Fougerolles est une commune assez étendue de 5 112 hectares (ce qui en fait la commune la plus étendue de la Haute-Saône après Champlitte), limitrophe de la région Lorraine et comptant de nombreux hameaux.
Avant la réalisation de la déviation de contournement de la ville par la RN 57, plusieurs accidents mortels impliquant des poids lourds ont eu lieu ; les pannes de freins de camions (ou leur vitesse excessive) ne leur permettait pas de prendre le virage en bas de la côte de la rue de Plombières, ce qui leur fit plusieurs fois franchir le parapet du pont à la sortie du virage.
La ville est traversée par la rivière Combeauté, qui descend de la commune limitrophe du Val-d'Ajol dans le quartier du Château, puis traverse le centre-ville et le lieu-dit des Chavannes avant de quitter la ville en direction de Corbenay.
L'Augronne, le Ruisseau des Coudriers parcourent également la commune.
Au début du XXIe siècle les limites du territoire de Fougerolles au sud avec celles des communes de Raddon-et-Chapendu, Saint-Valbert, Froideconche sont marquées par le cours du ruisseau La Rôge.
Hameaux
Beaumont,
Blanzey,
Croslières,
Jeandicotet
la Basse-Robert,
la Gabiotte,
la Germenain,
la Motte,
la Ramouse,
le Bout,
le Champ,
le Château,
le Clos,
le Haut-de-la-Beuille,
le Petit-Fahys,
le Grand-Fahys,
le Prédurupt,
le Prémourey,
le Roigire, le Rang de la vigne, le Sarcenot,
les Chavannes,
les Granges.
Histoire
Une implantation humaine semble confirmée à l'époque néolithique par de nombreuses pierres erratiques telles que la Pierre des Merles, dans le ruisseau de Rôge. L'époque gallo-romaine se traduit par le passage de la voie romaine de Luxeuil à Plombières.
Au milieu du Moyen Âge, la forêt a reconquis tout l'espace quand le sire de Faucogney installe un de ses trois fils à Fougerolles-le-Château. Puis, au XIIIe siècle, la seigneurie entre dans la mouvance de l'abbaye de Remiremont.
Promue chef-lieu de canton en 1790, la localité perd ce titre par l'arrêté des consuls du 17 frimaire an X à l'avantage de Saint-Loup-sur-Semouse, bourgade alors modeste mais moins suspecte de velléités contre-révolutionnaires.
En 2016, la commune de Fougerolles comptait 3618 habitants. À partir du XXIe siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans. Les autres « recensements » sont des estimations.
Surnommé le « pays de la cerise », il est renommé pour son kirsch (eau-de-vie de cerise).
L'ancienne distillerie Simon abrite l'Écomusée du Pays de la cerise, où est reconstituée l'activité de distillation et la vie dans une maison de maître au milieu du XIXe siècle.
Le 5 mai 2010, le Journal Officiel publie le décret n° 2010-453 du 3 mai 2010 relatif à l'homologation de l'appellation d'origine contrôlée "Kirsch de Fougerolles"[20].
Si l'activité de distillation est moindre qu'à une époque (4 distilleries en activité contre plus de 37 en 1900), elle reste une des principales ressources du village ; il faut y ajouter 50 paysans-distillateurs artisanaux.
La distillerie Peureux s'est diversifiée avec succès grâce aux Griottines. Une autre a ressuscité l'absinthe[21].
