Fils de Jacques Armand et d'Eulalie Rascalou, il s'installe comme forgeron au Rozier, dans le département voisin de la Lozère.
Ses compétences le font remarquer par Édouard-Alfred Martel qui l'associe à ses campagnes d'explorations spéléologiques pendant vingt ans. Édouard-Alfred Martel va même lui demander de concevoir et d'installer les équipements des infrastructures de la grotte de Dargilan qui ouvrira ses portes au public en 1890.
Édouard-Alfred Martel (1859-1938), considéré comme le père de la spéléologie moderne, confie à Louis Armand quelques travaux pour équiper ses premières prospections souterraines, réalisées à proximité. Martel fit la connaissance d'Armand au village du Rozier par l’entremise d’Adrien Fabié, Maire de Peyreleau et de Louis Curvelier, voiturier au Rozier. Armand lui répara avec tant de dextérité les pièces détériorées de son canot pliant qu'il lui demanda aussitôt de faire partie de son équipe. Dès la deuxième campagne de Martel (1889), Armand en était promu contremaître. Émile Foulquier et Hippolyte Gausse l'assistaient. Louis Armand se passionne alors pour cette discipline naissante, devenant successivement le compagnon, le contremaître et enfin l'ami de Martel.
Pendant vingt ans, jusqu'en 1907, il fut de la plupart des expéditions souterraines du maître : Causses majeurs du Rouergue et du Gévaudan avec Gabriel Gaupillat, Ardèche et Vaucluse (1892), Côte-d'Or (1904-1905), grand canyon du Verdon (1905-1906) calanques et clues de Provence (1907), Lot et Dordogne, etc. et suivit ce dernier aux îles Baléares lors d'une campagne organisée, en 1896, à l'instigation de l'archiduc d'Autriche, Léopold Salvator. En sa compagnie, il effectue notamment la première descente dans un gouffre qui sera baptisé l'aven Armand.
Martel écrit de lui, en 1922 :
« Il faut dire que partout, il a grandement assuré le succès par ses remarquables dons d'adresse, d'initiative, de compréhension, de force et de courage. Quant au dévouement (le mot doit être répété), il ne sera pas possible de relater ici les trop nombreuses circonstances où son sang-froid, son juste coup d'œil, son mépris du danger ont positivement sauvé la vie à plusieurs de ses compagnons. Enfin, en témoignant le plus profond respect à son intégrité, son désintéressement, sa modestie, son enthousiasme de chercheur, on n'aura pas encore épuisé la liste des rares qualités qui ont fait de lui le plus précieux et le plus regretté des collaborateurs… Je ne rappellerai point la liste des livres et mémoires où sont relatés en détail les exploits d'Armand. Ce serait donner la bibliographie de mes propres ouvrages. »
Louis Armand, lorsqu'il n'était pas en campagne avec Martel, se faisait embaucher par d'autres explorateurs (Armand Viré, Jacques Maheu) et, entre-temps, continuait à exercer son métier de forgeron en réalisant des aménagements touristiques dans des gorges et dans des grottes : grotte de Dargilan, Tindoul de la Vayssière, gouffre de Padirac dont il a construit le grand escalier métallique de 36 mètres.
En reconnaissance, Martel a tenu à associer Armand au monument qui lui a été dédié de son vivant. Ce monument a été érigé par souscription publique sur la commune de Mostuéjouls, au pont de la Muse, confluent du Tarn et de la Jonte, par le sculpteur Joseph Malet. Il fut inauguré le , en même temps que l'aven Armand, 30 ans après la découverte de celui-ci.
En octobre 2021, à l'occasion du centenaire de sa disparition, son nom est donné à un square au Rozier[5].
Notes et références
Notes
↑Louis Armand est décédé au Rozier (Lozère) le . Juridiquement seul l'acte de décès, dréssé à l'époque par le maire du Rozier, Louis Curvelier, fait foi :
« Armand Louis né, à Vabres canton de St Affrique, Aveyron, le vingt trois août mil huit cent cinquante quatre, soixante six ans serrurier, fils de Armand Jacques et de Rascalou Eulalie, décédés, époux de Irma Girard domiciliée au Rozier, est décédé en son domicile au Rozier. Dressé, le vingt-trois janvier mil neuf cent vingt un à midi sur la déclaration de Biau Léon cinquante six ans menuisier et de Costecalde Léon cultivateur soixante trois ans, tous deux voisins du défunt domiciliés en cette commune qui, lecture faite, ont signé avec nous Curvelier Louis Maire du Rozier : Biau - Costecalde ».
Édouard-Alfred Martel avait indiqué la date du décès dans un premier article publié dans la revue du Club Cévenol en 1922. Or, un autre article de Martel, paru en 1927, date malencontreusement le décès de Louis Armand du . Malheureusement, cette erreur a plusieurs fois été reproduite notamment dans des écrits publiés sur Internet.
Artières, J. ; Bompaire, Dr ; Martel, E.-A. (1927) : Inauguration de l'aven Armand et du monument érigé à E.-A. Martel et Louis Armand au Rosier-La-Muse-Pérekeau-Mostuéjouls (Lozère-Aveyron) le . in Causses et Cévennes, bulletin du Club cévenol (Millau), 1927 (3-4), p. 305-325.
Voir aussi
Bibliographie
Cinquantenaire de l'aven Armand, Causses et Cévennes : revue du Club cévenol : trimestrielle, illustrée / dir. Paul Arnal ; réd. Louis Balsan,1952.