Née d'une mère française et d'un père général britannique, elle grandit dans une famille de huit enfants près d'Aldershot. À l'âge de douze ans, elle décide de devenir compositrice.
Malgré le refus de ses parents, elle parvient en 1877 à rejoindre l'école de musique de Leipzig (elle est la première femme à suivre les cours de composition dans cette école[2]), où elle étudie auprès de Carl Reinecke.
« Mademoiselle Smyth est l’une des quelques compositrices qui comptent parmi les personnes qui travaillent dans le domaine de la musique… Elle a composé plusieurs œuvres intéressantes, dont j’ai entendu la meilleure, une sonate pour violon, extrêmement bien jouée par la compositrice elle-même. Elle a donné la promesse pour l’avenir d’une sérieuse et talentueuse carrière[2]. »
Elle rencontre à Florence en 1882 Henry Brewster, un écrivain qui devient l'un de ses plus proches amis et qui écrit pour elle des livrets d'opéra.
En 1890, elle revient en Angleterre. Sa Sérénade en ré majeur est créée la même année au Crystal Palace. Puis, en 1893, le Royal Albert Hall voit représenter la Messe en ré avec le soutien de l'Impératrice Eugénie[4] ; œuvre dont la compositrice avait elle-même eu l'occasion de chanter quelques extraits à la reine Victoria.
En 1908, elle fait jouer plusieurs de ses compositions dans un concert à la Salle Érard, concert de musique anglaise où sont aussi représentées des musiques de Norman O'Neill, York Bowen et Cyril Scott[5].
De nombreux succès ponctuent la carrière d'Ethel Smyth, notamment entre 1893 et 1910[2]. En 1898, son premier opéra est monté à Weimar : Fantasio. Puis, deux opéras sont représentés à Berlin et au Royal Opera House de Londres : Der Wald (La Forêt, 1902), également accueilli en 1903 par le Metropolitan Opera de New York[4], et The Wreckers (1910), monté grâce au célèbre chef Thomas Beecham, lié à Ethel Smyth et grand défenseur de son œuvre.
En 1912, elle est condamnée à deux mois de prison pour avoir cassé la fenêtre de la résidence d'un secrétaire d’État lors d’une manifestation[7]. Dans la prison de Holloway, elle dirige une représentation mémorable de sa March of the Women[8], comme l'écrit Thomas Beecham après une visite qu'il lui rendit :
« Quand je suis arrivé, le gardien de la prison était pris d’un fou rire. Il m’a dit : "Entrez dans le quadrilatère". Il y avait… une douzaine de dames, marchant de long en large et chantant fort. Le gardien me montra une fenêtre où se trouvait Ethel ; elle était penchée, et dirigeait vigoureusement avec une brosse à dents, se joignant au chœur sur sa propre chanson[2]. »
Pendant la Première Guerre mondiale, elle rejoint la XIIIe division de l’armée française et l’hôpital militaire situé à Vichy[2].
Dernières années
Elle cesse de composer devant l'évolution de sa surdité[4].
Ethel Smyth meurt en 1944 à 86 ans d'une pneumonie[réf. nécessaire]. Selon ses dispositions testamentaires, ses cendres sont dispersées dans la forêt près de sa propriété de Woking par son frère Bob, au son de sa symphonie The Prison[10].
Elle a inspiré les personnages littéraires d'Edith Staines dans Dodo d'E. F. Benson (1893) et de Dame Hilda Tablet dans la pièce du même nom de Henry Reed(en) (1950).
Sonate pour violon en la mineur, op. 7 - Tasmin Little, violon ; John Lenehan, piano (, Chandos)
Sonate pour violon en la mineur, op. 7 - Clara Howick, violon ; Sophia Rahman, piano (, Naxos)
Sonate pour violon en la mineur, op. 7 - Thomas Albertus Irnberger, violon ; Barbara Moser, piano (, Gramola Records)
Trio avec piano ; Sonate pour violoncelle, op. 5 ; Sonate pour violon, op. 7 - Chagall Trio : Nicoline Kraamwinkel, violon ; Tim Gill, violoncelle ; Julian Rolton, piano (1995, Meridian) (OCLC32824326)
Sonate pour violoncelle en do mineur - Lionel Handy, violoncelle ; Jennifer Hughes, piano (, Lyrita)
Quatuor à cordes en mi mineur ; Quintette à cordes en Mi majeur - Mannheimer Streichquartett ; Joachim Griesheimer, second violoncelle (/ , CPO) (OCLC36050269)
Double Concerto pour cor et violon en la mineur - Franz Draxinger, cor ; Renate Eggebrecht, violon ; Celine Dutilly, piano (1992, Troubadisc)
Double Concerto pour cor et violon en la mineur - Bruce Heim, cor ; Steven Moeckel, violon ; Joanna Goldstein, piano (2018, Centaur)
Double Concerto pour violon, cor et orchestre - Milena Viotti, cor ; Thomas Albertus Irnberger, Vienna Konzertverein Orchestra, dir. Doron Salomon (2018, Gramola Records)
The Wreckers (Ouverture) - British Symphony Orchestra, dir. Ethel Smyth (Symposium Records)
Vocale
Quatre mélodies sur des textes français ; Trois mélodies anglaises - Melinda Paulsen, mezzo-soprano ; Angela Gassenhuber, piano ; Ethel Smyth Ensemble (1992, Troubadisc)
Messe en ré ; Air de Mrs Waters (extraits de The Boastwain's Mate), Marche des femmes - Eiddwen Harrthy, soprano ; Janis Hardy, alto ; Dan Dressen, ténor ; James Bohn, basse ; Chœur et orchestre Plymouth Music Series, dir. Philip Brunelle (3-, « British Composers » EMI Classics 5 67426 2)[15] (OCLC48125700)
The Wreckers - Anne-Marie Owens, Justin Lavender, Peter Sidhom, David Wilson-Johnson, Judith Howarth et la Huddersfield Choral Society, dir. Odaline de la Martinez (-, Conifer Records/BMG).
Messe en ré - Catriona Smith, soprano ; Helene Schneiderman, alto ; Scott MacAllister, ténor ; Andreas Macco, basse ; Hermann Trefz, orgue ; Chœur de la philharmonie de Stuttgart ; Orchestre philharmonique du Wurtemberg Reutlingen, dir. Helmut Wolf (, Audite) (OCLC39793094)
Messe en ré ; Ouverture de The wreckers - Susanna Hurrell, soprano ; Catriona Morison, mezzo-soprano ; Ben Johnson, ténor ; Duncan Rock, baryton ; Chœur et orchestre symphonique de la BBC, dir. Sakari Oramo, (26-, SACDChandos) (OCLC1130102290)