4 avril : signature à Washington du Pacte Atlantique, lequel crée une alliance militaire entre 12 pays occidentaux (l’OTAN) dont les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, l’Italie, le Portugal, le Danemark, l’Islande, la Norvège et le Canada. Ce traité a pour but de prévenir une éventuelle agression des pays communistes, les pays signataires s’engageant à se porter secours en cas d’attaque contre l’un d’eux. Ce traité institutionnalise la guerre froide et a pour conséquence six ans plus tard la création du pacte de Varsovie.
17-18-19 mars : congrès de la Fédération des cheminots africains tenu à Cotonou à la suite de la grève du Chemin de fer de Dakar au Niger de 1947-1948. Création d’un Syndicat autonome des cheminots de l’AOF, par sécession avec la CGT[2].
Avril-décembre : crise berbériste au sein de la Fédération de France du MTLD, opposant les adeptes de l’Algérie arabe aux partisans de l’Algérie algérienne (berbéristes). Le Parti du peuple algérien dissout la Fédération de France du MTLD[4].
26 octobre : en Gold Coast, le projet de réforme Coussey renvoie l’autonomie à une date indéterminée ce qui provoque des troubles violents[8].
18 novembre : la répression par la police de la grève des mines de charbon d’Enugu (22 morts et une cinquantaine de blessés), provoque des émeutes au Nigeria[9].
21 novembre : l’ONU vote l’indépendance de la Libye et de la Somalie. La Libye doit devenir indépendante avant le , la Somalie est placée pendant 10 ans sous tutelle italienne avant de devenir indépendante[10].
5 mars, Mexique : pour la première fois depuis les expropriations de 1938, deux compagnies pétrolières américaines reçoivent la permission d’effectuer des forages sous le contrôle de la Pemex[12].
8 septembre : violents désordres à la Chambre des Représentants en Colombie. Un député libéral est tué par un député conservateur et un autre libéral, Jorge Soto del Corral, ancien ministre des Relations extérieures, est gravement blessé. Les incidents se multiplient entre libéraux et conservateurs. Le 9 novembre, le président Ospina décrète l’état de siège[15].
9 septembre: tragédie aérienne de Sault-au-Cochon. Un DC-3 de la Quebec Airways s’écrase à une soixantaine de kilomètres à l’est de Québec, provoquant 23 morts[16]. Une bombe était placée dans le compartiment à bagages. Il s’agit du premier attentat aérien en Occident.
26 janvier, Indonésie : premier vol d’un appareil de la société de navigation aérienne Garuda Indonesian Airways[24]. Elle se substitue à la KLM mais dépend de l’étranger pour le matériel et pour le personnel.
31 janvier : début de la révolte des Karens lancée par l’Union nationale karen en Birmanie. En février, Naw Seng, capitaine du 1er régiment Kachin, et vainqueur de la guérilla communiste, se mutine et se joint aux Karens dont il commande les troupes dans le centre du pays[25].
19 juin : référendum à Chandernagor, dont la population vote pour le rattachement avec l’Inde qui prend en charge l'administration du territoire dès le [32].
15 juillet : annonce du renvoi de 63 000 travailleurs des chemins de fer au Japon. Le soir même, un déraillement à Mitaka fait de nombreux tués et blessés[34] (incident Mitaka).
8 août : traité de Darjeeling entre l’Inde et le Bhoutan. L’Union Indienne guide les relations extérieures du Bhoutan mais s’engage à ne pas intervenir dans les affaires intérieures[40].
17 août, Japon : un train de voyageurs de la ligne Tohoku-Tokyo déraille près de la gare de Matsukawa, à la suite d'un sabotage[34] (incident Matsukawa).
19 décembre : loi sur l’enseignement en Indonésie ; création de l’université Gadjah Mada, première université créée par le gouvernement indonésien à Yogyakarta[45]. Un plan de dix ans sur l’enseignement est mis en application en 1951. Des écoles et des universités sont aménagées. Leurs effectifs sont multipliés. Des actions sont menées pour lutter contre l’analphabétisme des adultes (Service d’Éducation des masses). Des progrès sont rapidement réalisés[46].
8 juillet : devant l’imminence de la prise du pouvoir par les communistes en Chine, le gouvernement tibétain expulse tous les fonctionnaires chinois, soupçonnés d’espionnage[53]. Le nouveau gouvernement chinois considère que le Tibet fait partie intégrante de la Chine et la radio chinoise déclare que le Tibet doit être libéré « du joug impérialiste britannique ».
31 juillet : fin de l’incident du Yangzi. L’Amethyst force le blocus et s’échappe du fleuve[51].
30 mars : coup d’État en Syrie des officiers Adib Chichakli et Husni al-Zaim, liés au parti socialiste arabe de Akram Hourani, encouragé par la CIA[59]. Ils arrêtent tous les dirigeants du pays. Zaim se fait nommer maréchal et établit de nombreuses réformes visant à laïciser la société et donne aux femmes des droits politiques.
13 avril : une délégation syrienne se rend à Bagdad. L’Irak et la Syrie négocient pour présenter une force commune dans les discussions d’armistice avec Israël. Les 16 et 17 avril, le Premier ministre irakien Nouri Saïd, accompagné des ministres de la Défense et des Affaires étrangères, est à Damas. Le régent d’IrakAbdul Illah souhaite relancer le projet de « Croissant fertile » visant à l’Union avec la Syrie[60]. Mais devant l’opposition conjointe de la France, de l’Égypte et de l’Arabie saoudite le président syrien Husni al-Zaim doit renoncer au projet d’union. Le projet ressurgit après la prise du pouvoir par Hinawi en Syrie, mais échoue finalement à cause de l’impopularité de la Grande-Bretagne en Syrie, le soutien de la France à l’opposition au projet et la menace d’Israël de mener une guerre préventive[59].
