Lussan (Gard)
Lussan est une commune française située dans le nord-est du département du Gard, en région Occitanie. Perché sur un piton rocheux dominant la garrigue, le village a été ajouté à la liste des Plus beaux villages de France le . Il a ainsi rejoint les 154 autres communes bénéficiant de ce label, notamment les trois autres communes gardoises que sont Aiguèze (2005), La Roque-sur-Cèze (2007) et Montclus (2012). Exposée à un climat méditerranéen, la comm[I 1]Lussan est une commune rurale qui compte 531 habitants en 2022, après avoir connu un pic de population de 1 321 habitants en 1851. Ses habitants sont appelés les Lussanais ou les Lussanaise. Le patrimoine architectural de la commune comprend quatre immeubles protégés au titre des monuments historiques : le menhir de la Pierre Plantée, classé en 1910, le château, inscrit en 1926 puis classé en 1985, le château de Fan, inscrit en 1972, et le temple protestant, inscrit en 2015. GéographieLocalisationLussan est située à 27 km à l'est d'Alès, 18 km au nord-ouest d'Uzès et 50 km au nord-ouest d'Avignon. Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de huit communes. Les communes limitrophes sont Bouquet, La Bruguière, Fons-sur-Lussan, Fontarèches, Goudargues, Méjannes-le-Clap, Vallérargues et Verfeuil. Hydrographie et relief : les Concluses de LussanLes Concluses de Lussan sont des gorges creusées dans le calcaire par l'Aiguillon, un petit affluent de la Cèze. Il est possible d'y accéder par un sentier balisé[1]. Un belvédère surplombe le lit de la rivière, fréquemment à sec, et permet de voir des vasques et des marmites de géant. Le nom de « Concluses » est issu d'un mot occitan désignant ces bassins naturels. ClimatEn 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen franc, selon une étude s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat méditerranéen et est dans la région climatique Provence, Languedoc-Roussillon, caractérisée par une pluviométrie faible en été, un très bon ensoleillement (2 600 h/an), un été chaud (21,5 °C), un air très sec en été, sec en toutes saisons, des vents forts (fréquence de 40 à 50 % de vents > 5 m/s) et peu de brouillards[3]. Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 13,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 922 mm, avec 6,8 jours de précipitations en janvier et 3,3 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Méjannes-le-Clap à 8 km à vol d'oiseau[4], est de 13,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 000,8 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7]. Voies de communication et transportsMilieux naturels et biodiversitéEspaces protégésLa protection réglementaire est le mode d’intervention le plus fort pour préserver des espaces naturels remarquables et leur biodiversité associée[8],[9]. Un espace protégé est présent sur la commune : « Les Concluses », objet d'un arrêté de protection de biotope, d'une superficie de 394,5 ha[10]. Réseau Natura 2000Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des directives habitats et oiseaux, constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS)[Note 1]. Un site Natura 2000 a été défini sur la commune au titre de la directive oiseaux : les « garrigues de Lussan »[12], d'une superficie de 29 150 ha. Ce site abritait en 1999 un site de nidfication d'un couple de vautour percnoptère. Ce site constitue un lien essentiel dans la petite population méditerranéenne résiduelle du Sud-Est de la France (comprenant une vingtaine de couples seulement), situé entre les noyaux d'Ardèche et Drôme-Isère, au nord, des gorges du Gardon, au sud, du Lubéron et des Alpilles, à l'est, du haut montpelliérais et des Gorges Tarn-Jonte[13]. Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristiqueL’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Deux ZNIEFF de type 1[Note 2] sont recensées sur la commune[14] : la « plaine de Camellié » (326 ha), couvrant 3 communes du département[15], et les « ravins des Concluses et de Merdéris » (1 023 ha), couvrant 3 communes du département[16] et une ZNIEFF de type 2[Note 3],[14] : le « plateau de Lussan et Massifs Boisés » (37 159 ha), couvrant 40 communes du département[17].
