Franvillers est un village picard de l'Amiénois situé à 17 km au nord-est d'Amiens, 11 km au sud-ouest d'Albert (Somme) et 7 km nord de Corbie. Le sud du territoire communal est limité par l'ex-RN 29 (actuelle RD 929).
La commune est située sur un plateau qui domine les environs[1], le sol est à dominante argileuse et calcaire vers l'est de la commune[1].
En 2019, la localité est desservie par les lignes d'autocars du réseau interurbain Trans'80 Hauts-de-France (ligne no 36)[2].
La nappe phréatique était située à la fin du XIXe siècle à 100 mètres sous le niveau du sol[1]. Avant l'installation de l'eau courante de la commune, quatre puits alimentaient les habitants, dont l'un avait une profondeur de 110 m[3].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 802 mm, avec 12,4 jours de précipitations en janvier et 9,1 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Méaulte à 11 km à vol d'oiseau[6], est de 10,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 730,3 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Urbanisme
Typologie
Au , Franvillers est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10].
Elle est située hors unité urbaine[11]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Amiens, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[11]. Cette aire, qui regroupe 369 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[12],[13].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (93,2 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (93,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (93,2 %), zones urbanisées (6,8 %)[14]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Franco villaris… ; Franviller en 1198 ; Prozaines en 1198 ; Fransviller entre 1237 et 1263 ; Franvilez en 1301 ; Francviller en 1331 ; Francvilla en 1392 ; Francvillers en 1579 ; Franvillier en 1648 ; Frenviller en 1567 ; Franvillé en 1638 ; Franvillers en 1757 ; Franqueville en 1787[15].
On a retrouvé, au XIXe siècle, sur le territoire de la commune, vers Contay et Ribemont-sur-Ancre, des haches en silex et des flèches en corne de cerf[1].
Antiquité
Des traces d'une villa gallo-romaine ont été retrouvées sur le territoire de la commune. La route d'Amiens à Albert, qui limite au sud son territoire, est située sur le tracé d'une ancienne voie romaine reliant Amiens à Bavai[16].
Moyen Âge
En 856, sous le règne de Charles le Chauve, Franvillers est brûlé par les Vikings qui sont repoussés par Odon IV, abbé de Corbie.
En 884, le roi Carloman II, serait mort au cours d'une partie de chasse au sanglier au lieu-dit le Fossé Péricot[Note 3].
On a retrouvé sur le territoire de la commune, les vestiges d'une motte féodale.
Pendant la féodalité, la terre de Franvillers dépendait de l'abbaye de Corbie. « Antérieurement à 1198, un abbé en inféoda la moitié aux ancêtres d'Adam de Montdidier, dits la Rage, et ceux-ci usurpèrent le reste[16] »[17]. Franvillers dépendait également de la seigneurie d'Heilly[1].
Franvilllers est situé à proximité de Contay, où une présence huguenote s'est maintenue à travers l'occupation espagnole puis la Révocation de l'Édit de Nantes et les persécutions qui s'ensuivirent. Après des lois de Charles X protégeant l'exercice de ce culte, des temples sont édifiés dans la Somme à partir de 1830. Une communauté protestante d'une trentaine de fidèles est mentionnée en 1840 à Franvillers[18]. Un temple protestant y est édifié en 1854 sur un terrain acquis par les pasteurs Jacques Goulard de Contay et Théophile Guiral de Saint-Quentin, malgré l'opposition de la municipalité, du préfet et du ministre des cultes de l'époque. Il n'ouvre qu'en 1860 après de longues polémiques et sur l'insistance du consistoire local et du consistoire national[19],[20],[21].
Les et , se déroula la bataille de l'Hallue entre Prussiens et Français durant la Guerre franco-allemande de 1870 sur le territoire de la commune de Pont-Noyelles. Les combats s'étendirent à d'autres communes du secteur dont Franvillers, ce qui explique la présence d'un monument à la mémoire des soldats morts au cours des affrontements.
À la fin du XIXe siècle, plusieurs activités industrielles contribuent à la prospérité de Franvillers[1] :
une carrière de silex employait une trentaine d'ouvriers en hiver ;
une vingtaine de métiers à tisser des gilets de laine et des bas subsistaient dans la commune ;
une cinquantaine d'ouvriers fabriquaient des chaussures de cuir.
En plus de l'agriculture, un pressoir à cidre, une entreprise de battage et un alambic complètent alors la vie économique de la commune[1].
