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La loi martiale est l'instauration dans un pays d'un état juridique d'exception, au sein duquel l'armée assure le maintien de l'ordre à la place de la police ou en collaboration avec celle-ci. C'est le chef d'État qui « invoque » la loi martiale, ce qui signifie que le chef d'État-major des armées prend le pouvoir pendant un temps délimité. Ce type de norme juridique est comparable dans une certaine mesure à l'état de siège.
La loi martiale est proclamée lors d'une crise profonde au sein d'un État, dans le cas d'un coup d'État ou d'une guerre civile. C'est le gouvernement qui est amené à instaurer la loi martiale, c'est l'armée qui l’exécute.
Le terme « martial » dérive du nom de Mars, dieu de la guerre dans la mythologie romaine.
Elle se traduit généralement par la suspension totale ou partielle des libertés fondamentales des citoyens, notamment celles de se rassembler, de manifester et de ne pas être emprisonné sans fondement judiciaire.
La loi martiale n'entre en vigueur qu'en raison d'une situation exceptionnelle, ou perçue comme telle.
Aux États-Unis, pendant la vague de répression contre le Ku Klux Klan en 1871.
Dans l'empire russe, dans la ville d'Odessa (aujourd'hui en Ukraine), en 1905, dans le contexte de la révolution de 1905, mise en place par le gouverneur sous la menace d'un cuirassé mutiné.
Selon Lobsang Sangay, un universitaire tibétain en exil à Harvard, à la suite des troubles au Tibet en 2008, la situation à Lhassa s'apparente à une loi martiale non déclarée[1].
En Turquie, le , à la suite d'une tentative de coup d'État par une faction de l'armée.
Aux Philippines, à la suite d’une fusillade entre les forces de l’ordre et des individus en liens avec le terrorisme (jihadistes ayant prêté allégeance au groupe État islamique), le président a instauré, le mardi , la loi martiale sur l’île de Mindanao.
En Ukraine, le , après que trois bateaux ukrainiens ont tenté de traverser le détroit de Kertch en passant sous le pont de Crimée reliant la péninsule à la Russie. De vives tensions se sont ensuivies entre la Russie et l’Ukraine. La Russie a fait usage de la force contre les trois navires (le Berdiansk, le Nikopol et le Yany Kapu). Le président ukrainien Petro Porochenko signe le décret instaurant la loi martiale pour 60 jours le . Celui-ci est approuvé par le Parlement ukrainien pour 30 jours sur les régions de l'Ukraine touchant une frontière sensible.
En Arménie et en Azerbaïdjan, à partir du , jour où l'Azerbaïdjan a attaqué le Haut-Karabagh -selon son gouvernement, en réponse à des attaques arméniennes- et où on rapporte au moins 24 morts, dont 16 militaires[3],[4]
En Birmanie le lorsque l'armée prend le pouvoir durant le coup d'état.
Dans les régions ukrainiennes de Kherson, Zaporijjia, Lougansk et dans le Donbass le 19 octobre 2022.
En Corée du Sud, le 3 décembre 2024 au soir, le président annonce la loi martiale pour protéger le pays des "forces communistes nord-coréennes", sans mentionner de menace spécifique émanant de la Corée du Nord, mais en visant le parti d'opposition (majoritaire au parlement). La loi martiale a été levée six heures après, le président obéissant à la décision de l’Assemblée nationale[6],[7].
↑« Combats meurtriers au Haut-Karabakh, l’Azerbaïdjan et l’Arménie au bord de la guerre, au moins 24 morts », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑« Vidéo. Vladimir Poutine annonce le début d’une « opération militaire » en Ukraine », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )