Flèche wallonneFlèche wallonne
Pour la dernière compétition voir :
Flèche wallonne 2024 La Flèche wallonne est une course cycliste d'un jour, une classique, se disputant en Belgique (Région wallonne) au printemps. Cette course est inscrite au programme du ProTour de 2005 à 2007, puis du Calendrier mondial UCI en 2009 et 2010, et enfin de l'UCI World Tour en 2011. Actuellement, le parcours démarre d'une ville wallonne différente d'une année à l'autre pour arriver à Huy, où se trouve le mur de Huy, cette côte raide de 1,2 km aux pourcentages impressionnants, frôlant les 22 % dans le virage le plus difficile, et qui donne souvent lieu à des arrivées spectaculaires. Le Mur est escaladé à trois reprises pendant l'épreuve, les deux premières ascensions n'ayant bien souvent aucune influence sur la course. Elle a aujourd'hui lieu dans la deuxième moitié du mois d'avril, systématiquement le mercredi qui suit l'Amstel Gold Race et précède Liège-Bastogne-Liège, formant avec ces deux courses au profil semblable un des temps forts de la saison cycliste, réservé aux puncheurs et intitulées « classiques ardennaises ». Davide Rebellin en 2004 et Philippe Gilbert en 2011 sont les seuls à avoir remporté ces trois courses la même année. L'Espagnol Alejandro Valverde est le coureur le plus titré avec cinq victoires dont quatre consécutives. HistoireLa Flèche wallonne est créée en 1936 par le journal bruxellois Les Sports et son patron, Albert Van Laethem, pour stimuler les ventes. La course traverse alors la Wallonie d'ouest en est, de Tournai aux Terrasses d'Avroy (à Liège) en passant par Ath, Mons, Charleroi, Namur et Huy[1]. La première édition a lieu le 13 avril, lundi de Pâques, au lendemain d'un Paris-Roubaix pluvieux. 64 coureurs s'élancent sur les 236 kilomètres au milieu d'une foule considérable, assurant un succès populaire à la course. Le favori de cette course, Eloi Meulenberg, est seul en tête lorsqu'il est renversé par une moto à Liège. C'est finalement son compatriote Philémon De Meersman qui s'impose. Deux ans plus tard, l'édition 1938, disputée dans des conditions terribles (11 coureurs seulement à l'arrivée) voit la victoire d'Émile Masson junior, également premier Wallon à s'imposer. Entre 1943 et 1945, Marcel Kint réussit le triplé. En 1948, le journal Les Sports reprend l'organisation de Liège-Bastogne-Liège et décide de faire courir les deux épreuves sur le même week-end pour former le Week-end ardennais, augmentant de ce fait le prestige de ces courses. L'édition 1948 remportée pour la première fois par un étranger, l'Italien Fermo Camellini, intègre même le tout nouveau Challenge Desgrange-Colombo trois ans avant Liège-Bastogne-Liège. En 1950, la course, dont le lien avec l'Italie est un thème récurrent de son histoire (des milliers d'italiens ont immigré dans les années 1920 et 1930 dans la région) est remportée par le Campionissimo Fausto Coppi. Celui-ci devance le Belge Raymond Impanis de plus de cinq minutes et se venge de Rik Van Steenbergen qui l'avait battu la saison précédente en revenant dans le final grâce à l'aide des voitures suiveuses[2]. Les années suivantes mettent en scène le duel entre Ferdi Kübler et Stan Ockers, deux victoires chacun. Imbattable, le Suisse Ferdi Kübler est le premier à réaliser le doublé Flèche wallonne-Liège-Bastogne-Liège en 1951 et 1952. L'édition 1958 marque la dernière grande victoire de Rik Van Steenbergen (avec le maillot arc-en-ciel). L'année 1960 voit le parcours changé et de nombreuses côtes abandonnées, favorisant un final groupé. Le départ est donné à Liège et l'arrivée à Charleroi, sur un tracé diminué à 208 kilomètres. Pino Cerami s'impose devant les siens. En 1963, Raymond Poulidor est le premier coureur français à s'imposer. En 1965, Eddy Merckx dispute sa première course professionnelle à l'occasion de la Flèche wallonne. Parti trop tôt en tête de course, il abandonne. Il