Il a été lauréat de nombreux prix nationaux et internationaux, dont le prix Cervantes en 2005, la plus haute distinction des lettres espagnoles et latino-américaines, considérée comme le « Nobel » de littérature en langue espagnole. Il est membre correspondant de l'Académie mexicaine de la langue.
Écrivain voyageur et diplomate, Sergio Pitol Deméneghi naît à Puebla dans une famille originaire de Veracruz. Il passe son enfance à Potrero, dans une propriété spécialisée dans la production sucrière. Il fait ses études à Córdoba (Veracruz). En 1953, il voyage à Cuba et au Venezuela. Il passe l'hiver 1957 à New York.
En 1958, à l'initiative de Carlos Monsiváis et de José Emilio Pacheco, il collabore à la revue Estaciones, où sont publiées ses premières nouvelles.
En 1961, il voyage en Europe (Londres, Paris, Genève) et s'installe pendant près d'un an à Rome.
Il passe toute l'année 1962 à Pékin, avant d'aller s'installer à Varsovie (Pologne), de 1963 à 1966.
En 1966, il rentre au Mexique et s'installe à Xalapa.
En 1968, il repart pour l'Europe et devient attaché culturel à Belgrade, poste auquel il renonce à la fin de l'année à la suite du massacre de Tlatelolco à Mexico, quelques jours avant l'ouverture des Jeux olympiques d'été de 1968 (Octavio Paz, alors ambassadeur du Mexique en Inde, démissionnera lui aussi de son poste en signe de protestation).
En 1969, il s'installe à Barcelone, où il restera jusqu'en 1971, collaborant avec de nombreuses maisons d'édition (Anagrama, Tusquets, Seix Barral).
C'est à Barcelone qu'il achève son premier roman, qu'il aura mis des années à écrire, intitulé Les Apparitions intermittentes d'une fausse tortue (El tañido de una flauta), publié en 1971. Suivront Parade d'amour (El desfile del amor) en 1984, Juegos Florales (non traduit en français) en 1985, Mater la divine garce (Domar a la divina garza) en 1988 et La Vie conjugale (La vida conyugal) en 1990.
En 1999, Parade d'amour (El desfile del amor), Mater la divine garce (Domar a la divina garza) et La Vie conjugale (La vida conyugal) sont réunis dans un triptyque intitulé Triptico del carnaval, avec une préface de l'écrivain italien Antonio Tabucchi, grand ami de l'auteur.
À partir de la fin des années 1990, Sergio Pitol délaisse quelque peu le roman et la nouvelle pour s'adonner à un nouveau genre qui mêle harmonieusement le récit autobiographique, l'essai, la fiction romanesque et le récit de voyage. Ce sont ainsi L'Art de la fugue (El arte de la fuga) en 1996, Le Voyage (El viaje) en 2000 et, enfin, El mago de Viena (non traduit en français) en 2005. Ces trois volumes sont ensuite eux aussi réunis dans un triptyque : Trilogia de la memoria (2007).
Essentiellement nouvelliste et romancier, Sergio Pitol est aussi essayiste et critique d’art. Il est souvent rangé dans ce que l'on appelle la "Génération du Demi-Siècle" (Generacion del Medio Siglo), qui rassemble des auteurs nés dans les années 1925-1935 au Mexique et qui commencent à publier dans les années 1950. Parmi eux, Sergio Fernandez (1926), Tomás Segovia (1927-2011), Carlos Valdés (1928), Inés Arredondo (1928-1989), Jorge Ibargüengoitia (1928-1983), Juan Vicente Melo (1932-1996), Julieta Campos (1932-2007), Elena Poniatowska (1933), Huberto Batis (1934), José de la Colina (1934), Salvador Elizondo (1932-2006) et Juan Garcia Ponce (1932-2003).
Au cours de sa longue carrière de diplomate, il occupe les postes d’Attaché Culturel à Belgrade (1968), Varsovie (1972), de Conseiller Culturel à Paris (1975), Budapest (1976) et Moscou (1977-1979), avant de terminer sa carrière comme Ambassadeur du Mexique à Prague (1983-1988).
