Ardèche (département)
Le département de l'Ardèche (/aʁ.dɛʃ/[2]) est un département français situé dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Sa préfecture est Privas. Il doit son nom à la rivière Ardèche qui le traverse d'ouest en est et ses habitants s'appellent les Ardéchois(es). Il est composé de 335 communes au . L'Insee et La Poste lui attribuent le code 07. À quelques territoires près, ce département correspond à l'ancienne province du Vivarais qui dépendait elle-même de la province du Languedoc. ToponymieHistoire du nomSon nom vient de la rivière du même nom : l'Ardèche. Les habitants de l'Ardèche sont appelés Ardéchois. L'Ardèche correspond approximativement à l'ancienne province du Vivarais. Toponymie et langues régionalesL'Ardèche possède traditionnellement plusieurs langues régionales. Dans la grande partie du département était autrefois parlé le vivaro-alpin. Dans cette langue le nom du département est Ardècha en graphie classique, Ardecho en graphie mistralienne (écriture phonétique) et Ardechà en écriture auvergnate unifiée[3]. Le nord du département parlait, quant à lui, le francoprovençal au point de rencontre du forézien, du lyonnais et du dauphinois. Dans ces dialectes son nom était Ardécha. DémographieL'Ardèche est un département assez peu peuplé, avec une densité moyenne de 60,3 hab./km2, contre 107,1 hab./km2 pour la France métropolitaine en 2022. Le département affiche de fortes disparités de peuplement entre la vallée du Rhône et les bassins d'Annonay ou d'Aubenas d'une part, et les très faibles densités du plateau. La population reste plutôt rurale : en 2015, 71 % des habitants vivaient dans des communes de moins de 3 500 habitants contre seulement 33 % pour la France entière. Certaines communes se développent grâce à leur position géographique, comme Saint-Péray, Guilherand-Granges et Soyons, situées dans l'agglomération de Valence (Drôme). De manière générale, les communes de la vallée du Rhône, le long de l'ancienne route nationale 86, de Tournon-sur-Rhône à Viviers en passant par Rochemaure, sont en croissance soutenue. Les localités de l'extrême sud-est du département bénéficient de l'attraction de la zone du Tricastin et de l'activité touristique de la région de Vallon-Pont-d'Arc. A contrario, certaines municipalités du nord, du centre, et de l'ouest du département continuent de subir une perte parfois sévère de population, souvent causée par une mauvaise accessibilité routière et la faiblesse des bassins d'emplois[4]. L'Ardèche se caractérise également par la faiblesse de peuplement de ses villes, la plus peuplée étant Annonay avec 16 998 habitants. Privas, 8 321 habitants, est la préfecture la moins peuplée de France et Largentière la seconde sous-préfecture possédant la plus faible population avec 1 724 habitants, juste derrière Castellane. Le département compte vingt-deux unités urbaines, dont quatre comptent plus de 10 000 habitants (Aubenas, Tournon-sur-Rhône, Privas et Annonay)[5],[6]. La seule aire urbaine dépassant les 50 000 habitants est celle d'Aubenas avec 61 213 habitants en 2015[7]. Population des communes
Population des unités urbainesSelon le découpage effectué en 2010 par l'INSEE, 21 unités urbaines sont centrées sur une commune du département : sept communes isolées, quatre agglomérations bi-communales, et dix petites agglomérations composées de trois à vingt-trois communes. Huit autres communes du département appartiennent à des unités urbaines centrées sur des communes d'un autre département. Les unités urbaines regroupant plus de 5 000 habitants sont :
Aires urbainesSelon l'INSEE, l'Ardèche compte en date de 2010 dix aires urbaines. Vingt-trois communes du département appartiennent par ailleurs aux aires urbaines de Valence (13), de Montélimar (8), de Vienne (1) et de Langogne (1).
