L'objectif du congrès est globalement de fixer la ligne générale du Parti socialiste, tiraillée sur l'héritage à tirer du quinquennat 2012-2017. Olivier Faure propose, dans sa déclaration de candidature, d'en faire un inventaire. Ce congrès, qui se déroule durant l'intérim de Rachid Temal, fait suite à l'élection d'Olivier Faure comme nouveau premier secrétaire. Il s'agit en outre de désigner une nouvelle direction à tous les échelons du parti : section locale, fédération départementale et instances nationales.
Au terme de la primaire citoyenne de 2017, c'est Benoît Hamon qui remporte l'investiture devant Manuel Valls, devenant ainsi le candidat du PS à l'élection présidentielle. La campagne présidentielle du candidat socialiste est fragilisée par les divisions et les défections au profit d'Emmanuel Macron comme notamment celle de Manuel Valls qui choisit de soutenir le candidat d'En Marche dès le premier tour du scrutin[1]. Hamon termine en cinquième position avec 6,36 % des voix au premier tour, le pire score pour un candidat socialiste depuis 1969. Le parti subit ensuite un autre revers électoral lors des élections législatives, ne remportant que 30 sièges, contre 278 en 2012. Le premier secrétaireJean-Christophe Cambadélis annonce alors sa démission en tant que chef du parti qui devient effective le 30 septembre suivant.
En outre, les défaites électorales successives depuis 2014 ont laissé au parti une charge financière considérable : outre les 15,072 millions d'euros de dépenses pour le financement de la campagne présidentielle de Hamon, le financement public, basé sur le nombre de voix aux élections législatives, est passé de 24,9 millions d'euros à 7,6 millions par an. Cette situation a conduit le parti à vendre son siège historique situé rue de Solférino pour 45,5 millions d'euros le 19 décembre[3].
Le PS a été dirigé par une direction collégiale à partir de juillet jusqu'à ce que Rachid Temal soit nommé représentant légal et coordinateur du parti le 30 septembre. Le congrès se tiendra dans le contexte d'une absence d'identité politique claire pour le Parti socialiste, avec La France insoumise à gauche et La République en marche à droite.
Les adhérents se prononcent le 18 janvier sur des réformes statutaires, comme la suppression de la phase des contributions, l'obligation de réunir 5% des membres du conseil national pour déposer un texte d'orientation dont le plan sera prédéfini et son contenu limité à 50 000 signes. Ces modifications doivent être ensuite validées par le conseil national convoqué le . Ce dernier valide les candidatures de Luc Carvounas (texte « Un progrès partagé pour faire gagner la gauche »), de Stéphane Le Foll (« Cher.e.s camarades »), d'Olivier Faure (« Socialistes, le chemin de la renaissance ») et d'Emmanuel Maurel (« L’Union et l’espoir »)[4].
Le calendrier général du congrès d'Aubervilliers est le suivant :
9 décembre 2017 : conseil national de préparation du congrès et d’enregistrement des contributions générales et thématiques ;
18 janvier 2018 : vote des militants sur le texte fixant les modalités d’organisation du congrès ;
27 janvier : conseil national de synthèse, dépôt du texte des motions et des candidats aux instances du parti (conseil national, commission nationale des conflits, commission nationale de contrôle financier) ;
15 mars 2018 : vote des adhérents sur les motions ;
29 mars 2018 : vote des adhérents sur le premier secrétaire, les secrétaires fédéraux et de sections ;
7 et 8 avril 2018 : congrès national à Aubervilliers.
Contributions
Le conseil national du 9 décembre 2017 propose une modification des statuts sur l'organisation du congrès, validée par le vote des militants du 18 janvier 2018. Dans cette modification, les contributions générales sont supprimées contrairement aux contribution thématiques[7].
Ainsi, 36 contributions thématiques déposées au conseil national du 9 décembre 2017 sont présentées aux militants[8] :
Ceci n’est pas une contribution féministe
Conjuguer à nouveau Socialisme et Syndicalisme
Contribution de la commission nationale entreprises
De nouvelles relations villes – campagnes – d’une politique des lieux à une politique des liens
Définition et gouvernance nouvelles de l’entreprise
Donner la priorité à la santé environnementale et la biodiversité
Éducation et formation : agir contre l’hypocrisie scolaire
Éducation et formation : une priorité dans la lutte contre les inégalités
Enseignement supérieur et socialisme : pour un projet d’avenir !
Faisons du numérique, un levier de progrès pour tous, partout
L’avenir des territoires ruraux
L´émancipation, c’est la vie !