conquiert néanmoins son premier succès deux ans plus tard, malgré un peloton ligué contre lui. Lors de l'édition 1968, Rik Van Looy s'impose et complète sa collection de classiques en gagnant la seule qui manquait encore à son palmarès. Dans les années 1970, Merckx remporte à nouveau la course à deux reprises, égalant Marcel Kint. En 1972, il devient le troisième à réussir le doublé avec Liège-Bastogne-Liège. En 1977, six coureurs sont positifs au Stimul (dont Freddy Maertens (le vainqueur), Eddy Merckx, Michel Pollentier et Walter Planckaert), produit de la famille de la pémoline, une amphétamine. Francesco Moser, arrivé deuxième, est déclaré vainqueur. Le terrible Mur de Huy est ajouté à la fin de l'épreuve en 1985, favorisant les puncheurs[3]. Cette année-là, le premier vainqueur au sommet du Mur est le coureur wallon Claude Criquielion, arrivé en solitaire. En 1993, la course jusque-là organisée par l'ancien éditeur du journal Les Sports Théo Van Griethuysen[4],[5] est reprise par la Société du Tour de France, qui organise le Tour de France mais aussi Paris-Roubaix, Paris-Tours, ainsi que Liège-Bastogne-Liège depuis 1990[6]. La Société du Tour de France se fond ensuite dans l'entreprise dont elle est une filiale, Amaury Sport Organisation (ASO), pour en devenir le département cyclisme[7]. L'édition 1994 est marquée par le triplé de l'équipe Gewiss-Ballan. La course est remportée pour la troisième fois par Moreno Argentin devant ses coéquipiers Giorgio Furlan et Evgeni Berzin, après s'être échappés du peloton à 72 kilomètres de l'arrivée, pour ne plus jamais être rattrapés[8]. Après la course, la performance dominante des coureurs Gewiss a suscité des soupçons. Leur médecin d'équipe, Michele Ferrari, a été interviewé par le journal L'Équipe le lendemain de la course et a répondu à des questions sur l'érythropoïétine (EPO), une substance utilisée à des fins de dopage. Parlant des dangers de l'EPO, Ferrari a déclaré qu'il ne le considérait pas plus dangereux que « dix litres de jus d'orange »[9],[10]. En 2001, Rik Verbrugghe met fin à une période de douze ans sans victoires belges[11]. En 2003, Astarloa s'impose après avoir attaqué dans les onze derniers kilomètres. Durant les années qui suivent, la course se résume à une course de côte[12]. Davide Rebellin s'impose par trois fois et rejoint au palmarès Kint, Merckx et Argentin. En 2006, Alejandro Valverde gagne sa première Flèche wallonne. Il récidive de 2014 à 2017, portant le record de victoires à cinq sur la classique. En 2018, il est devancé par le Français Julian Alaphilippe, qui double la mise en 2019. L'édition 2020, initialement prévue en avril, est reportée au 30 septembre, en raison de la pandémie de maladie à coronavirus[13]. Elle est remportée par le Suisse Marc Hirschi, qui devient à 22 ans le plus jeune vainqueur de la course depuis Philémon De Meersman, lauréat de la première édition en 1936 et le premier coureur à s'imposer dès sa première participation depuis Eddy Merckx en 1967[14]. En 2021, le Français Julian Alaphilippe s'impose pour la troisième fois en quatre ans et devient le sixième coureur à s'imposer avec le maillot arc-en-ciel. Mur de HuyLe Mur de Huy (officiellement Chemin des chapelles) est un lieu indissociable de la course depuis sa première apparition comme final de l'épreuve en 1985[3]. La Flèche wallonne est la seule course d'un jour WorldTour à se terminer sur une pente raide, ce qui amène des stratégies de courses différentes des autres classiques. L'ascension de 1,3 kilomètres présente une moyenne légèrement supérieure à 9% et atteint des pentes très raides de 26% sur une section, rendant difficile pour quiconque de s'échapper. La victoire se décide rarement avant la dernière montée du Mur, la dernière fois que le vainqueur de la course s'est échappé avant le Mur de Huy remontant à l'édition 2003, lorsque Igor Astarloa a battu au sprint son