Accès aux soinsL'Ardèche est considérée comme un désert médical. La plupart des communes du département (88 %) sont confrontées à un accès aux soins inférieur à la moyenne nationale, et plus de 10 % des Ardéchois se retrouvent sans médecin traitant[8]. GéographieSituationPoints extrêmes du département de l'Ardèche :
Population
Superficie
Régions naturellesLes sols, le climat et la végétation de l'Ardèche sont bien différents entre le nord et le sud du département, qui est donc caractérisé par sa grande variété de milieux naturels et de paysages, tandis que le département s'étend sur un escarpement de plus de mille mètres de dénivelé, séparant le haut plateau du Massif central et la vallée du Rhône au droit de Valence[9].
Rivières et fleuvesLe territoire ardéchois est tributaire de deux des grands bassins hydrographiques français :
Forêt ardéchoiseLe département de l'Ardèche est un des départements les plus forestiers de France[10], puisque 45 % du territoire est couvert par des forêts, soit anciennes, soit reconstituées par suite de la déprise agricole. C'est une forêt très morcelée en nombreuses petites parcelles parfois enclavées, ce qui en complique l'exploitation mécanisée.
Le plan départemental en faveur de la forêt, adopté en 2006, inscrit les milieux forestiers parmi les grandes priorités de la politique départementale. Le conseil général et le CRPF[11] ou centre régional de la propriété forestière Rhône-Alpes s'entendent pour encourager les projets de regroupements de parcelles, les opérations d'échanges amiables[12]. ClimatL'Ardèche offre une forte diversité de climats. En effet, un climat tempéré caractérise le Nord du département alors que le Sud offre un climat plus méditerranéen. On peut citer par exemple :
HistoireDe l'Antiquité à la RévolutionL'installation des hommes préhistoriques dans le département remonte environ à 150 000 ans (grottes moustériennes de Soyons). De nombreuses traces subsistent encore, notamment dans le sud du département (grotte Chauvet, dolmens et menhirs). Durant l'Antiquité, les deux tiers sud du département sont occupés par le peuple gaulois des Helviens (le site de Jastres à Lussas en est un vestige[13],[14]), la partie nord des Boutières (entre Eyrieux et Doux) serait du ressort des Segovellaunes, et la partie septentrionale du département , au-delà du Doux, aux Allobroges. Rome fonde certainement la cité d'Alba-la-Romaine. Les Helviens commercent alors avec les Grecs et les marchands d'Orient. Alba est désertée pendant les invasions et l'évêque local s'installe au bord du Rhône près de son vivarium, site qui prend le nom de Viviers. Le traité de Verdun (843), qui partage l'Empire carolingien, place le comté de Vivarais en Francia Media (domaine de Lothaire Ier à ne pas confondre avec la Lotharingie, future Lorraine, territoire de Lothaire II fils du précédent). Dans les soubresauts du Moyen Âge, le comte-évêque reste sous la suzeraineté du royaume de Provence puis du Saint-Empire en 1032, avant de passer à la couronne capétienne comme fief mouvant en 1308[15]. Une grande majorité du Vivarais devient protestante au XVIe siècle. S'ensuit un siècle et demi de guerres de religion provoquant répressions et massacres. Le siège de Privas par Richelieu et Louis XIII a lieu en 1629, et Louis XIV après la révocation de l'Édit de Nantes (octobre 1685), lance la répression des camisards au début du XVIIIe siècle (massacre du serre du Pal, du serre de Muans à Boffres). Sous le règne de Louis XIV, en 1670, éclate la révolte de Roure, une jacquerie paysanne importante dont la répression ensanglante le Sud de la région : plus de 600 morts, 40 exécutions et 100 condamnations aux galères. De la Révolution au XXIe siècleLes trois ordres se réunissent le à Annonay, le à Villeneuve-de Berg, une assemblée générale a lieu le à Privas dans l'église des Récollets[16]. Le département des Sources de la Loire est créé le , en application de la loi du , à partir de la quasi-totalité de la province