La forêt, une vision socialiste
La laïcité est-elle menacée ?
La mondialisation est une contrainte incontournable, l’Europe un espoir à notre portée
La place des Outremer en Hexagone dans la refondation du Parti Socialiste
La reconstruction du Parti Socialiste se fera avec les femmes, à égalité, ou ne se fera pas
Le logement social a besoin de nous !
Le Parti socialiste doit se refonder autrement qu’en changeant l’avatar de son compte Twitter !
Le progrès social, condition première du progrès économique : quel modèle de protection sociale demain ?
L’Unité européenne, un combat socialiste
Maritimisons les esprits !
Mettre l’humain au cœur de la mondialisation
Motion de la fédération socialiste de la Réunion
Nous n’avons qu’une planète. Engageons-nous dans la social-écologie !
Osons « le revenu de création » pour mettre l’humain au cœur pour construire aujourd’hui et inventer demain
Pour des Outremers au cœur du projet Socialiste
Pour l’avenir de la jeunesse et la croissance durable, L’enseignement-formation, la recherche et le développement agricoles ont besoin d’un projet global cohérent
Pour un nouveau « Parti de services »
Pour un Parti Socialiste renouvelé
Pour une Europe du progrès et solidaire, en son cœur et dans le monde
Pour une République qui lutte contre la fracture territoriale
Renforcer l’écologie au cœur du Projet Socialiste Nous sommes déjà au-delà de l’urgence !
Sortir de la compassion pour enfin tendre vers une réelle compensation
Un projet ambitieux et solidaire pour la santé
Vers de nouvelles politiques pour l’alimentation et l’agriculture
Vers un nouveau Parti Socialiste
Motions et élection du premier secrétaire
Motions déposées
Motion 1 : « Un progrès partagé pour faire gagner la gauche » dont le premier signataire est Luc Carvounas.
Motion 2 : « Cher.e.s camarades » dont le premier signataire est Stéphane Le Foll.
Motion 3 : « Socialistes, le chemin de la renaissance » dont le premier signataire est Olivier Faure.
Motion 4 : « L’Union et l’espoir » dont le premier signataire est Emmanuel Maurel.
Myriam Petit, militante des Hauts-de-Seine, n'obtient pas suffisamment de parrainages.
Julien Dray, conseiller régional d’Île-de-France (depuis 1998), député de la 10e circonscription de l’Essonne (1988-2012)
Rachid Temal, coordinateur et représentant légal du Parti socialiste (depuis 2017), sénateur (depuis 2017), conseiller régional d'Île-de-France (2015-2017)
Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (2014-2017), ministre des Droits des femmes, de la Ville, de la Jeunesse et des Sports (2014), porte-parole du gouvernement (2012-2014), ministre des Droits des femmes (2012-2014)[11]. Elle aurait posé comme conditions à sa candidature le souhait d'être tête de liste PS aux élections européennes de 2019 d'une part et d'autre part que la fonction de premier secrétaire soit rémunérée[12],[13],[14],[15].
Resté seul en lice, Olivier Faure est élu le 29 mars 2018, avec 86 %[17],[19].
Déroulement du congrès
Olivier Faure est officiellement proclamé et investi premier secrétaire le , premier jour du congrès d'Aubervilliers[20],[21].
Nouvelle direction du parti
Le 15 avril 2018, Olivier Faure propose et fait adopter une nouvelle direction par le conseil national du parti avec Corinne Narassiguin comme nouvelle « secrétaire nationale à la coordination et aux moyens », Boris Vallaud et Gabrielle Siry devenant quant à eux les nouveaux porte-paroles[22]. Le secrétariat national nouvellement nommé et validé est paritaire, composé de 24 membres, 12 hommes et 12 femmes[23].
↑Cécile Amar, « Najat Vallaud-Belkacem ne briguera pas la tête du PS : "Je ne veux pas d'une vie réduite à la politique" », nouvel obs, (lire en ligne, consulté le ).
↑6 Medias, « Najat Vallaud-Belkacem prête à prendre la tête du PS ? », Le Point, (lire en ligne, consulté le )
↑Prisma Média, « Najat Vallaud-Belkacem à la tête du PS : elle pose ses conditions et demande une rémunération - Gala », Gala.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑« Au Parti socialiste, Vallaud-Belkacem et Le Foll s'activent », FIGARO, (lire en ligne, consulté le )
↑Le Point, magazine, « Parti socialiste : un débat à 200 000 téléspectateurs pour LCI », Le Point, (lire en ligne, consulté le )