Émile-Valère Rivière[n 1] est le fils d'un médecin originaire de l'Orne[2]. Il effectue également des études de médecine.
Il fait un séjour à Cannes en 1868 et s'installe à Menton en pour plusieurs années. De ses séjours dans le Midi de la France, il tire sa vocation pour la préhistoire, effectuant une première visite dans les grottes de Baoussé-Roussé (Balzi Rossi) en avec Stanislas Bonfils, collectionneur et passionné de préhistoire, qui avait ouvert en 1860 un cabinet d'histoire naturelle à Menton[3].
À partir d' et jusqu'en 1875, il effectue des fouilles dans ces grottes. Le , il découvre dans l'une de ces grottes, appelée la grotte du Cavillon, un squelette humain daté du Paléolithique supérieur, connu sous le nom d'« Homme de Menton ». D'autres découvertes suivront. En puis en juin, il découvre trois squelettes d'adultes dans la grotte no 6, la grotte Bausse da Torre. En 1874, il met au jour deux squelettes d'enfants dans la grotte no 1, désormais désignée par la grotte des Enfants.
En 1877, il effectue avec Léon de Vesly une mission scientifique dans la vallée des Merveilles où ils explorent une grotte dans le vallon d'Albaréa[4].
En 1887, il fait paraître son ouvrage De l'antiquité de l'Homme dans les Alpes-Maritimes. L'ébauche de cet ouvrage avait obtenu auparavant, en 1884, le Prix Vaillant de l'Académie des Sciences.
En , il émet l'idée avec le médecin et préhistorien Paul Raymond de créer la Société préhistorique de France[9].
Le , il en est l'un des membres fondateurs et en devient le premier président. Cette société deviendra la Société préhistorique française.
En 1890, Émile Rivière crée le terme spéléologie : il forge le mot « spélælogie », à partir des mots grecsspêlaion (caverne) et logos (science) pour désigner la science des cavernes[11],[12],[13].
Émile Rivière est l'arrière-grand-père de Mériadec Rivière, contrôleur général économique et financier et responsable d'associations au sein du mouvement familial.
[Rivière 1897] Émile Rivière, « La grotte de la Mouthe (Dordogne) », Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, vol. IV, no 8, , p. 302-329 (DOI10.3406/bmsap.1897.5702, lire en ligne [sur persee]).
[Rivière 1905] « Quelques mots sur la grotte de Liveyre (Dordogne) », Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, t. 32, no 7, , p. 209-211.
[Rivière 1909] « Note sur l'ordre chronologique véritable des six premières découvertes de grottes à gravures et à peintures », Bulletin de la Société préhistorique française, t. 6, no 7, , p. 376-380.
Voir aussi
Bibliographie
[Bossavy 1922] J. Bossavy, « Nécrologie. M. Émile Rivière », Bulletin de la Société préhistorique de France, vol. 19, no 12, , p. 257-267 (lire en ligne [sur persee])
[Goodrum et al. 2016] (en) Matthew R. Goodrum (dir.), « Émile Rivière », dans Biographical Dictionary of the History of Paleoanthropology, , sur drive.google.com (lire en ligne).
[MacCurdy 1923] (en) George Grant MacCurdy, « Certain Specimens from the Riviêre Collection », American Anthropologist (New Series), vol. 25, no 1, , p. 72-89 (lire en ligne [PDF] sur docs.shap.fr, consulté le ).
↑Son nom de famille est « Rivière » et non pas « Rivière de Précourt » comme indiqué parfois, compte tenu de l'arrêt rendu par la cour d'appel de Bourges le , confirmant le jugement du tribunal de Château-Chinon du refusant à son fils Raoul d'ajouter « de Précourt » à « Rivière »[1].
↑[Delluc & Delluc 1992] Brigitte Delluc et Gilles Delluc, « L'art pariétal archaïque en Aquitaine » (monographie, 374 p.), Gallia Préhistoire, no 28 « Suppl. », , p. 176 (lire en ligne [sur persee]).
↑[Cleyet-Merle 1990] Jean-Jacques Cleyet-Merle, « Naissance d'une polémique en Périgord : la grotte de La Mouthe », Paléo, hors-série, , p. 36-39 (DOI10.3406/pal.1990.1416, lire en ligne [sur persee]).
↑[Soulier 1993] Philippe Soulier, « Aux origines de la Société préhistorique française : la société préhistorique de France (1904-1910) », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 90, no 1, , p. 95-103 (lire en ligne [sur persee]).
↑Édouard-Alfred Martel, « Comment et pourquoi il faut réveiller la spéologie en France », Bulletin du Spéléo-club de France (Spelunca 2e série), Montpellier, Spéléo-club de France, no 1, , p. 11 (lire en ligne, consulté le ).