du Vivarais. La Révolution française n'est pas partout bien accueillie en Vivarais. Une partie de la noblesse s'exile[17]. Des bandes de chouans se réfugient dans les montagnes. De 1790 à 1792, plusieurs rassemblements ont lieu au sud du département dans la plaine de Jalès. Lorsque le comte de Saillans tente de soulever le pays dans une contre-révolution royaliste, il est battu à Joyeuse par le général d’Albignac, le [18]. Les troubles nécessitant l'intervention de forces armées régulières persistèrent jusqu'aux environs de 1800, qu'elles soient simple brigandage (la bande de Degout-Lachamp qui s'était fait connaître en 1783 lors de la révolte des Masques Armés sévit jusqu'en 1796) ou chouannerie résiduelle (Dominique Allier, frère de Claude, prieur de Chambonas et participant des Camps de Jalès), bandits et chouans s'associant parfois (Michel Riou). Le département participe généreusement à la levée de volontaires nationaux en 1792 et 1793 et aux campagnes de l'Empire. Après la victoire des coalisés à la bataille de Waterloo (18 juin 1815), le département est occupé par les troupes autrichiennes de juin 1815 à novembre 1818 (voir occupation de la France à la fin du Premier Empire). Le XIXe siècle voit le département se développer, notamment grâce à l'industrie de la soie et du papier, de la mine (notamment les hauts fourneaux de La Voulte) et l'arrivée du chemin de fer. De nombreuses terrasses cultivées mettent en valeur le territoire[9]. L'Ardèche atteint ainsi un pic de population sous le Second Empire, comptant 388 500 habitants selon le recensement de 1861[9]. Département rural, elle ne compte alors aucune grande ville[9]. Cependant, en raison, entre autres, du relief, l'Ardèche est touchée plutôt que d'autres départements par l'exode rural ; « comme dans beaucoup d'autres régions où prévalait un système analogue, le déclin des industries en milieu rural entraîna celui de l'agriculture, et réciproquement. En un siècle, l'Ardèche perdit ainsi plus de cent quarante mille habitants, par émigration ou par dénatalité, soit plus du tiers des Ardéchois du XIXe siècle, pour ne plus compter que 245 600 personnes au recensement de 1962 » (A. Frémont, 1997[9]). La guerre de 1870-1871 voit l'Ardèche lever un régiment de gardes mobiles qui participera à la défense de l'Eure. À la fin du siècle, le sud viticole subit la crise du phylloxéra. Puis l'Ardèche paye un lourd tribut lors des deux guerres mondiales : en 1918, 12 000 soldats ne reviennent pas du front, et pendant la Seconde Guerre mondiale, plusieurs résistants prennent le maquis, ce qui provoque arrestations et exécutions, mais accélère également le départ des troupes nazies. Après-guerre, la petite industrie se maintient (hautes vallées des Boutières) ou périclite (mines de Largentière) ; l'agriculture reprend ses droits avec un milieu de XXe siècle où les fruitiers (pêchers de l'Eyrieux, cerises au sud) connaissent la renommée. Depuis 1962, le nombre d'ouvriers de l'industrie en Ardèche dépasse celui des travailleurs de la terre[9]. Le tourisme, de l'Ardèche verte au nord jusqu'aux zones toutes méditerranéennes entre Aubenas et l'embouchure de l'Ardèche dans le Rhône, est devenu un élément important de l'économie ardéchoise. Au , la région Rhône-Alpes, à laquelle appartenait le département, fusionne avec la région Auvergne pour devenir la nouvelle région administrative Auvergne-Rhône-Alpes. Langues régionalesQuelques communes de l'extrême-nord du département (canton de Serrières) sont dans l'espace francoprovençal. Le reste du département est de langue d'oc :
À l'heure actuelle, l'usage de l'occitan est réduit aux classes d'âges les plus anciennes. Les principaux mouvements de défense de la langue régionale sont l'Institut d'études occitanes et Parlarem en Vivarés. Le français régional comporte des mots d'origine occitane :
