Un maar (terme allemand signifiant « cratère ») est un cratère volcanique d'explosion, parfois rempli par un lac ou envahi par la mer. L'explosion atteint le substratum[1].
Il s'agit donc d'une forme de destruction par l'activité volcanique elle-même, et le terme est utilisé par les géologues et les géomorphologues. On emploie l'expression « cratère de maar ».
Formation
Bien que les maars et les cônes de scories (comme le puy Pariou) se présentent sous des formes apparemment similaires, leurs processus de formation sont très différents.
Pour les maars, le phénomène est le suivant : le magma, en remontant vers la surface, rencontre dans le sous-sol une nappe phréatique ou un cours d'eau souterrain. Une partie de cette eau se vaporise alors sous l'effet de la chaleur, ce qui entraîne une importante augmentation de la pression dans le sous-sol, au point que les roches en surface sont soudain éjectées à la manière d'un bouchon de champagne. Généralement, la nappe phréatique ou le cours d'eau souterrain qui a contribué à la formation du cratère alimente ensuite un lac dans le bassin ainsi créé. Les maars sont donc très souvent des lacs de forme circulaire aux pentes plus ou moins abruptes.
Exemples
En Allemagne, on trouve beaucoup de maars dans l'Eifel (le lac de cratère que constitue le lac de Laach relève d'une caldeira).
dans le département de la Haute-Loire, le maar le plus connu est le lac du Bouchet ; le lac de Saint-Front est aussi un maar ;
dans le département de l'Ardèche il existe également des maars, en particulier celui du lac d'Issarlès, le plus profond de France avec une profondeur de 108 m[2],[3],[a]. À proximité du volcan suc de Bauzon, le maar de la Vestide du Pal a été comblé par le magma et comprend quelques cônes stromboliens. Le maar Doris, également situé en Ardèche, a la particularité d'être à l'origine de la station thermale de Neyrac-les-Bains.
Sur Titan (satellite de Saturne), les petits lacs de méthane aux bords abrupts pourraient être des maars résultant de la vaporisation explosive d'azote liquide en sub-surface[5].
↑A. Delebecque, Les lacs français, Paris, Chamerot et Benouard, , 436 p..
↑« Présentation », sur Office de tourisme du lac d'Issarlès (consulté le ).
↑(en) Giuseppe Mitri, Jonathan I. Lunine, Marco Mastrogiuseppe et Valerio Poggiali, « Possible explosion crater origin of small lake basins with raised rims on Titan », Nature Geoscience, vol. 12, no 10, , p. 791-796 (DOI10.1038/s41561-019-0429-0).
Pascal Richet, Guide des volcans de France. Eds. du BRGM et Belin, coll. Guides savants, 2003, 427 p.
Pierre Nehlig, Pierre Boivin, Alain de Goër, Jean Mergoil, Gaëlle Prouteau, Gérard Sustrac et Denis Thiéblemont, Les volcans du Massif central. Ed. BRGM, 2003, 41 p.