Alphonsine Marie Antoinette Clémentine Leroi nait à Paris (17e arrondissement) en 1879.
Enfant et adolescente, elle est douée pour le dessin et consacre ses économies de jeune fille à acheter des reproductions de Manet, Monet, Renoir, Sisley, Cézanne et Toulouse-Lautrec[3]. Puis elle se forme au cours de peinture et de dessin de Fernand Desmoulins, avec l'appui de son mari, Jules Gabriel Ballot, épousé en 1902. Ce dernier est rentier mais exerce aussi la profession de coulissier. Il l'emmène très vite visiter la Creuse, dont sa famille est originaire. Elle y est éblouie par les paysages et travaille à Gargilesse et Fresselines[4], mais aussi en Bretagne Nord à Loguivy, et sur la côte varoise à Agay. Elle rencontre Léon Detroy dans la Creuse et exécute quelques toiles pointillistes sur ses conseils, mais ne veut pas s'enfermer dans cette méthode[3].
En 1912, elle fait la connaissance d'Armand Guillaumin à Crozant. Celui-ci reconnait son talent déjà formé et l'encourage[7]. Une solide amitié se forme, dont témoigne la correspondance de Guillaumin[8].
Clémentine Ballot obtient le 2e prix de l'Union des femmes peintres et sculpteurs en 1913[9]. La guerre la saisit en Bretagne, à Loguivy, mais elle la passera en grande partie à Crozant, avec ses deux jeunes fils, André (né en 1903) et Roger (né en 1904), tandis que son mari est au front, servant comme photographe dans l'armée. Dans la vallée de la Creuse, elle rencontre Eugène Alluaud, Anders Osterlind, Mania Mavro, Georges-Hanna-Sabbagh, Alfred Smith, Francis Picabia, Paul Madeline et Armand Point. Ces artistes logent ou se retrouvent souvent à l'hôtel Lépinat[10] à Crozant.
Clémentine Ballot est rattachée à l'école de Crozant, mais ses séjours dans la Creuse prennent fin en 1918[4], et elle évolue vers une conception plus personnelle et différemment construite du tableau, en procédant à des touches qui résument la forme, tout en gardant la luminosité et la délicatesse de sa première période dans ses paysages. Une partie de la critique lui reproche cependant, dans sa composition des toiles de la Creuse, de réaliser des « pastiches » de Guillaumin[11].
En 1922, elle reçoit le premier prix du salon de l'Union[9]. À partir de 1923, elle expose fréquemment dans les galeries : après celle de Georges Petit, elle expose à la galerie Ecalle, chez Bernheim Jeune en 1936[14], puis notamment à la galerie Contemporaine, chez Marcel Bernheim, à la galerie de l'Institut, à la galerie Saint Placide, et jusqu'en 1963 à la galerie des Orfèvres.
En 1924, elle est sociétaire de la Société nationale des beaux-arts, dont elle fait partie du jury de peinture en 1932[15]. Elle en est vice-présidente en 1937, année où elle participe également à l'Exposition universelle[5] et y obtient une médaille d'or. Après le décès de son mari la même année, elle peint en Corse. Elle est décorée de la Légion d'honneur le [16] et reçoit le prix Cottet (second prix de peinture de la Société nationale des beaux-arts) en 1944[17]. Elle passe une partie de la Seconde Guerre mondiale à Mollans-sur-Ouvèze, dans la Drôme. De 1945 à 1950, elle se rend notamment dans l'Yonne et à Arcy-sur-Cure. Elle est en 1946 la seule femme membre du Conseil de la Société nationale des beaux-arts[18],[19].
En 1950, Clémentine Ballot est la deuxième femme (après Élisabeth Chaplin en 1927) à recevoir, pour l'ensemble de son œuvre, le prix Puvis-de-Chavannes de la Société nationale des beaux-arts[20]. Dans les années 1950, septuagénaire, elle sillonne la Bretagne. En 1952, elle expose aux Indépendants[21]. Amie du peintre Jean-Eugène Clary et de son épouse, elle reçoit de cette dernière le portrait de Suzanne Valadon à vingt ans, peint par son mari vers 1887, et fait don de cette œuvre en 1956 au musée national d'Art moderne.
2022-2023 : Clémentine Ballot, femme impressionniste, Hôtel Lépinat, Centre d'interprétation du patrimoine des peintres de la vallée de la Creuse, Crozant[42]
↑ ab et cMaximilien Gauthier, Clémentine Ballot, Paris, Les Gémeaux, .
↑ a et bAmédée Carriat, Dictionnaire bio-bibliographique des auteurs du pays creusois et des écrits le concernant, des origines à nos jours, 2e fascicule : B-D, Aubusson, Imprimerie Marchoise, (ISBN978-2-307-34856-6, lire en ligne), p. 130.
Maximilien Gauthier, Clémentine Ballot, Les Gémeaux, 1956.
(en) Max Wykes-Joyce, (introduction) Clémentine Ballot, impressionist paintings and drawings, Madden, Galleries, Londres, 1965.
(en) Max Wykes-Joyce, (préface) Impressionnist paintings, pastels, drawings by Pierre Prins & Clémentine Ballot , Lincoln Association Art Centre, Lincoln, 1966.
(de) Hans Vollmer, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler des XX Jahrhunderts, vol. I (A-D), Leipzig, E.A. Seemann, , 620 p. (lire en ligne), p. 104.
(de) Saur, Allgemeines Künstlerlexikon - Die Bildenden Künstler aller Zeiten und Völker, vol. 6 (Avogaro-Barbieri), Munich / Leipzig, K. G. Saur, , 680 p. (lire en ligne), p. 500.