André BourginAndré Bourgin
André Bourgin, né le à Rome et mort le à Marseille, est un ingénieur, fonctionnaire et spéléologue français. BiographieAndré Bourgin est né à Rome, alors que son père Georges Marie Nicolas Bourgin, archiviste paléographe[1], était à la villa Farnèse pendant un an pour des recherches sur l'Italie de Camillo Cavour et de Garibaldi. André Bourgin a eu deux sœurs et un frère. L'une de ses sœurs, Marie Bourgin (1906-1955) fut reçue première à l'agrégation de mathématiques en 1922. Son frère fut préfet en Algérie et en France. Sa mère, Marie-Thérèse, née Tricheux (1881-1983) vécut jusqu'à 102 ans. Son parrain Georges Périnelle était prêtre. André Bourgin mène des études brillantes au lycée Henri-IV à Paris et est admis quarante-troisième à l'École polytechnique[1] en 1924. Il en sort dix-huitième en 1926 et choisit le corps des ponts et chaussées : il poursuit ainsi sa formation à l'École nationale des ponts et chaussées. Il accomplit ses obligations militaires en 1927 à Fontainebleau puis Coblence (Allemagne). Il est nommé lieutenant de réserve. Une fois libéré de ses obligations militaires, il est nommé le au service des ponts et chaussées comme ingénieur ordinaire pour l'arrondissement de Gap. C'est là qu'il se découvre une passion pour la montagne et la nature et en particulier pour les sources et les grottes. Du fait de son tempérament très réservé mais très sensible, ses amis l'avaient surnommé « Ursus ». Attiré par les problèmes hydrauliques, il demande et obtient une affectation à Grenoble comme ingénieur ordinaire au service des forces hydrauliques du Sud-Est, en 1932. La quasi-totalité de sa carrière se déroule ensuite dans ce service qui devient plus tard la « sixième circonscription électrique ». En parallèle, il donne des cours à l'École des ingénieurs hydrauliciens de Grenoble. Il publie également un ouvrage sur le calcul des barrages, édité en français chez Eyrolles et traduit en anglais chez Pitman. En 1938, il épouse Lucienne Guillemot (1906-1995) dont la famille est originaire du Briançonnais. Ils ont ensuite six enfants dont deux meurent prématurément lors d'accidents. En 1939 il est capitaine de réserve du génie. En 1965, il est promu ingénieur en chef des ponts et chaussées[1] et obtient de rester à Grenoble où il est chargé de l'inspection des services extérieurs de la direction du gaz et de l'électricité dans le Sud de la France. Il était peu attaché à la propriété et aux biens matériels en général. Il a été un bon photographe et un excellent dessinateur. Il a publié deux livres sur la spéléologie, où il fait admirer les esthétiques formes souterraines. Il a pratiqué l'alpinisme et la pêche. André Bourgin meurt à Marseille des suites d'un accident vasculaire cérébral survenu alors qu'il skiait à Serre Chevalier. Activités spéléologiquesAndré Bourgin pratique la spéléologie avec ses amis puis avec le Spéléo-club de Paris, puis avec la section grenobloise du Club alpin français (SGCAF). Mais il ne s'est jamais totalement intégré à un club. L'origine de son goût pour la spéléologie est multiple : la lecture de Jules Verne, l'amour de l'eau, le goût du calme… Sa carrière spéléologique s'étend de 1930 à 1955. Sa condition physique est assez moyenne ; mais comme il possède des talents d'organisateur, le Spéléo-club de Paris fait appel à lui pour les camps du Vercors et du Dévoluy. Le champ de ses activités se limite à ses deux massifs, mis à part de très brèves incursions dans le massif de la Chartreuse et dans les Alpes maritimes. Il n'a pas fait œuvre de pionnier mais a pris la suite de Decombaz, Mellier, Flusin, les frères Fonné, Martin et Martel… Il a revisité toutes les cavités décrites par ses devanciers, et souvent trouvé des prolongements et a précisé les circulations souterraines du Vercors. Il n'a pas tenu pas de cahier de sorties mais ses rapports annuels décomptent 24 journées de spéléologie en 1935, 32 en 1936, 27 en 1937, 29 en 1938, etc. Ce nombre de sorties est important pour l'époque et témoigne de sa passion pour cette activité. Au total, ce sont 157 grottes et résurgences qui sont mentionnées dans les rapports annuels d'André Bourgin. André Bourgin a par ailleurs participé activement au film de Marcel Ichac, Sondeur d'abîmes, tourné en 1943. On y voit Bourgin descendre le grand scialet de la grotte Favot. Activités en DévoluyDans le massif du Dévoluy, les principales explorations d'André Bourgin ont été :
La plus belle « première » (exploration et découverte) a été celle du chourun Dupont dont il a rédigé une description détaillée dans son rapport de 1937. Activités en VercorsLes explorations d'André Bourgin dans le massif du Vercors ont été nombreuses. La situation de Bourgin dans le « service des forces hydrauliques » et la compréhension de ses supérieurs lui ont permis d'effectuer des reconnaissances dans le cadre de ses travaux et d'obtenir l'aide d'autres administrations : eaux et forêts, armée, etc. En particulier, la subvention de 2 500 francs qu'il reçoit chaque année pour ses recherches souterraines dans le cadre de son travail lui permet de réaliser ses rapports annuels qui constituent une source d'information encore précieuse aujourd'hui. Plusieurs « classiques » du Vercors ont été explorées par Bourgin et l'équipe du Spéléo-club de Paris :
À partir de 1941, ce sont surtout les grottes des gorges de la Bourne qui sont visitées par Bourgin :
Apports scientifiquesAndré Bourgin a largement contribué aux études et travaux qui ont permis de mieux comprendre les liaisons et le fonctionnement hydrologique des massifs où il est intervenu, et notamment du Vercors. Les explorations directes ont permis la découverte de cours d'eau souterrains comme à Goule Verte, Déramats, Gour Fumant, Gournier. Des colorations ont mis en évidence des communications hydrologiques, comme entre Déramats et l'Aduin, entre la Bourne et les Fontaigneux, entre le ruisseau du Méaudret et la Goule noire, le ruisseau de la Vernaison et les sources d'Arbois. Il s'est notamment attaché à comprendre le fonctionnement détaillé de certains réseaux karstiques :
Ces deux réseaux présentent des mises en charge de plusieurs centaines de mètres et posent des questions délicates, non encore résolues aujourd'hui. Ainsi, la plupart des bassins versants du Vercors ont pu être précisés. L'état des connaissances acquises par Bourgin a été présenté par Christiane Lequatre en 1968 dans son travail d’études et de recherches de géographie. André Bourgin s'est enfin intéressé à des problèmes spécifiques de l'hydrologie souterraine, tel que :
Distinctions
André Bourgin est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1950 puis promu officier en 1960. Il était également officier de l'Instruction publique et chevalier de l’ordre du Mérite agricole. ŒuvresAndré Bourgin a publié une cinquantaine de rapports et d'études scientifiques dans le domaine de la spéléologie et de l'hydrologie :
André Bourgin et son goût pour la photographie se retrouvent dans les ouvrages suivants : Notes et références
Voir aussiBibliographie
Liens externes
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