Jan JanssenJan Janssen Jan Janssen lors du Tour de France 1963.
Johannes Adrianus Janssen, dit Jan Janssen, né le à Nootdorp, est un coureur cycliste néerlandais. Il est coureur professionnel entre 1962 et 1972. Son plus grand exploit reste sa victoire dans le Tour de France en 1968 pour 38 secondes. En effet, il dépossède le Belge Herman Van Springel, pourtant favori, du maillot jaune le dernier jour, lors du contre-la-montre individuel entre Melun et Paris. Il est également champion du monde sur route en 1964 et a remporté le Tour d'Espagne 1967, Paris-Roubaix la même année et Bordeaux-Paris en 1966. Repères biographiquesJan Janssen naît le à Nootdorp près de Delft. Il a eu trois frères, dont un jumeau et deux sœurs. Il s'est marié le avec Cora Lakens. Ils ont eu une fille Karin et deux garçons Jan et Pierre. Carrière cyclisteJeunesseIl pratique d'abord le patinage de vitesse ainsi que le football. Émerveillé par l'ambiance d'une course cycliste organisée sur l'hippodrome de Nootdorp, il se prend de passion pour ce sport. Il fait alors quotidiennement deux allers-retours pour se rendre au collège technique de La Haye, puis son père lui offre un véritable vélo de course à la suite de ses brillants résultats scolaires. À 15 ans, en 1955, il débute en compétition. Il remporte huit victoires en 1956 chez les aspirants puis huit en 1957 et quatorze en 1958 chez les débutants[1]. En 1962, il brille sur les routes du Tour de l'Avenir, y remportant trois étapes et finissant 3e au classement général. Pendant la course, Maurice de Muer propose de l'engager pour l'année suivante dans l'équipe Pelforth. Il donne son accord, ayant cru la somme proposée en florins alors qu'elle était en francs. Carrière professionnellePassé professionnel en 1963, il commence par se classer troisième de son premier Paris-Roubaix et deuxième de la Flèche wallonne. Il est deuxième également du Midi-Libre avec deux étapes à la clé. Dans son premier Tour de France, après avoir gagné une étape à Limoges, il chute dans la descente de l’Aubisque et se fracture le fémur. 1964 sera une grande année pour Jan Janssen, avec tout d'abord une victoire dans Paris-Nice (classement général et classement par points) ainsi qu'une nouvelle deuxième place sur la Flèche wallonne. Il revient sur le Tour de France, y remporte deux succès d'étape et le maillot vert. Enfin, il conquiert le maillot arc-en ciel de champion du monde sur le circuit de Sallanches. L'année suivante, il remporte encore le maillot vert du Tour de France (9e au général). En 1966, il remporte Bordeaux-Paris et termine second de Paris-Roubaix. Sur le Tour de France, sa progression continue : 2e, porteur du maillot jaune dans la 16e étape, il est surpris par Lucien Aimar dans une descente en direction de Turin. Au printemps 1967, il enlève Paris-Roubaix au terme d'un sprint royal devant Altig, Van Looy et Merckx puis remporte le Tour d'Espagne (classement général et classement aux points). Bien décidé à triompher un jour dans le Tour de France, c'est encore le maillot vert qu'il conquiert cette année-là. Il est ensuite second du championnat du monde à Heerlen, aux Pays-Bas, devancé de dix centimètres au sprint par Eddy Merckx. Vainqueur de Paris-Luxembourg, il s'adjuge à l'issue de cette saison le Super Prestige Pernod qui récompense le cycliste no 1 de la saison. En 1968, le Tour de France se court pour la dernière fois selon la formule des équipes nationales. Jan Janssen réussit à imposer l'ancien cycliste Ab Geldermans au poste de directeur sportif de cette équipe néerlandaise qui terminera à Paris avec seulement quatre éléments. Au matin de la dernière étape, il compte 16 secondes de retard sur le Belge Van Springel, les quatre premiers du classement général étant classés dans la même minute. Il se surpasse dans le contre-la-montre Melun-Paris de 55 kilomètres et pour 38 secondes, il arrache in-extremis le Tour de France. Ce , jour de fête nationale belge, une véritable liesse néerlandaise envahit La Cipale, piste municipale du bois de Vincennes, Jan Janssen apportant aux Pays-Bas leur première victoire dans le Tour de France. Comme Jean Robic en 1947, il sera le vainqueur du dernier jour, sans avoir porté le maillot jaune une seule journée lors de cette édition. Il se classe ensuite 2e de Bordeaux-Paris en 1969 et 3e de Paris-Nice en 1970. Sachant toujours se surpasser lorsque l'enjeu est important, sa rage de vaincre lui vaut une alerte sérieuse dans le final de Paris-Tours 1970 lorsqu'échappé dans les derniers kilomètres, il s'effondre vide de forces. Rouleur et sprinteur, Jan Janssen savait souffrir et se révéla capable de très bien grimper en montagne. Sa silhouette d'universitaire et ses lunettes lui ont valu le surnom de « Professeur ». DopageIl est contrôlé positif à trois reprises. En 1962, aux Championnats des Pays-Bas amateurs (sprint), il écope d'un mois de suspension[2]. Lors de Paris-Nice 1969, il est contrôlé positif et un constat de carence est établi à son encontre[3]. Il est encore contrôlé positif lors du Tour de Luxembourg 1972[4]. Après-carrièreIl se retire du peloton à la fin de la saison 1972. Parfaitement francophone, il a longtemps été plus populaire en France que dans son propre pays. Il a en effet effectué la quasi-totalité de sa carrière au sein d'équipes professionnelles françaises : Pelforth 6 ans et Bic 3 ans. L'usine de cycles Jan Janssen Fietsen, située à Hoogerheide, vendue puis rachetée à la firme Union, est désormais dirigée par ses deux fils. Chaque année, la Jan Janssen Classic, se déroule à Wageningen. Jan Janssen a été le parrain du Grand Départ du Tour en 2010 à Rotterdam puis en 2015 à Utrecht. Lors du départ du Tour à Utrecht en , il a reçu la Légion d'Honneur des mains d’Emmanuel Macron, alors ministre des Finances. Son petit-fils Steven Théolier est membre de l'équipe de France masculine de ski alpin. BibliographieOuvrages consacrés à Jan Janssen
PalmarèsPalmarès amateur
Palmarès professionnelRésultats sur les grands toursTour de France8 participations
Tour d'Espagne2 participations
DistinctionsEn 2002, Jan Janssen fait partie des coureurs retenus dans le Hall of Fame de l'Union cycliste internationale[5].
Notes et références
Liens externes
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