Distilleries Hoyon[25] (créée en 1880, reprise par les Distilleries Coulin),
Distilleries Abel Bresson[26] (créée en 1838, à Fougerolles de 1845 à 1972 - Usines à Beaucaire et Ivry-Port et implanté également à Pontarlier et à Oran (Algérie), en 1912 elles rachètent la marque Édouard Pernod de Couvet, en 1935 : alliance avec la société Félix Pernod avec commercialisation du Pastis Lou Fèli 45° en 1938. Dans les années 60, les établissements Abel Bresson et Félix Pernod réunis sont regroupés à l'entreprise Nugue et Richard (fabricant de vermouth à Béziers)- aujourd'hui Abel Bresson est une marque de sirop, propriétaire de Marie Brizard),
Distilleries Raspiller (et Cholley) (de 1913 à 1985)[27],
Distilleries Ougier (de 1841 à 1924 : ancienne distillerie de Claude-Joseph Barret puis Cognieux et Ougier[28] en 1890. Reprise par les Distilleries Lemercier-Daval en 1924),
Distilleries Cuenin-Rapenne puis Hacquard (de 1863 aux années 1980)[29],
Distilleries Robert (vers 1910 et reprise par les Distilleries Saguin)[30],
Distilleries Bertrand (de 1880 à 1936 : aujourd'hui entreprise de vente de matériels agricoles Couval)[31],
Distilleries Sirace[32] (1931 à 1954 : ancienne Distilleries Nabord-Mougin (1892) puis la marque reprise par les Distilleries Coulin)[33],
Distilleries Aubry puis Simon, au Petit-Fahys (de 1831 à 1978, puis aujourd'hui Écomusée du Pays de la Cerise)[34],
Distilleries Saguin (de 1851 à 2000 - elles sont unies aux Distilleries Raspiller et Robert pour former la Société Anonyme des Distillateurs Réunis, reprise en 1995 par les Distilleries Peureux)[35],
Distilleries Servain (créée en 1857 et ancienne maison Grandjean Père et Fils, fondée en 1840. Alexandre Servain quitte cet établissement au début des années 1890-1895 pour reprendre la distillerie Barret - fondée en 1870 - située à La Vaivre)[36],
Distilleries Lemercier-Daval (de 1880 à 1977)[37],[38],[39],
Distilleries François Maire puis L. Gagelin et R. Dufour (1853 à ?),
En 2015, la Distillerie Paul Devoille a reçu le Label Entreprise du patrimoine vivant. Décerné par le Ministère de l'Économie et des Finances (France), ce label d'état récompense les entreprises porteuses d'un savoir-faire rare et qui défendent des valeurs d'excellence et d'art de vivre à la française. Seules 1300 entreprises en France ont reçu ce label.
Autres ressources
Industrie mécanique : Lufkin (ex-COMELOR : COnstructions MEcanique de LORraine)
Imprimerie : Fuji Seal France, en difficulté en février 2012[41]
Forêt (1 600 ha, dont 1 000 en propriété communale)
Trois écoles, un collège, deux IREO, une crèche, une résidence pour personnes âgées, restaurants, commerces, Écomusée
Quelques industries du passé
Les tonnelleries et emballages de bonbonnes. Activités associées à celles des eaux-de-vie, une dizaine de ces établissements a été recensée dans la ville même de Fougerolles. Par "emballage de bonbonnes", il convient d'entendre la vannerie en osier qui entoure et protège la bonbonne en verre. Tonnelleries : François Leyval, Henri Saguin, Lemercier-Frères, Henri Robert, Léon Ougier, Causeret, Abel Bresson. Emballages de bonbonnes : Pouilley-Durpoix, Lemercier-Frères, Paul puis Émile Tisserand. À l'extérieur de la ville, deux tonnelleries seulement ont été répertoriées : celle du Moulin Bacâ au Grand-Fahys et la tonnellerie Grandhaye à Blanzey-le Roigire (années 1920-1930).
Le tissage d’éponge Baudin, Blétry, Fleurot. Sur ce site de l’avenue des Chavannes se sont établis Comélor usine 1 puis Lufkin- G.E.- Baker Hughes.
Le tissage de soieries Jacotey & Kempf. Sur ce site de la rue de Fontaine se sont établis Comélor usine 2 puis Lufkin- G.E.- Baker Hughes.
