Avec ses compatriotes Eddy Merckx et Roger De Vlaeminck, il est l'un des trois seuls coureurs à avoir remporté tous les Monuments du cyclisme. Sa pointe de vitesse dans les sprints, ses qualités de rouleur dans la lignée de ceux qu'on appelle les « flandriens », sa méthode de course, basée sur une forte équipe dévouée à le soutenir, lui ont assuré une autorité sur le peloton cycliste, symbolisée par deux de ses surnoms. Succédant à son compatriote Rik Van Steenbergen, « Rik I », il est couronné « Rik II » par les journalistes et le public belge, au point que le diminutif Rik efface son vrai prénom. Pour l'histoire du cyclisme, le second surnom, L'Empereur d'Herentals[3],[4], illustre le classement de ce coureur parmi les très grands champions cyclistes. Deux fois champion du monde sur route, vainqueur de trois Paris-Roubaix, il lui manque cependant des victoires dans de grandes courses à étapes pour accéder au cercle restreint des « championissimes ». Il fait néanmoins partie des 25 coureurs ayant porté les trois maillots de leader sur les Grands Tours.
La notoriété de Van Looy ne se limite pas aux courses sur route : il a remporté également sur piste treize courses de Six jours.
Biographie
Des débuts prometteurs
Henri Van Looy quitte l'école de Grobbendonk à l'âge de treize ans. Dès lors le vélo prend pour lui une importance vitale : c'est en porteur de journaux qu'il commence la vie active[5]. Le vélo est son instrument de travail et assez naturellement, il se trouve à utiliser l'entrainement que lui procurent ses tournées à vélo en abordant la compétition. Une autre caractéristique de son emploi de porteur de journaux tient au fait qu'il gérait lui-même les clients. Cet apprentissage informel du maniement de l'argent peut expliquer que son titre d'« empereur », s'adossait en fin de carrière à la gestion d'un patrimoine de « riche propriétaire »[6]. À 15 ans, ses débuts en compétition s'effectuent alors qu'il n'est pas licencié. En 1948, il enregistre une victoire. En 1949, ce sont 17 victoires qu'il engrange comme non licencié ou débutant. En 1950, il gagne 26 bouquets comme débutant puis l'année suivante 38 victoires, comme débutant et amateur.
En 1952, le nom de Van Looy commence à acquérir une dimension qui dépasse les victoires de kermesses : il est champion de Belgique dans sa catégorie amateur. Il est sélectionné pour participer aux Jeux olympiques, à Helsinki. Henri Van Looy abandonne lors de la course sur route individuelle[7],[8]. Au terme de cette année olympique, 29 victoires s'agrègent à son palmarès. Il renouvelle en 1953 son bail avec le maillot de champion de Belgique amateurs, puis il monte sur la troisième marche du podium du championnat du monde amateurs. Il passe professionnel à la fin de l'année. Il participe à la classique Paris-Tours avec le maillot de l'équipe française Gitane[9]. Il termine à la septième place cette première participation.
« Rik II »
Il a remporté 482 victoires en tout : 371 victoires professionnelles (dont 100 sur courses par étapes), 68 victoires comme amateur, et 43 victoires comme débutant. Rik était entouré de sa fameuse « Garde Rouge », pour gagner toutes les classiques d'un jour du calendrier (à l'exception de Bordeaux-Paris, elle, individuelle). En 1962, il réussit l'exploit de remporter les trois classiques flandriennes en deux semaines. L'édition 1963 du Championnat du Monde à Renaix est restée célèbre pour la controverse entre Benoni Beheyt et Rik Van Looy. Beheyt a remporté le sprint final, surpassant son leader Van Looy, qui ne se méfiait pas de son équipier et n'avait pas à s'en méfier. Ce qui a alors été nommé la "trahison de Renaix". Van Looy a tenté de bloquer Beheyt, mais sans succès. Cet incident a marqué la carrière de Van Looy[10].
Après-carrière cycliste
Se souvenant d'un mot de Van Looy, Georges Simenon écrit le 10 juillet 1975, dans Mes dictées ; Un banc au soleil : « Avec son savoureux accent flamand, il a répondu franchement : - Tu comprends, j'ai fini par gagner beaucoup d'argent. Pour gagner, il faut avoir la rage au ventre. Cette rage-là, je sens que je ne l'ai plus .../...Van Looy qui, aujourd'hui, si je suis bien informé, tient modestement à Anvers un magasin de bicyclettes. »
Il a été propriétaire d'un manège équestre et président du club de football de Hérentals.
Mort
Rik Van Looy meurt le après plusieurs semaines de maladie[11], à l'âge de 90 ans, 2 jours avant son 91e anniversaire.
Le tableau ci-dessous présente les différents classements de Rik Van Looy sur les classiques majeures de son époque. Il est l'un des trois seuls coureurs à avoir remporté les cinq Monuments du cyclisme (Mo). Il en a gagné un total de huit dont trois Paris-Roubaix.
Au cours de sa carrière, plusieurs singles vinyles sur Van Looy ont été publiés par des artistes belges et néerlandais[26].
Notes et références
↑« Le Belge Rik Van Looy, monarque absolu des courses cyclistes, est mort », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
↑(nl) « Dhr. Rik Van Looy », sur Van den Broeck Begrafenissen (consulté le )
↑Marie-Caroline Debaene, « En 1962, une équipe aux couleurs de la chicorée Leroux », La Voix du Nord, no 25000, , p. 14
↑Herentals est le nom de la ville de Belgique où Van Looy résidait.
↑Ces précisions sont issues de l'article que le journaliste Marc Jeuniau consacre en 1970 à Rik Van Looy lors de la retraite du cyclisme de compétition dans le magazine Miroir du cyclisme. Voir en sources.
↑Information livrée par Marc Jeuniau, cf supra, mais elle ne figure pas dans la riche notice "Van Looy" (14 pages) de Velo-Gotha, 1984, la "bible belge du cyclisme"
Marc Jeuniau, article La retraite de l'empereur, pages 17-28, Miroir du cyclisme, no 134-.
René Jacobs, Hector Mahau, Harry Van Dem Bremt, René Pirotte, Velo Gotha, Lotto & La dernière heure-Les sports, Bruxelles, 1984, 768 pages. La notice "Rik Van Looy" : pages 556-571.