Moins diffusé en France que ses aînés Carlos Fuentes et Octavio Paz, il accède à une reconnaissance internationale à partir de l'obtention du IX prix Juan Rulfo de littérature latino-américaine et des Caraïbes, en 1999, qui permet au grand public de le découvrir. Au Mexique, il est reconnu comme un maître par les générations qui lui ont succédé : qu'il s'agisse des écrivains nés dans les années 1950 (Carmen Boullosa, Juan Villoro, Mario Bellatin) ; ou des écrivains nés dans les années 68-70, comme les membres du Crack (Jorge Volpi, Ignacio Padilla, Pedro Angel Palou, Eloy Urroz) ou encore Álvaro Enrigue.
Publié en français sous le titre Mater la divine garce, traduit par Gabriel Iaculli, Paris, Gallimard, coll. « Du monde entier », 2004 (ISBN2-07-076823-6)
Publié en français sous le titre La Vie conjugale, traduit par Gabriel Iaculli, Paris, Gallimard, coll. « Du monde entier », 2007 (ISBN978-2-07-077432-6) ; réédition, Paris, Gallimard, coll. « Folio » no 4871, 2009 (ISBN978-2-07-037951-4)
Publié en français sous le titre Les Apparitions intermittentes d'une fausse tortue, traduit par Francis Pleux, Paris, Le Seuil, 1990 (ISBN2-02-010551-9)
Nocturno de Bujara, 1981 ; recueil réédité et augmenté sous le titre Vals de Mefisto en 1984
Publié en français sous le titre Nocturne de Boukhara, traduit par Gabriel Iaculli, Montréal, Les Allusifs, coll. « Allusifs » no 58, 2007 (ISBN978-2-922868-63-0)
Publié en français sous le titre Le Voyage, traduit par Marie Flouriot, Montréal, Les Allusifs, coll. « Allusifs » no 13, 2003 (ISBN2-922868-13-3) ; réédition, Monaco/Paris, Éditions du Rocher, coll. « Motifs » no 313, 2008 (ISBN978-2-268-06553-3)
Sur le chemin de Varsovie (Hacia Varsovia), nouvelle traduite par Guy Senzier, in La Nouvelle contemporaine au Mexique (présentation de Louis Panabière), Villelongue d'Aude, Atelier du Gué - IFAL, 1995, p. 129-139.
Le Récit vénitien de Billie Upward (El relato veneciano de Billie Upward), nouvelle traduite par Claude Fell, in Nouvelle Revue Française no 528, , p. 87-109
L'Obscur Frère jumeau (El oscuro hermano gemelo), nouvelle traduite par Albert Bensoussan, in Nouvelle Revue Française no 555, oct. 2000, p. 240-256
(es) Pedro M. Domene, Sergio Pitol: el sueño de lo real, Batarro (revue littéraire) n° 38-39-40, 2002
(es) Luz Fernandez de Alba, Del tañido al arte de la fuga. Una lectura critica de Sergio Pitol, Mexico, UNAM, 1998
(es) Teresa Garcia Diaz, Del Tajin a Venecia: un regreso a ninguna parte, Xalapa, université de Veracruz, 2002
(es) Teresa Garcia Diaz (coord.), Victorio Ferri se hizo mago en Viena (sobre Sergio Pitol), Xalapa, université de Veracruz, 2007
(es) Alfonso Montelongo, Vientos troqueles : la narrativa de Sergio Pitol, Xalapa, université de Veracruz, 1998
(es) José Luis Nogales Baena, Hijo de todo lo visto y lo soñado: La narrativa breve de Sergio Pito, Sevilla, Consejo Superior de Investigaciones Científicas, Editorial Universidad de Sevilla, Diputación de Sevilla, 2019
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(es) Eduardo Serrato (comp.), Tiempo cerrado, tiempo abierto. Sergio Pitol ante la critica, Mexico, ERA - UNAM, 1994
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