L'occitan est la langue utilisée pour le chant « patriotique » ardéchois, l'Ardecho. ArmoiriesLe blason ancien du Vivarais, repris par le département de l'Ardèche, est un blason de France ancien affecté d'une brisure : une bordure d'or. Cette bordure porte huit écussons d'azur qui représentent les huit places qui envoyaient des députés aux États du Vivarais :
PolitiqueLe conseil départemental de l'Ardèche est acquis au Parti socialiste depuis 1998 : Michel Teston, sénateur du département de 1998 à 2014 et Pascal Terrasse, député du département depuis 1997, ont été avec Laurent Ughetto élu en 2017, les présidents du conseil départemental ces dernières années. Il y existe une pluralité relativement importante dans le résultat des élections locales comme nationales. Le Parti socialiste est localement bien implanté, avec Laurent Ughetto président du conseil départemental et y comptait trois députés en 2012 : Pascal Terrasse, actuellement aussi conseiller départemental dans le canton de Bourg-Saint-Andéol et membre du parti d'Emmanuel Macron « En Marche ! » ; Olivier Dussopt, maire d'Annonay jusqu'au et secrétaire d'État depuis le dans le gouvernement Philippe II ; Sabine Buis, actuellement aussi conseiller départemental dans le canton d'Aubenas-2 et ancienne conseiller régional. Les législatives de juin 2017 ont élu Hervé Saulignac dans la première circonscription, Olivier Dussopt dans la seconde, tous deux PS avant que ce dernier ne rejoigne le gouvernement d'Édouard Philippe au poste de secrétaire d'État auprès du ministre de l'Action et des Comptes publics, et Fabrice Brun (LR) dans la troisième. Quatre des 33 villes de plus de 2 000 habitants que compte le département sont actuellement gérées par le Parti socialiste (Annonay, Boulieu-lès-Annonay, Le Teil et Les Vans) et neuf au total pour la gauche. Le parti dispose de treize des 34 sièges du conseil départemental (24 au total pour la gauche) et de deux des dix conseillers régionaux (trois avec un élu PCF). Le parti Les Républicains est aussi relativement bien implanté avec les deux sénateurs du département : Mathieu Darnaud, maire de Guilherand-Granges et ancien conseiller régional, et Jacques Genest, maire de Coucouron et notamment président de l'Association des maires ruraux de l'Ardèche. Huit des 33 villes de plus de 2 000 habitants que compte le département sont actuellement gérées par le parti, dont les communes de Aubenas et de Vals-les-Bains, quatre par l'UDI et douze par des maires divers droite (DVD). Le parti dispose de quatre des 34 sièges du conseil départemental (dix au total pour la droite) et de deux des dix conseillers régionaux (cinq avec une élue UDI et deux élues Divers Droite). Le Rassemblement national réalise quant à lui des scores importants depuis l'élection présidentielle de 2012, notamment dans le Sud-Est du département et sur le plateau ardéchois. La liste RN (ex-FN) arrive en tête dans le département aux élections européennes de 2014 (25,40 % contre 24.86 % au niveau national) et à celle de 2019 (23,49 % contre 23,34 % au niveau national). Il est également en tête au 1er tour des élections départementales de 2015 (24.60 %). Après un premier score important en 2012 (20,04 % contre 17,90 % au niveau national), Marine Le Pen y arrive en tête en 2017 avec 22,13 % (21,30 % au niveau national) et réalise 37,63 % au 2nd tour (33,90 % au niveau national). Le parti dispose de 2 des 10 conseillers régionaux du département, dont Céline Porquet, secrétaire départementale de la fédération RN de l'Ardèche et actuelle conseillère municipale à Viviers. Le vote communiste (Front de Gauche et PCF) est quant à lui présent dans des secteurs plus localisés, notamment à Cruas (seule mairie communiste de plus de 2 000 habitants) ou dans certaines communes comme Antraigues-sur-Volane ou Jaujac. Quant au vote écologiste, il reste très minoritaire mais non négligeable dans les Cévennes ardéchoises (sud-ouest). Résultats de l'élection présidentielle de 2012, 1er tour : François Hollande : 25,98 % (28,63 % en France ; -2,65 points) | Nicolas Sarkozy : 23,76 % (27,18 % ; -3,42 points) | Marine Le Pen : 20,04 % (17,90 % ; +2,14 points) | Jean-Luc Mélenchon : 14,07 % (11,10 ; +2,97 points) François Bayrou : 9,15 % (9,13 % ; +0,02 point) | Eva Joly : 2,80 % (2,31 % ; +0,49 point) | Nicolas Dupont-Aignan : 1,94 % (1.79 % ; +0.15 point) Philippe Poutou : 1,37 % (1,15 % ; +0,22 point) | Nathalie Arthaud : 0,63 % (0,56 % ; +0,07 point) Jacques Cheminade : 0,26 % (0,25 % ; +0,01 point) Tandis que le vote pour les deux principaux candidats, à savoir le président de la République sortant Nicolas Sarkozy et son concurrent François Hollande, est bien plus faible au niveau départemental que national (+ de six points d'écart cumulés), Marine Le Pen récolte quant à elle plus de 20 % des suffrages ardéchois. Jean-Luc Mélenchon récolte lui plus de 14 % des suffrages (trois points de plus que le score national), ce qui en fait la plus forte progression par rapport aux autres candidats. Résultats de l'élection présidentielle de 2012, 2nd tour : François Hollande : 53,45 % en Ardèche (51,64 % en France) | Nicolas Sarkozy : 46,55 % (48,36 %) Le taux de participation est au 1er tour de 84,15 % contre 79,48 % au niveau national (+4,67 points), et au 2nd tour de 83,80 % contre 80,35 % (+3,45 points) au niveau national. Résultat du référendum du 29 mai 2005 : Le « non » l'emporte à 60,00 % dans le département ardéchois, soit plus de cinq points par rapport au niveau national (54,67 %). Résultat du référendum du 20 septembre 1992 : Le « oui » l'emporte à 50,97 % dans le département ardéchois de 2 722 voix supplémentaires (51,04 % au niveau national).
ÉconomieAgricultureL'agriculture, qui s'est modernisée[9], est encore bien présente, mais avec des parcelles moyennes assez petites. Depuis 1962, le nombre d'ouvriers de l'industrie dépasse celui des travailleurs de la terre[9]. En 1982, les agriculteurs représentent 14 % de la population active ardéchoise, loin derrière les ouvriers (38 %) et les professions du secteur tertiaire (48 %)[9]. L'Ardèche compte ainsi 12 000 agriculteurs en 1982, à peine plus que les chômeurs (11 000 en 1986)[9]. En 2020 la diminution est très importante : le nombre d'exploitations agricoles est de 3 745 et la population active familiale de 3 965[19]. La taille moyenne des exploitations est de 33 ha. 1 001 exploitations sont certifiées Agriculture Biologique. Tous les acteurs de la filière châtaigne ou castanéiculture sont représentés en Ardèche, ce qui équivaut à plus de 1 000 emplois à temps plein entre la production, la transformation et la commercialisation. Le département dispose encore de plus de mille exploitations, dont 20 à 60 % des revenus sont issus de la filière châtaigne. En 2004, la production de châtaignes atteignait 5 400 tonnes, soit 50 % de la production française ; elle bénéficie d'un label AOC depuis juin 2006 et du signe AOP depuis 2014[20]. L'AOC Châtaigne d'Ardèche est défendue par le SPCA (syndicat des producteurs de châtaignes d'Ardèche[21]). Les bois de châtaignier sont encore au cœur de la vie rurale, dans la moyenne montagne, soit au-dessus de 450 à 500 m d'altitude : fruits, farines, bières, bois, confitures, etc. L'espoir de renforcer le secteur explique en partie la création du parc naturel régional des Monts d'Ardèche et le développement des fêtes Castagnades d'automne. Le vignoble, en trente ans, est devenu réputé - des côtes-du-Rhône septentrionales autour de Cornas et Saint-Péray, notamment avec les appellations AOC du même nom et celle de Saint Joseph (qui s'étend sur plus de 60 km de Mauves (07) à Chavannay (42) - jusqu'aux Côtes-du-Vivarais et aux Côtes-du-Rhône méridionales, autour de Bourg-Saint-Andéol, et les Comtés-rhodaniens. Autour d'Aubenas, les efforts pour faire connaître le gamay nouveau se multiplient. Certains cépages, comme le viognier blanc, forment d'excellents vins de garde. On peut aussi noter une reprise du cépage typique des Cévennes ardéchoises, le Chatus, qui est cultivé par plus d'une douzaine de vignerons et caves coopératives dans le bas Vivarais. Les