble préexistait au boulevard mais était plus haut, le niveau du sol ayant été abaissé. Un étage supplémentaire est construit sous l'immeuble, étayé[10].
↑Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), (lire en ligne), « Classement de rues dans la zone annexée à Paris », p. 341.
↑Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), (lire en ligne), « Boulevard Barbès, rues de Custine, etc., etc. », p. 334
↑Notice sur la rue des Poissonniers dans la nomenclature des rues de Paris [lire en ligne].