Fabien RégnierFabien Régnier
Fabien Régnier, né le à Créteil, est un chercheur français. Après une période d'implication politique pour diverses causes internationales, il décide de se consacrer à un combat culturel pour la reconnaissance de l'histoire et de la culture des peuples celtes. À ce titre, il est rédacteur en chef depuis 2006 du magazine Keltia[1]. OriginesEnfanceSon père, Julian Gorkin, est un révolutionnaire espagnol naturalisé mexicain, qui parcourt le monde pour des raisons politiques. Sa mère, Henriette Régnier (dite Rita Régnier[2]), est une indianiste du CNRS. ÉtudesDe 1974 à 1978, il poursuit des études d'archéologie auprès de Venceslas Kruta et de Paul-Marie Duval (4e section des Hautes Études : archéologie et philologie celtiques). Il participe aux fouilles du parvis de Notre-Dame (avec Venceslas Kruta), de Lizeray, et d'Argentomagus (avec le Dr Jacques Allain). Engagements politiquesPremiers engagementsEn 1967, il fonde le mouvement THELEME, et le bulletin Volonté Libre, à but antitotalitaire, qui constitue sa première expérience journalistique. Ce mouvement milite pour une prise de conscience mondiale de la menace totalitaire et la défense des peuples opprimés. En avril 1968, il devient le "Mouvement Social Mondialiste", qui soutient notamment les luttes des Biafrais, des Sud-Soudanais, des Kurdes, des Amérindiens, et toutes les minorités opprimées. Le mouvement milite ensuite pour aider les nationalistes ukrainiens, géorgiens, et baltes, également persécutés. En 1969, il crée la publication Horizons, liée au social mondialisme (commentaires d’actualité, articles politiques, philosophiques, autour des luttes de libération des peuples opprimés). Le mouvement s'étant implanté en Espagne (Barcelone et Madrid), Fabien Régnier y organise des réunions politiques contre le régime franquiste. En décembre 1970, au Pays Basque, il milite aux côtés des nationalistes basques contre le régime franquiste et la condamnation à mort des militants basques emprisonnés. Poursuite des engagementsEn 1973, il crée le bulletin Devenir : un organe de liaison entre les différents groupes sociaux-mondialistes dispersés (France, Espagne, Israël, Italie du Nord, etc.). Lors des premières élections européennes, en 1979, Jean-Edern Hallier souhaite présenter une liste représentant les différents mouvements culturels régionaux, pour une Europe fédérale. Fabien, en tant que responsable du MPLE (Mouvement pour la libération de l’Europe), travaille dans le cadre de ces élections avec le mouvement "Europe 2000" (constitué surtout par des Alsaciens et des Bretons). La liste menée par Hallier n’aboutira pas, ce dernier renonçant à mener à bien sa démarche. Début 1980, il rejoint la “Ligue Europe 2000” : un regroupement d’associations œuvrant pour une Europe “fédéraliste, régionaliste et écologiste pour la liberté des peuples et des cultures”. Fabien est démarché par le président, Jean Thos (militant breton et néo-druide), pour prendre sa place à la tête du mouvement. Il y développe, notamment par le biais d’un bulletin trimestriel, le désir d’une union et d’une entraide européenne, respectueuse des peuples qui la composent et de son héritage culturel. Il y dénonce les effets pervers d’un capitalisme excessif agissant au détriment des peuples, et prône une politique plus écologique et s’opposant aux deux blocs américain et soviétique pour une Europe indépendante et espace de paix. Y sont déjà mis en avant les cultures ancestrales des peuples autochtones, en particulier la culture celtique, dans une démarche de renaissance culturelle. En décembre 1980, Fabien Régnier signe un article intitulé « A quand le fédéralisme en France ? » dans le premier numéro de la revue L’Ère nouvelle de Pierre Lance. En 1983, lors d’un congrès, il convainc la trentaine d’associations regroupées dans la Ligue Europe 2000 de s’agréger au Parti Fédéraliste Européen (PFE), dans le but d’unir les forces et d’éviter les rivalités. Les idées de ces mouvements politiques sont inspirées par le livre L’Europe aux 100 Drapeaux de Guy Héraud. Des élections internes confirment Fabien en dirigeant de la section française du PFE, au sein de laquelle il se lie d'amitié avec des personnalités telles que l'écrivain Pierre Gripari et l'artiste Ben Vauthier. Dans le cadre du militantisme politique, il cherche à concilier ses activités avec la quête de racines celtiques. C’est dans cette optique qu’il s’entoure fréquemment de