arbres fruitiers (cerises, pêches[9]) de la vallée du Rhône et des vallées des torrents descendus de la montagne bénéficient d'une image de qualité auprès des consommateurs ; cependant, le mitage périurbain a entraîné des arrachages, par exemple autour de Privas, ou le long de la vallée de l'Eyrieux. Malgré les difficultés, l'élevage progresse, bénéficiant également d'une image de qualité : bovins (du plateau du Coiron, des abords du mont Mézenc (AOC Fin gras du Mézenc[22])), ovin, caprin, porcin ; autour de la castanéiculture et du tourisme se développe à nouveau l'élevage des ânes et des chevaux. L'Ardèche est un important producteur de fromages[9] (par exemple l'AOC picodon, au lait de chèvre). La céréaliculture n'est pas dominante, la superficie des terres à céréales ne dépassant pas 11 050 hectares. En 2006, a été produit pour 41 660 € de céréales, le rendement étant le plus faible de l'ancienne région Rhône-Alpes avec 38 quintaux à l'hectare[23]. Le goût récent du public pour les variétés anciennes de produits du terroir ou les méthodes traditionnelles de culture a permis de relancer des cultures marginalisées. C'est le cas de la culture de pommes de terre primeur de la vallée de l'Eyrieux, dans le périmètre du parc[24]. La production, limitée à deux cents tonnes, est reconnue pour sa qualité exceptionnelle (marque Les Échamps de l'Eyrieux). IndustrieIl existe en 2020, en Ardèche, plus de 3 000 établissements employant environ 20 000 personnes[19]. L'industrie est très tôt arrivée en Ardèche grâce à la culture du ver à soie développée par Olivier de Serres pour les ateliers de soie lyonnais. Jusqu'au début du XXe siècle, les fermes disposaient d'ateliers d'élevage des vers, les magnaneries. Mais cette activité a périclité dès la fin du XIXe siècle, même s'il reste encore plusieurs entreprises du textile - et, dans le Sud, de nombreux mûriers. Le tissu industriel s'est développé au profit des petites et moyennes entreprises, notamment dans le domaine de la mécanique (Irisbus), du pesage (Precia), de la plasturgie, de la tannerie (Annonay), de la papeterie, de l'agroalimentaire et de la bijouterie (bassin du Cheylard). Quelques industries lourdes se sont également implantées (cimenteries, centrale nucléaire de Cruas, verreries), en particulier le long du Rhône (Le Pouzin par exemple). L'industrie agroalimentaire est également présente, avec les salaisons, les fromages (picodon, saint-félicien, etc.), la confiserie (crème de marrons, marrons glacés), le miel, les alcools fins, bénéficiant d'un label reconnu. De la diatomite est extraite du gisement de la montagne d'Andance à Saint-Bauzile depuis 1960 et valorisée dans une usine au village. En 2011, les projets d'extraction de gaz de schiste ont soulevé une vive opposition de la part des populations concernées. Construction et travaux publicsLes 3 967 établissements existants au emploient environ 9 000 personnes dont 5 841 salariés. 2 868 établissements n'ont aucun salarié et 9 en ont plus de 50. TourismeL'Ardèche a obtenu en 2024 la première place du classement GreenGo de « l'écoresponsabilité » pour le tourisme durable, avec la note de 94/100, devant le Finistère et la Gironde, grâce à de bonnes notes sur « les questions de l'alimentation, des déchets, de la gestion de l'eau et de l'énergie »[25]. Dans ce département, en 2023, 16 millions de nuitées ont été enregistrées, en progression de 6 % sur un an[25]. Le tourisme est le secteur le plus prometteur, avec 4 000 emplois directs ou saisonniers. En 2007, près de 16,6 millions de nuitées ont été enregistrées, soit 2,4 millions de séjours, pour un chiffre d'affaires de 408 millions d'euros. 