dernier compagnon issu de l'échappée matinale. ParcoursCourse actuelleLe circuit final est une boucle d'une trentaine de kilomètres à parcourir deux ou trois fois. Il comprend les côtes d'Ereffe, du chemin des Gueuses ou de Cherave et le Mur de Huy qui sert d'arrivée et qui est considéré par l'organisateur comme « la côte la plus raide du cyclisme »[15],[16]. Changements de tracéComme de nombreuses épreuves cyclistes, le parcours a considérablement évolué au fil des ans, à la fois en termes de tracé et de longueur. L’événement s'est déroulé pour la première fois sur les routes reliant Tournai à Liège en 1938 (faisant passer la distance de 236 kilomètres à 300 kilomètres soit la plus longue de son histoire), après quoi Mons est devenu le point de départ. À partir de 1948, la course s'élance de Charleroi. À partir de 1960, la course se déroule dans le sens opposé, commençant à Liège et se terminant à Charleroi puis à Marcinelle à partir de 1965. Certaines années ont vu l'épreuve commencer et finir au même endroit : Verviers de 1974 à 1978 ou Huy de 1983 à 1985 et de 1988 à 1996. Depuis 1983, la course se termine à Huy et depuis 1990, la distance de course n'a pas dépassé 210 kilomètres. Par la suite, entre 1998 et 2012, la course débute à Charleroi et se dirige vers l'est, à Huy, où les coureurs effectuent deux ou trois tours d'un circuit difficile, comprenant notamment la montée raide du Mur de Huy, avec plusieurs tronçons supérieurs à 15 % et pouvant dépasser les 20 % sur une section. Depuis 2013, la ville de départ change régulièrement mais le circuit d'arrivée au Mur de Huy ne varie guère. PrimesPour l'édition masculine, les coureurs se partagent un total de 43 000 euros dont 16 000 euros pour le vainqueur. Les primes de l'édition féminine sont plus modestes avec un total partagé de 9 005 euros, dont 1 535 euros pour la gagnante du jour pour [17].
Classiques ardennaisesLa Flèche wallonne est la première des classiques ardennaises, disputée quatre jours avant Liège-Bastogne-Liège. Les deux courses sont organisées par Amaury Sport Organisation. Depuis le début des années 2000, la classique néerlandaise, l'Amstel Gold Race, est également considérée comme une classique ardennaise dans une définition plus large en raison de son profil, même si elle n'a pas lieu dans les Ardennes. De même, la Flèche wallonne n'est d'ailleurs pas à proprement parler une course ardennaise car le tracé n'atteint en aucun point le massif ardennais, la plupart des difficultés se situant dans le Condroz. La Flèche Wallonne, bien que plus jeune que Liège-Bastogne-Liège, a néanmoins longtemps été considérée comme l'événement le plus prestigieux des deux classiques ardennaises, montrant comment le prestige et l'importance d'une course peuvent parfois changer au fil du temps. À une époque, la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège se déroulaient sur deux jours successifs connus sous le nom le Week-end ardennais, avec Liège-Bastogne-Liège organisée le samedi et la Flèche Wallonne le dimanche. Seuls sept coureurs ont remporté les deux courses la même année : l'Espagnol Alejandro Valverde à trois reprises (2006, 2015 et 2017), le Suisse Ferdi Kübler deux fois (en 1951 et 1952), et à une reprise les Belges Stan Ockers (1955), Eddy Merckx (1972) et Philippe Gilbert (2011) ainsi que les Italiens Moreno Argentin (1991) et Davide Rebellin (2004). En 2011, Philippe Gilbert remporte Liège-Bastogne-Liège devant les frères luxembourgeois Frank et Andy Schleck dans un sprint à trois[18]. Il complète une série de victoires unique en l'espace de dix jours, Gilbert ayant déjà remporté la Flèche brabançonne, l'Amstel Gold Race et la Flèche wallonne, réalisant ainsi un quadruplé historique de victoires sur les classiques vallonnées d'avril. PalmarèsStatistiquesVainqueurs multiples
Victoires par pays
Notes et références
Voir aussiArticle connexe
Liens externes
|