militants culturels de diverses régions culturellement celtiques. En 1989, il est missionné par les différentes sections européennes du PFE pou organiser un congrès européen en France. C’est l’année de la chute du mur de Berlin et des bouleversements en Europe entre l’Est et l’Ouest. Il s’agit donc de prendre position vis-à-vis de cette situation, et de créer de nouvelles sections à l’Est. Le congrès est organisé à Beaune. Devant les rivalités internes au sein de certaines sections (Allemagne, Italie…), Fabien décide d’arrêter la politique, pour se consacrer pleinement au travail culturel. Militantisme celtiquePrise de conscienceÀ partir de 1971, à la suite de rencontres faîtes lors de séjours en Irlande, Fabien Régnier découvre la spiritualité celtique et prend conscience du passé celtique de l’Europe, en contradiction avec l’enseignement classique, qui attribue quasiment tout aux Romains. Il réalise que les persécutions vécues à travers les siècles par les Irlandais sont à l’image de ce qu’il s’est produit partout où vécurent les peuples autochtones celtes. À partir de là, il constate un effacement de la mémoire collective concernant la culture celtique et décide d’en faire une cause à défendre. En 1972, il découvre lors de son service militaire la publication L’Hespéride[3] de Pierre Lance. Enthousiasmé par ce qu’il appelle la « philosophie celtique » et son concept de « renaissance celtique », il prend contact avec lui en 1975. Avec ce dernier et Jean-Paul Rebattet, ils fondent la revue Horizons européens[4]. Dans cette foulée, dès 1976, ils sont amenés à travailler avec les mouvements de défense culturelle régionale, tout particulièrement avec des militants pour la défense de la culture bretonne. L' Association France Celtique et La Tribune CeltiqueEn 1975, il fonde dans le Berry la publication La Biaude, destinée à réveiller la mémoire du peuple Biturige, peuple celte fondateur de la région. En 1976, il fonde l’Antiquité gauloise, une publication d’archéologie. Le (correspondant à la fête celtique de Samonios), il fonde l’Association France Celtique (AFC), qui sera reconnue société savante[5] par le CNRS. Toujours dans le but d’encourager une meilleure connaissance et une renaissance de la culture celtique, il vise ici à aller à la rencontre du public pour promouvoir les différentes facettes de cette culture. Ainsi, l’association entreprend de nombreuses actions dans des domaines diverses : festivals, concerts, reconstitution historique, expositions d’artistes, organisation de voyages et visites guidées… Etant ancien libraire, il met cette expérience au service de la culture celtique pour distribuer, par correspondance et via des stands, l’intégralité des ouvrages paraissant autour de la thématique de la culture celtique. Très modeste au départ, l’AFC se développe peu à peu, d’abord autour de la diffusion de livres donc, puis en créant les premiers t-shirts celtes, les premières cartes postales celtiques, lancement d’un petit département d’édition (AFC Éditions). Fabien y publie en 1985 Keltia, le légendaire européen[6] (1985). En 1990, il lance la revue La Tribune celtique (LTC), fruit du constat qu'il n’existe alors aucune publication d’information générale sur la culture celtique, uniquement des bulletins associatifs. L’idée est de parler de tout ce qui se passe, indépendamment de toute association, en relayant l’ensemble des informations du monde celtique. Petit à petit, des collaborateurs se joignent à la publication, d’abord son fils Quentin, puis les journalistes Michelle Djeddi et François Pinsard, et l’équipe rédactionnelle continuera de se développer. En 1997, le développement de ces activités permet de lancer la maison d’éditions "Les Éditions du Nemeton[7]", nécessaire dans l’objectif de transformer à terme la petite revue LTC en un magazine plus professionnel. En plus des numéros de LTC, cette nouvelle maison d'éditions publie des ouvrages de Fabien : La Pierre de Souveraineté[8] (sur la Pierre de Scone en Ecosse) et Chronologie celtique[9]. Au mois de juin 1997, l’Association France Celtique se développe dans de nombreuses directions. Elle fonde la première (chronologiquement) troupe de reconstitution historique en France, les "Enfants de Finn[10]". Elle lance également un festival annuel, les "Celtes Espaces", qui est premier festival francilien présentant tous les aspects de la culture celtique, et non pas seulement la musique. Fabien en deviendra