Michel Charasse
Michel Charasse, né le à Chamalières (Puy-de-Dôme) et mort le à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), est un homme politique français. Tout d'abord maire de Puy-Guillaume puis sénateur pour le Puy-de-Dôme de 1981 à 1988, il est ministre du Budget entre 1988 et 1992. Réélu au Sénat en 1992, il est exclu du Parti socialiste en 2008. Il est membre du Conseil constitutionnel de 2010 à 2019. BiographieJeunesse et étudesMichel Charasse naît dans une famille de classe moyenne. Son père commence sa carrière comme employé de l'imprimerie de la Banque de France, avant d'en monter les échelons. Michel Charasse suit des études de droit et obtient une licence de droit. Il est aussi diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris (promotion 1963, section Service Public)[1]. Il est alors membre de la Conférence Olivaint. Il adhère à la SFIO en 1962. Parcours professionnelAttaché d'administration centrale (1965-1976), attaché principal (1976) au ministère de l'Économie et des Finances, en service détaché auprès de la communauté urbaine de Lille (1973-1978). Il est également secrétaire général adjoint du groupe de la FGDS, puis du groupe socialiste à l'Assemblée nationale de 1967 à 1981[2]. Parcours politiqueDébutsEn 1967, il se présente aux élections municipales à Corte (Corse) sur la liste de Jean-Charles Colonna[3]. Élu conseiller municipal, il démissionne cependant au bout de six mois de mandat[3]. Il est élu maire de Puy-Guillaume en 1977. Sénat et ÉlyséeAprès l'élection présidentielle de 1981, remportée par François Mitterrand, il devient sénateur du Puy-de-Dôme en remplacement de Roger Quilliot, nommé ministre. Michel Charasse rejoint alors l'Élysée avec le titre de conseiller, cumulant cette activité avec celles de parlementaire et de maire. MinistreEn , il est nommé ministre délégué auprès du ministre d'État, ministre de l'Économie, des Finances et du Budget, chargé du Budget, dans le gouvernement Michel Rocard II, fonction qu'il conserve sous le gouvernement Édith Cresson. Il rétablit l'impôt sur les grandes fortunes (IGF), devenu ensuite impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Le , il devient ministre du Budget du gouvernement Pierre Bérégovoy. Il accueille son cabinet en disant : « Vous avez accepté de me rejoindre et je vous en remercie. En ce qui me concerne, j’aime trois choses : la République, l’État et François Mitterrand. Vous n’êtes pas obligés de partager mes convictions. Je ne veux pas savoir si vous êtes membres du PS. On m’a dit que vous étiez travailleurs, compétents et discrets. Je pardonnerai les erreurs, pas les indiscrétions. Pour ma part, je prendrai toujours mes responsabilités »[4]. Réélu sénateur aux élections de 1992, il quitte le gouvernement et redevient conseiller du président Mitterrand. Il est questeur du Sénat de 2001[5] à 2004[6]. Pendant les deux septennats de François Mitterrand, il a organisé des déjeuners secrets avec des conseillers de Mitterrand et des proches du pouvoir, qui avaient lieu à l'Élysée, dans le deux-pièces de fonction occupé par Michel Charasse. Ces déjeuners auraient été des lieux informels de pouvoir[7]. Il est chargé à partir de 1987 de faire le tri dans les archives de l'Élysée et fait disparaître des documents[4]. En 1990, la chanteuse belge Lio refuse les avances du ministre du budget Michel Charasse, lequel lui propose une relation intime pour traiter favorablement sa considérable dette fiscale en France[8] s'élevant à plus de 3,7 millions de francs[9]. Il est un grand amateur de cigares. La presse a abondamment relaté comment Michel Charasse, alors ministre délégué au Budget, a reçu en 1990 les cinq « sages » préparant la fameuse loi Évin contre le tabagisme : dans son bureau, en fumant tranquillement son Havane. En 1992, redevenu sénateur, il rejoint les rangs de la Confrérie Jean Nicot[10]. Par conviction anticléricale, Michel Charasse refuse d'entrer dans une église. Ainsi, aux obsèques de François Mitterrand le , il reste à l'extérieur de l'église de Jarnac, tenant en laisse la chienne de Mitterrand, Baltique[11]. Vice-président de l'Institut François-Mitterrand, il se veut un « gardien du temple mitterrandien ». Fin de carrière politiqueAprès l'élection présidentielle de 2002, il apporte son soutien à la réforme Fillon sur le régime des retraites[12] en affirmant que le PS avait préparé une réforme comparable au cas où Lionel Jospin aurait été élu. Lors de l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2007, il crée la surprise en recevant chaleureusement, dans sa mairie, le candidat UMP Nicolas Sarkozy[13]. Le , Michel Charasse est suspendu du Parti socialiste sur décision du bureau national, pour avoir soutenu un candidat dissident à la présidence du conseil général du Puy-de-Dôme[14]. Le , après avoir refusé un ultime compromis que leur proposait le bureau national, Michel Charasse et dix-sept conseillers généraux du Puy-de-Dôme sont exclus du PS[15]. Le sénateur trouve alors refuge au groupe du RDSE, bien que ce groupe soit l'auteur de l'amendement de l'article 89 de la loi n° 2004‑809 favorisant l'école privée[16]. Le , Michel Charasse est proposé comme membre du Conseil constitutionnel par le président de la République française, Nicolas Sarkozy[17]. Il prend ses fonctions le suivant[18]. Jacques Mézard lui succède en 2019[19]. Fin de vie et mortIl meurt le à Clermont-Ferrand[20],[21], des suites d'un cancer de la mâchoire[22]. Ses obsèques ont lieu le suivant à Puy-Guillaume, en présence notamment du président de la République Emmanuel Macron, de l’ancien Premier ministre Lionel Jospin et de Gilbert Mitterrand, fils de François Mitterrand[23]. Michel Charasse est ensuite inhumé au cimetière de Puy-Guillaume[24], ville dont il a été maire jusqu’à sa nomination au Conseil constitutionnel. Détail des mandats et fonctions
Décorations
Publications
Notes et références
Voir aussiArticles connexesLiens externes
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