La filature de coton de Fougerolles-le-Château : fondée en 1853 par Joseph Murbach, venu d’Alsace. Auprès de l'ancien moulin banal situé au pied du château, il édifie la filature à étages recevant les métiers à filer dits "renvideurs". La force motrice est assurée d’une part, par le canal du moulin issu de la Combeauté, et d’autre part en complément, par une machine à vapeur.
À la mort de Joseph Murbach en 1865, ce sont ses fils, Alphonse et Émile qui prennent la direction de l’entreprise sous le nom de "A & E Murbach". Une seconde machine à vapeur remplace la précédente.
En 1875, Alphonse Murbach et son épouse deviennent propriétaires de l'ancien château fort de la localité. Le domaine foncier s’accroit, des maisons du village sont acquises et deviennent cités ouvrières. L’une d’elles, de dimensions importantes, toujours existante, est intégralement construite en 1880. Un nouveau canal d’amenée, long de 600 m, est creusé en cette même époque. En 1893, à la mort de son frère ainé, Alphonse Murbach dirige seul l’entreprise. Il la cédera quelque temps plus tard à son petit-fils, Maurice Chané.
En 1903 décède Alphonse Murbach et c’est en 1904 que la filature (et le château) sont achetés par Auguste Olympe Antoine, venu de Bussang (Vosges), issu d’une famille du textile dont les membres dirigeront des entreprises tant dans les Vosges qu’en Haute-Saône. Dès cette acquisition, la modernisation de l’entreprise est en route : nouvelle machine à vapeur, nouvelles chaudières et cheminée (1907), nouvelles turbines, disparition progressive des métiers à filer "renvideurs" au profit des métiers dits "continus", construction de nouveaux bâtiments en "sheds" intégrant l’ancien moulin banal, les étapes de filature s’effectuant sur un seul niveau (au rez-de-chaussée), entraînant la démolition quasi-totale du bâtiment à étages vers 1925. S’y ajoute en 1910 la création d’un " Économat " au service du personnel de la filature, mais aussi des autres habitants du village. Le château quant à lui, demeurera la propriété des descendants d'Auguste Antoine.
En 1925, Auguste Antoine cède la filature, portant le nom d'"Auguste Antoine & Compagnie" à son fils Marcel, associé au beau-frère de ce dernier, Paul Jacamon. Les agrandissements se poursuivent, mais la filature devra affronter les difficultés liées à la Seconde Guerre mondiale.
Marcel Antoine décède en fin d’année 1958. Paul Jacamon, assisté de Jacques Antoine, fils de Marcel, et Pierre Jacamon, fils de Paul, assureront la direction jusqu’en 1971, date du décès de Paul. Les deux cousins, Jacques Antoine et Pierre Jacamon, deviendront désormais les dirigeants de la filature. Les modernisations se poursuivent : suppression de la machine à vapeur au profit d'un alternateur, avec démolition de la grande cheminée de 1907, remplacement des métiers dits " continus " par les métiers "Open End" (une révolution dans le procédé de filage). Avec le coton sont filées les fibres synthétiques. Plusieurs maisons destinées aux employés sont construites.
En 1989, Jacques Antoine et Pierre Jacamon décident de céder l’entreprise familiale à d’autres repreneurs. Ceux-ci ne resteront que 2 années, car en septembre 1991, victime, comme bien d'autres, de la crise du textile, la filature doit fermer, mettant 72 employés au chômage…
Les bâtiments, acquis par la commune de Fougerolles, abritent maintenant plusieurs entreprises, dont l’une, productrice d’électricité, profitant, en les modernisant, des installations hydrauliques toujours en place depuis le début du XXe siècle.
Marché
Le marché a lieu tous les vendredis matin sur la place du Champ de Foire.
↑Abdelhak El Mostain, La « Belle Époque » de l’absinthe à Fougerolles (Haute-Saône), e-Phaïstos, (lire en ligne), VIII-2, mis en ligne le 27 octobre 2020.