À la même époque, on relève de nombreux lieux-dits : La Maladrerie, Saint-Cyr, Jeanlieu, les Urnes, La Follye, Sous la Chaussée (romaine), le Clichet, l'Arbre de la Vierge, le Casse-Nécot, Rues du Bourg, du Sac[16].
En 1917, le 31e bataillon d'infanterie australienne passa la nuit du et la matinée du à Franvillers alors qu'ils se rendaient à Cardonnette[22].
Politique et administration
De 1790 à 1801, la commune relève de l'administration et de la justice de paix du canton de Querrieu.
En l'an VII et jusqu'au 10 germinal de l'an VIII (), tous les mariages civils du canton sont prononcés au chef-lieu, conformément à l'article IV de la Loy du 13 fructidor de l'an VI ().
Elle faisait partie depuis 1801 du canton de Corbie[23]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[28].
En 2022, la commune comptait 555 habitants[Note 4], en évolution de +6,94 % par rapport à 2016 (Somme : −1,26 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
L'activité économique de la commune est dominée par l'agriculture mais une petite activité commerciale et artisanale subsiste[Quand ?].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
L'église Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte, du XVIIIe siècle, dotée de deux nefs[31],[16] doit son nom à saint Cyr et à sa mère sainte Julitte, deux martyrs chrétiens du IVe siècle.
Ancien temple protestant[32], vendu en 1905. La partie aux doubles fenêtres est le temple initial de 1854, la partie de droite est l'ancien presbytère[19].
Oratoire du bois d'Heilly[31]. Bâti par Mme Lavoix de Corbie en 1863, il abrite une Vierge en plâtre[33].
Cimetière militaire[37], prolongeant le cimetière communal. Une croix du Sacrifice y est dressée, comme dans la plupart des cimetières du Commonwealth de la région.
De sable fretté d'or entre-semé de fleurs de lis du même.
Détails
Ce blason s'inspire des armoiries de la famille de Belleforière seigneurs de Franvillers. Les armoiries de Franvillers ont été légèrement modifiées, elles sont d'or au lieu d'argent[38]. Le statut officiel du blason reste à déterminer.
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
M. Boulan, Notice géographique et historique sur la commune de Franvillers, Archives départementales de la Somme, .
Robert-Henri Bautier et Annie Renoux (dir.), Palais royaux et princiers au Moyen Âge : actes du colloque international tenu au Mans les 6-7 et 8 octobre 1994, Le Mans, Université du Maine, , 217 p. (ISBN978-2-904037-22-1), « Les itinéraires des souverains et les palais royaux en « France occidentale » ».
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑« Franvillers (80) Un puits de 80 mètres qui fait trembler la commune : Un puits d'avant-guerre, recouvert d'une simple dalle, est réapparu après un glissement de terrain. Une voiture a failli être avalée par ce trou d'une profondeur de 80 mètres », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Jacques Garnier, Dictionnaire topographique de la Somme, t. 1, Paris / Amiens 1867 - 1878, p. 401 (lire en ligne sur DicoTopo) [1].
↑ abc et dHector Josse, Dictionnaire historique et archéologique de la Picardie, t. II : Arrondissement d'Amiens : cantons de Corbie, Hornoy et Molliens-Vidame, Amiens, Yvert & Tellier, coll. « Société des antiquaires de Picardie », , 458 p. (lire en ligne), p. 37-39, lire en ligne sur Gallica.
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↑André Encrevé, Protestants français au milieu du XIXe siècle : les réformés de 1848 à 1870, Labor et Fides, , 1121 p. (ISBN2830900286, lire en ligne), p. 874-875, sur Google Books.
↑collection de Springfield College, représentant australien YMCA WWI Lantern.
↑Réélu pour le mandat 2014-2020 : « Liste des maires de la Somme » [xls], Liste des élus du département de la Somme, Préfecture de la Somme, (consulté le ).
↑« Le casse-tête de la reprise scolaire dans le Nord et le Sud Amiénois : Entre les maires ayant déjà pris un arrêté refusant la rentrée scolaire la semaine prochaine, ceux qui hésitent encore et ceux qui se font un devoir de rouvrir les classes, la situation est très inégale d'une commune à l'autre. Une chose est sûre : cette rentrée fait mal à la tête ! », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑André Guerville, Chapelles et oratoires en Pays de Somme, Abbeville, imp. Frédéric Paillart, coll. « Richesses en Somme », 4e trimestre 2003, 302 p., p. 190 (ASINB000WR15W8).