directeur en 1999. Toujours en 1997, Fabien est contacté pour faire des conférences sur les celtes à travers la France et en Suisse, à Leysin. L'année suivante, en 1998, il est contacté pour participer au congrès scientifique du Ferrol, en Galice (Espagne). Il y retrouve, 20 ans après, son ancien professeur Venceslas Kruta. Il y présente une communication sur l’origine celtique du nom des Catalans (Catalauni), travail qui aboutira à une publication (2024). En 2000, afin de creuser le sujet de la spiritualité druidique, il lance la revue Études druidiques (aux Éditions du Nemeton), consacrée aux études scientifiques sur l’ancienne religion celtique. En 2001, Fabien organise avec l'AFC le festival "Mercœur en Celtes" à Paris, à la demande de la MJC du XIe arrondissement. Ainsi, l’AFC commence à organiser sous la direction de Fabien des festivals clé en main et des animations pour des institutions et des municipalités (à Louans, à Bobigny, au Musée de la Poste à Paris pour l'exposition "Nos ancêtre les Gaulois" en 2002). Il signe en 2001 un contrat avec l’émission C'est pas sorcier, pour la participation de la troupe des Enfants de Finn (département de l'AFC) à un épisode consacré aux Gaulois[11]. En 2002, il participe aux côtés du Pr Kruta à une série de DVD documentaires sur les Celtes, pour la réalisatrice Clara Ford. Keltia Magazine et les colloques scientifiquesEn 2006, il décide de concrétiser le projet de long terme de transformation de la Tribune Celtique en un magazine, le seul en Europe sur la thématique celtique, de qualité professionnelle (bien que toujours réalisé par une équipe bénévole). C'est la naissance de la publication trimestrielle Keltia Magazine[12]. Fabien en est rédacteur en chef, et signe à ce titre dans chaque numéro un éditorial et certains articles. La présentation et la diffusion professionnelles permettent d’agréger au fil des années, en plus de l’équipe initiale, des collaborations scientifiques et artistiques de plus en plus prestigieuses. Ainsi, en 2011, lors du Congrès de Narón en Galice (Espagne), aux côtés de Venceslas Kruta, il est invité comme intervenant sur le thème de “la communication au service de la culture celtique”. Il y rencontre le mythologue Philippe Jouet[13], qui vient à sa rencontre en tant qu’ancien lecteur d’Horizons européens, ce qui pose les bases de collaborations à venir. Il publie en 2012, avec Jean-Pierre Drouin, l'ouvrage de référence Les Peuples Fondateurs à l'origine de la Gaule[14], recensement inédit et détaillé des 290 peuples celtes antiques à l'origine de tous les terroirs constituant la France. En 2015, les contacts scientifiques de renom tissés par le biais du magazine Keltia permettent de concrétiser un projet de colloques. Le but est de rassembler des spécialistes permettant de croiser diverses disciplines scientifiques pour approfondir et présenter l'état des connaissances sur la religion celtique et les études druidiques, sans lien avec le néo-druidisme. Ces colloques seront pérennisés et ont désormais lieu chaque année sous la direction de Fabien Régnier, lui-même orateur lors de chaque édition. La suite des Peuples Fondateurs... est publiée en 2016, se consacrant cette fois au territoire de la Belgique, de la Rhénanie, du Luxembourg et des Pays-Bas, sous le titre Les Peuples Fondateurs à l'origine de la Gaule (Belgique)[15]. Dans un même esprit de reconnexion des population actuelles avec l'histoire des peuples celtes fondateurs de leur région, Fabien Régnier publie en 2017 Aux origines de la Provence[16], puis en 2024 Dels Catalauni als Catalans - L'Origen gal de la Nacio[17] (en catalan). Il s'associe par ailleurs au chercher du CNRS Bernard Sergent pour publier un Dictionnaire des femmes et hommes celtiques illustres[18]. Vie privéeIl ouvre en 1979 à Paris la "Librairie des Voyages". Il y diffuse notamment le livre (alors introuvable en France) Celtic Art de George Bain, et les livres de Guyonvac’h et Leroux). Il est marié à Nadine Casolari, avec qui il aura en 1980 un fils, Quentin Régnier, qui collaborera à une partie de ses activités de militantisme culturel, notamment au sein de l'Association France Celtique et du magazine Keltia. Ayant eu un demi-frère au Mexique (également fils de Julian Gorkin, mais de mère différente), il entretient une relation proche avec sa famille mexicaine. PublicationsRevues
Livres
DVD
Notes et références
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