Khalil GhanemKhalil Ghanem (né le 8 novembre 1846 à Beyrouth, Liban) était un intellectuel, écrivain, journaliste et homme politique libanais de premier plan, jouant un rôle clé dans la lutte pour la réforme constitutionnelle au sein de l'Empire ottoman. Il servit comme député chrétien de Beyrouth au sein de l'Assemblée générale de l'Empire ottoman de 1877 à 1878. BiographieIssu d'un père de Aramoun (originaire de Lehfed) et d'une mère de Chnanir, il se distingua dès son enfance par ses compétences linguistiques, maîtrisant le français, l'arabe, le turc et l'anglais, et étudia sous la direction de savants réputés tels que le cheikh Nassif Al-Yazji. Sa carrière débuta en 1862, où il occupa divers postes, dont interprète pour l'administration ottomane à Beyrouth, puis en Syrie[1]. Carrière politiqueGhanem s'engagea activement dans le mouvement constitutionnel ottoman, collaborant avec des figures importantes comme Midhat Pacha pour rédiger une nouvelle loi constitutionnelle pour l'Empire. Défenseur ardent de la liberté de conscience et de la souveraineté nationale, il critiqua ouvertement l'ingérence étrangère et le régime autocratique du sultan Abdülhamid II. Son militantisme politique le mena à l'exil en 1878, lorsqu'il se réfugia à Paris après un affrontement avec le sultan, qui dissout l'Assemblée générale de l'Empire ottoman où Ghanem siégeait comme représentant[2]. À Paris, Ghanem devint une voix influente des mouvements nationalistes arabes et ottomans, dont le mouvement des Jeunes-Turcs. Il écrivit abondamment sur des questions politiques et sociales, publiant des ouvrages en français sur l'histoire de l'Empire ottoman, l'économie politique et la réforme ottomane. Ses écrits et son leadership attirèrent l'admiration des intellectuels et des figures politiques européennes, telles que Djemâl ad-Dîn al-Afghâni et le Président du Conseil des ministres français Léon Gambetta[1]. Malgré de nombreux honneurs offerts par le gouvernement ottoman, notamment l'Ordre de la Charité et une généreuse pension, Ghanem refusa d’accepter ces cadeaux, restant fidèle à son opposition au régime du sultan. Son héritage est celui d'un défenseur inflexible de la réforme, du constitutionnalisme et de l'indépendance nationale, avec un engagement total à ses principes jusqu’à sa mort[3]. Références
Information related to Khalil Ghanem |