UrbanismeTypologieAu , Lussan est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[I 2]. Elle est située hors unité urbaine[I 1] et hors attraction des villes[I 3],[I 4]. Occupation des solsL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (79 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (79,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (54,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (24,7 %), zones agricoles hétérogènes (16,1 %), terres arables (4,3 %), cultures permanentes (0,6 %)[18]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1]. Risques majeursLe territoire de la commune de Lussan est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, feux de forêts, mouvements de terrains et séisme (sismicité modérée). Il est également exposé à un risque technologique, le transport de matières dangereuses[19]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[20]. Risques naturelsCertaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment l'Aiguillon, le Merderis et l'Avègue. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1983, 1988, 1993, 1997, 2002, 2014 et 2018[21],[19]. La commune est vulnérable au risque de mouvements de terrains constitué principalement du retrait-gonflement des sols argileux[22]. Cet aléa est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 56,6 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (67,5 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 454 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 448 sont en aléa moyen ou fort, soit 99 %, à comparer aux 90 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[23],[Carte 2]. Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[24]. Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 2017 et par des mouvements de terrain en 1983[19]. Risques technologiquesLe risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est en effet susceptible d’avoir des effets graves au bâti ou aux personnes jusqu’à 350 m, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[25]. ToponymieEn occitan Luçan[26],[27] Le nom de la commune est issu de l'occitan provençal Lussan, du roman Liussan, du bas latin Lussanum, Luzanum[28]. E. Nègre indique plutôt : de Luzano, 1 204, Lussanum, 1 277 (DT) ; = NP rom. Lucianus (OTL sous Luccaeus)[29]. HistoirePréhistoireLe menhir de la Lèque, dit « la Pierre Plantée », témoigne de la présence humaine durant la période préhistorique. Avec une hauteur de 5,60 m, il est l'un des plus grands du Languedoc. AntiquitéUne statue en bas relief sculptée par un artiste gallo-romain au IIIe siècle fut retrouvée à la source de Fan (du latin fanum : lieux consacré, temple). Moyen ÂgeLe village est mentionné P. de Luzano en 1204 dans les layettes du Trésor des Chartes, puis en 1210 dans le cartulaire de la seigneurie d'Alais[30]. Le Moyen Âge est une période d'accroissement de la population et de défrichements. Des hameaux et des mas se développent. Au XIIe siècle, le premier château, dont il reste des parties de muraille, est construit par les seigneurs de Lussan, alliés à la famille de Barjac, elle-même rattachée au Comté de Toulouse. Dégradé lors de la révolte des Tuchins entre 1381 et 1384, il est réparé puis abandonné au XVe, période durant laquelle Marquèze de Barjac *teste en faveur de son petit-fils Jacques d'Audibert. La famille d'Audibert va devenir l'une des plus puissantes de cette région pendant trois siècles. Ils construisent à la fin du XVe siècle, sur le plateau, un nouveau château, abritant actuellement la mairie, puis une cinquantaine d'années plus tard un troisième, plus confortable avec un parc, face à la source de Fan. Époque moderneLa famille d'Audibert, alliée aux Montmorency, voit au XVIIe, sa seigneurie érigée en comté. Marie Gabrielle de Lussan, fille unique du comte Jean d'Audibert épouse en 1700, Henry de Fitz-James, duc d'Albemarle, fils naturel de Jacques II Stuart, roi d'Angleterre. Celui-ci étant décédé en 1702, elle épousera en 1707 Jean Drummond, duc de Melfort dont la dynastie restera sur Lussan jusqu'à la Révolution de 1789 avant d'émigrer en Angleterre[31]. Révolution française et EmpireÉpoque contemporainePolitique et administrationRattachements administratifsRattachements électorauxPour l'élection des députés, elle fait partie de la quatrième circonscription du Gard. Tendances politiques et résultatsListe des mairesJumelagesPopulation et sociétéDémographieL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[32]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[33]. En 2022, la commune comptait 531 habitants[Note 4], en évolution de +8,15 % par rapport à 2016 (Gard : +2,97 %, France hors Mayotte : +2,11 %). EnseignementSantéManifestations culturelles et festivitésCultesÉconomieRevenusEn 2018 (données Insee publiées en ), la commune compte 225 ménages fiscaux[Note 5], regroupant 479 personnes. La médiane du revenu disponible par unité de consommation est de 21 050 €[I 5] (20 020 € dans le département[I 6]). Emploi
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 281 personnes, parmi lesquelles on compte 81,1 % d'actifs (66,8 % ayant un emploi et 14,3 % de chômeurs) et 18,9 % d'inactifs[Note 6],[I 7]. En 2018, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est supérieur à celui de la France et du département, alors qu'il était inférieur à celui du département en 2008. La commune est hors attraction des villes[Carte 3],[I 10]. Elle compte 184 emplois en 2018, contre 148 en 2013 et 125 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 193, soit un indicateur de concentration d'emploi de 95,4 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 55,7 %[I 11]. Sur ces 193 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 80 travaillent dans la commune, soit 42 % des habitants[I 12]. Pour se rendre au travail, 77,7 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 1 % les transports en commun, 8,9 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 12,5 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 13]. Activités hors agricultureSecteurs d'activités68 établissements[Note 7] sont implantés à Lussan au . Le tableau ci-dessous en détaille le nombre par secteur d'activité et compare les ratios avec ceux du département[Note 8],[I 14].
Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 35,3 % du nombre total d'établissements de la commune (24 sur les 68 entreprises implantées à Lussan), contre 30 % au niveau départemental[I 15]. Entreprises et commercesLes deux entreprises ayant leur siège social sur le territoire communal qui génèrent le plus de chiffre d'affaires en 2020 sont[36] :
AgricultureLa commune est dans les Garrigues, une petite région agricole occupant le centre du département du Gard[37]. En 2020, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 9] sur la commune est la polyculture et/ou le polyélevage[Carte 4].
Le nombre d'exploitations agricoles en activité et ayant leur siège dans la commune est passé de 21 lors du recensement agricole de 1988[Note 11] à 25 en 2000 puis à 32 en 2010[39] et enfin à 24 en 2020[Carte 5], soit une augmentation de 1 % en 32 ans. Le même mouvement est observé à l'échelle du département qui a perdu pendant cette période 61 % de ses exploitations[40],[Carte 6]. La surface agricole utilisée sur la commune a quant à elle augmenté, passant de 782 ha en 1988 à 1 338 ha en 2020[Carte 7]. Parallèlement la surface agricole utilisée moyenne par exploitation a augmenté, passant de 37 à 56 ha[39]. Culture locale et patrimoineLussan est un village médiéval languedocien typique entouré de remparts sur un plateau dominant la garrigue. Depuis 2016, le village est classé parmi « Les Plus Beaux Villages de France »[41]. Lieux et monumentsMonuments historiquesLa commune est riche de quatre monuments historiques.
Autres lieux et monuments
Patrimoine culturelHéraldique
Voir aussiArticles connexes
Liens externes
Notes et référencesNotes et cartes
RéférencesSite de l'Insee
Autres sources
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