53 % des nuitées se font entre juillet et août. La capacité d'accueil de visiteurs, en 2020, comprend : 5 888 places dans l'hôtellerie ; 73 305 dans les campings) ; 3 134 dans les résidences de tourisme et résidences hôtelières, 4 453 dans les villages de vacances, chiffres auxquels il faut ajouter 36 786 résidences secondaires et logements occasionnels. La grotte Chauvet 2 et les gorges de l'Ardèche sont les sites touristiques les plus visités du département[réf. nécessaire]. Grandes entreprisesLe département compte plusieurs entreprises déclarant plus de deux millions d'euros de chiffre d'affaires hors taxes[26]. TransportsTransport ferroviaireLe département de l'Ardèche a la particularité d'être le seul département de France métropolitaine à ne compter aucune gare ferroviaire ou ligne voyageurs desservie par la SNCF sur son territoire, la dernière ligne ayant fermé en 1973 (Givors-Grezan : itinéraire Lyon-Nîmes via Villeneuve-lès-Avignon) ; ceci s'explique par sa faible densité et son relief[27],[28]. Ainsi, pour se rendre à Paris depuis Privas, la préfecture, le trajet s'effectue par la route jusqu'à Montélimar ou Valence (gare de Valence ville ou gare de Valence TGV ouverte en 2001). Dans l'est du département, depuis les années 1980, la ligne ferroviaire de la rive droite du Rhône, actuellement dévouée au trafic de fret, a fait l'objet de projets de réouverture au trafic voyageurs, régulièrement évoqués par les élus locaux. À chaque fois, le projet a été repoussé. Certains trains de voyageurs peuvent cependant être détournés vers Saint-Péray et Le Teil en fonction des nécessités de la SNCF[29]. En 2014, Réseau ferré de France a estimé que la réouverture au trafic voyageurs de la ligne concernée coûterait 107,4 millions d'euros pour un revenu annuel de seulement 1,76 million d'euros, rendant le projet non rentable[30]. En 2019, la réouverture aux voyageurs de la liaison ferroviaire Valence - Le Teil est prévue pour 2024[31]. Dans le sud-ouest du département, la ligne de Saint-Germain-des-Fossés à Nîmes-Courbessac — surnommée « ligne des Cévennes » — ouverte aux voyageurs pénètre en deux endroits en Ardèche lorsque la voie circule en rive droite de l'Allier : entre Langogne et Cellier-du-Luc et à Laveyrune. Le long de ce tronçon d'une vingtaine de kilomètres, trois gares sont desservies dans le département de la Lozère : Langogne, Luc et La Bastide - Saint-Laurent-les-Bains dans le bourg de la Bastide-Puylaurent. Cependant, même si ces gares sont parfois distantes de quelques mètres de l'Ardèche et que celle de La Bastide - Saint-Laurent-les-Bains fait référence au bourg ardéchois de Saint-Laurent-les-Bains-Laval-d'Aurelle distant d'environ huit kilomètres, aucune ne se trouve dans le département. Trains touristiquesLe Mastrou, ce train touristique à vapeur de l'Ardèche verte, relie Lamastre à Tournon-sur-Rhône. Le Velay Express, situé sur le plateau du Velay. Le train touristique de l'Ardèche méridionale reliait Vogüé à Saint-Jean-le-Centenier jusqu'en 2011. Anciennes liaisons ferroviairesL'abandon de ces voies ferrées ouvre des opportunités de développement du réseau cyclable ardéchois[32].
Transport en commun routierLe conseil général de l'Ardèche a réorganisé le réseau de transport en commun routier, avec une tarification unique depuis 2009, et un nom et un logo unique depuis mai 2011 : « Le SEPT : service express public de transport ». Cette nouvelle identité est complétée par l'adoption de la carte de transport en commun OùRA!, compatible avec la plupart des réseaux urbains et interurbains de la région Rhône-Alpes, ainsi que les TER. La carte OùRA! est également compatible avec les réseaux de bus urbains d'Aubenas (Tout'enbus) et les réseaux de Valence (Citéa) et Montélimar (Montélibus). Spécialités culinaires
TourismeLe tourisme est très développé en Ardèche. Le département est divisé en quatre grandes zones :
GalerieSites
Villes et villagesPersonnalités
Résidences secondairesSelon le recensement général de la population du , 19,6 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes de l'Ardèche dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % du total des logements en 2008[35].
Notes et références
Voir aussiBibliographie
Articles connexes
Liens externes
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