27 avril - 12 septembre : conférence de Lausanne portant sur la question des réfugiés arabes palestiniens. Les pays arabes sont prêts à les accueillir officiellement si Israël se soumet au plan de partage et accepte la réinstallation de 200 000 réfugiés sur son territoire[61]. Israël refuse et déclare que son territoire est désormais celui du partage plus les conquêtes de la guerre.
4 mai : Jérusalem devient la capitale d’Israël[56].
14 août : Husni al-Zaim est renversé par un autre coup d’État et assassiné par un officier membre du PPS. Le nouveau chef de l’État, le colonel Hinawi, décide de gouverner avec des membres du parti du peuple. Michel Aflak, dirigeant du Ba’th est nommé ministre de l’Éducation et Hourani à l’Agriculture[59].
23 août : après l’échec de la commission de conciliation pour régler la question de Jérusalem, l’ONU la remplace par la mission économique Clapp. La mission Clapp suggère la mise en valeur économique de la région par une politique de grands travaux fondée sur l’emploi de la main-d’œuvre réfugiée. Le 8 décembre, elle crée l’UNRWA (United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East), agence chargée d’apporter des secours d’urgence et de programmer les grands travaux, financée par les États-Unis[64]. Elle se rend rapidement compte qu’Israël et les pays arabes ne collaboreront pas et que les réfugiés défendent leur identité et refusent toute réinstallation hors de chez eux. Ils se constituent en quartiers autonomes dans les villes ou dans des camps. L’agence se contente d’apporter de l’aide alimentaire, d’assurer la scolarisation et l’encadrement médical.
14 octobre : l’Arabie Saoudite revendique un débouché sur le littoral entre le Qatar et Abou Dabi, ainsi que l’oasis de Buraymi. Les négociations de l’émir Fayçal avec les Britanniques n’aboutissent pas. La querelle reprend en février 1954 après l’avènement du roi Saoud, et après l’échec d’une commission internationale réunie à Cannes le , les troupes britanniques occupent l’oasis de Buraymi le [65].
15 novembre : les élections en Syrie donnent 51 sièges sur 114 au parti du peuple[59].
3 février : procès Mindzenty en Hongrie. Le cardinal est condamné à la prison à vie pour trahison envers l’État hongrois[69].
2 mars : décret ordonnant l’expropriation des propriétés de plus de 50 hectares en République populaire roumaine ; il est appliqué immédiatement dans la nuit du 2 au 3 mars et 2 000 familles (plus de 3 000 personnes) sont expulsées et mises en résidence forcée. Du 3 au 5 mars, le plénum du comité central du PCR lance la collectivisation des terres, imposant la « restriction » puis la « liquidation » des chiaburi, les paysans riches (fin en 1962)[70].
25-28 mars : opération Priboï ( « Lame de fond » ) ; déportation par les Soviétiques de plus 90 000 civils estoniens, lituaniens et lettons, « familles de koulaks, nationalistes et bandits » (70 % des déportés sont des femmes et des enfants)[71],[72].
15 mai : aux élections parlementaires hongroises, une seule liste est proposée, composée exclusivement de communistes et de leurs partisans, celle du Front populaire, qui remporte 96,27 % des suffrages[73].
Début d’une campagne de collectivisation en Hongrie (1949-1950). En 1953, environ 20 % des paysans travailleront dans des kolkhozes[74]. La Hongrie nationalise de nombreuses industries, confisque les biens des paysans qui n’acceptent pas la collectivisation. Des milliers d’opposants sont envoyés en camps de travail.
1er juillet : le Saint-Office condamne la doctrine et la pratique politique du communisme sous peine d’excommunication. Le gouvernement polonais annonce le lendemain qu’il considère le décret comme un « acte d’agression politique » contre la république populaire et en interdit la publication. Il réplique le 5 août par un décret sur « la protection de la liberté de conscience et de confession en Pologne », qui vise les prêtres qui refuseraient les sacrements à des membres des partis au pouvoir. Le gouvernement polonais entreprend la lutte contre l’Église catholique dont l’influence est considérable en Pologne. Les institutions de bienfaisance (septembre), les écoles et les biens de l’Église sont nationalisés (Caritas en , les biens de la main morte par la loi du ). Des centaines de prêtres sont arrêtés. Un accord est signé le entre les représentants du clergé et le gouvernement[76],[77].
12 juillet : statut spécial pour les Juifs en République populaire roumaine, prévoyant une seule communauté par ville et leur réunion en une fédération dont le Conseil rabbinique est nommé par le ministre des cultes[78].
16-24 septembre : procès et condamnation à mort de l’ancien ministre de l’intérieur László Rajk et de plusieurs autres membres du Parti des travailleurs hongrois, suivi d’une purge qui renforce le pouvoir communiste en Hongrie. Des centaines de responsables et de militants du parti clandestin d’avant-guerre passent par la torture et la prison[74].
5 mai : traité de Londres. Création du Conseil de l’Europe, composé d’un comité des ministres, représentant les gouvernements des 10 États signataires, et d’une assemblée représentative[95].
16 octobre : fin de la guerre civile en Grèce. Défaite des partisans communistes : le gouvernement de la Grèce libre suspend ses opérations à titre provisoire[104].
24 novembre : le Iron and Steel Act reçoit la sanction royale. Le projet de nationalisation de l’industrie sidérurgique britannique est voté après huit mois de guérilla parlementaire. La nationalisation prend effet le [107],[108].
30 novembre : en France, le haut commissariat au ravitaillement supprime les tickets de rationnement[109].
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