Promu capitaine en février 1915, il prend la tête de la 8e compagnie du 68e BCA. Surnommé « Le Bayard du 68 » par son colonel[5], il est fait chevalier de la légion d'Honneur en mai 1915[4].
En 1918, ses Lettres de guerre à sa femme, son père et ses enfants, sont publiées aux Éditions Perrin avec une préface de vingt-six pages de Louis Barthou, qui fut collègue de Dubarle à la chambre des députés. Le texte est suivi de vingt et une pages de son carnet de campagne, de huit pages de lettres d’amis et du texte des citations obtenues par Dubarle. Les 129 lettres du front vont du 26 août 1914 au 14 juin 1915 et couvrent cinq périodes de combat : Lorraine, cols des Vosges (p. 18-35), Sudel, Goldbach, Goldematt, Drehkopf (p. 35-97), Harttelseuschloss (p. 98-169), Kruth, Mittlach, Schnepfenried (p. 170-228), Devant Metzeral (p. 228-252)[2].
Dans son livre Témoins publié en 1929, Jean Norton Cru écrit que Dubarle « était un patriote aux idées larges et [que] la guerre a fait de lui un pacifiste ». Il considère son « livre excellent » et attribue à Dubarle une valeur de témoignage qui fait figurer ses Lettres de guerre dans la catégorie n° II, c'est-à-dire celle qualifiée de bonne[2].
« A fait preuve de beaucoup d'énergie, de sang-froid et d'initiative dans les engagements des 19, 23, 26 octobre et 10 novembre. A été notamment pour ses hommes un vivant exemple de courage et d'impassibilité sous le feu. »
— Citation à l'ordre du 34e Corps d'Armée, du 19 novembre 1914
« La compagnie Dubarle du 68e bataillon de chasseurs en travaillant nuit et jour a réussi à créer en quarante-huit heures à proximité immédiate de l’ennemi une organisation défensive remarquable. « Le général est heureux de lui renouveler par la voie de l’ordre les félicitations qu'il lui a déjà adressées sur le terrain. » »
— Citation à l'ordre de la division de la compagnie Dubarle, du 7 février 1915
« Depuis le début de la Campagne s'est toujours montré un chef énergique et avisé. A la prise d'une position ennemie très escarpée et couverte de neige, s'est particulièrement distingué en entraînant sa compagnie à l'assaut. A été d'un secours précieux pour le commandant du bataillon en prenant le commandement de plusieurs fractions dont les chefs avaient été tués ou blessés, et a ainsi contribué à la réussite de l'assaut et de la poursuite »
— Citation du 3 mai 1915, Légion d'honneur
« Le 27 mai a été blessé légèrement par un éclat d'obus en soutenant l'attaque d'une position ennemie. »
— Citation à l'ordre du Bataillon, du 3 juin 1915
« Officier aussi valeureux que téméraire, déjà décoré sur le champ de bataille pour sa brillante conduite ; est mort en faisant le geste du chef dont il avait toute la grandeur d'âme, entraînant avec un absolu mépris du danger toute sa compagnie à l'assaut d'une position ennemie fortement défendue, au cri de : « En avant, pour la France. » »
— Citation à l'ordre de l'Armée, du 10 juillet 1915
« Le nom de Camp Dubarle est donné au camp de la cote 700. Le capitaine Dubarle, du 68e Bataillon de Chasseurs alpins, a particulièrement contribué à la conquête du terrain du massif du Schnepfenried. A été frappé en sortant des tranchées de la cote 955 au moment où il entraînait ses chasseurs au cri de : Vive la France ! A été un modèle d'énergie et de force morale. »
— Camp Dubarle. Décision du 9 juillet 1915
Bibliographie
« Robert Dubarle », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition] lire en ligne
Jean Norton Cru, Témoins, Les Etincelles, 1929. Réédition abrégée, Agone, Marseille, 2022, p. 840-844.
Pages de gloire du 68e bataillon de chasseurs alpins : 2 août 1914-30 mars 1919, préface du général Louis de Maud'huy, Berger-Levrault, 1920, lire en ligne
Notes et références
↑N. 1873-1892, Cote 9NUM/5E5 18/20, Acte de naissance no 69 daté du 18/10/1881 p. 191/404, archives de l'Isère
↑ abc et dJean Norton Cru, Témoins, Les Etincelles, 1929. Réédition abrégée, Agone, Marseille, 2022, p. 840-844.