Mars, Madagascar : Raharo essaie de reprendre le pouvoir, mais Rainilaiarivony arrête les conjurés. Le 1er avril, la reine Rasoherina meurt. Pour consolider son pouvoir, Rainilaiarivony épouse Ramona, cousine de la reine, qui monte sur le trône en prenant le nom de Ranavalona II[4].
13 avril : Magdala est prise d’assaut[2]. Le négus Théodoros II se suicide d’une balle d’un pistolet offert par la reine Victoria. La ville est incendiée. En quittant l’Éthiopie, Napier laisse des armes et des munitions au ras du Tigré, qui peut ainsi imposer son autorité. L’expédition ramène en Angleterre quelque cinq cents manuscrits éthiopiens.
6 août : création de la province apostolique du Sahara et du Soudan[10].
8 août : la France accepte de signer un traité d’amitié avec Madagascar[11] (accepté en 1865 par le Royaume-Uni et en 1867 par les États-Unis). Elle réclame au préalable 120 000 francs d’indemnité en compensation de la Charte Lambert.
couronnement de Ranavalona II, reine de Madagascar (fin de règne en 1883)[11]. Rainilaiarivony et la reine Ranavalona II se convertissent au protestantisme, sous l’influence des Britanniques (1869). Le Premier ministre entreprend alors plusieurs réformes, en particulier celle de l’armée.
promulgation du Code des 101 articles, premier texte juridique imprimé à Madagascar[11]. Essentiellement pénal, il institue l’égalité devant la loi et la justice, la responsabilité individuelle et une liste précise des délits et des peines, limitant la peine de mort aux seuls cas d’homicide et d’atteinte à la sûreté de l’État. Les coutumes sont codifiées et ont désormais force de loi.
10 septembre : départ de Souakim de l’explorateur Schweinfurth ; il est à Khartoum à la fin du mois de novembre, quitte cette ville le pour remonter le Nil, puis pénètre en Afrique centrale fin avec des marchands d’esclaves du Soudan oriental. Il rentre à Khartoum le [13]. Il estime à 25 000 le nombre d’esclaves tirés par an par les Arabes des pays de l’actuelle RCA[14].
1er février, Mexique : ouverture de l’École nationale préparatoire (Escuela Nacional Preparatoria), fondée par Gabino Barreda, qui a suivi les enseignements d’Auguste Comte[19]. Elle formera les élites gouvernante mexicaine.
16 juillet, Brésil : chute du gouvernement libéral de Zacarias de Góis e Vasconcelos[21]. La dissolution de l’assemblée par l’empereur et la victoire des conservateurs aux élections apparaissent aux libéraux comme un véritable coup d’État.
5 janvier : en Chine, le chef des rebelles Nian orientaux Lai Wenguang se rend et est exécuté. Les Nian occidentaux menés par Zhang Zongyu envahissent le Zhili. Le général chinois Zuo Zongtang est chargé de les encercler entre la rivière Tuxie, le fleuve Jaune, et le Grand Canal. Le 16 août, afin d’éviter la capture et l’exécution sommaire, Zhang Zongyu se suicide par noyade dans le Shandong[29].
Les khanats ouzbeks de Boukhara, de Khiva (Khorezm, 1873) et de Kokand (1876) deviennent vassaux de la Russie. Les Ouzbeks s’élèvent contre la transformation de leurs structures agraires et la pénurie de produits alimentaires, conséquence de la politique du pouvoir central russe pour remplacer les cultures extensives traditionnelles par celle du coton.
5 juillet : Nasri Franco Cousa Pacha, candidat du patriarche maronite devient gouverneur général du Mont-Liban à la suite de la démission du Da'ud Pacha[34]. Sa nomination, pour un mandat de dix ans, est bien accueillie dans le pays et par les puissances européennes. Il meurt en 1873[35].
1er octobre : Chulalongkorn succède à son père Mongkut (Rama IV) sur le trône du Siam (Thaïlande) sous le nom de Rama V (fin en 1910)[36]. Il poursuit les efforts de modernisation de son père et parvient à conserver l’indépendance du pays au prix de lourdes concessions territoriales. Il réforme la justice, crée des chemins de fer, des postes et télégraphes et abolit l’esclavage en 1905.
5 décembre : le chef māoriTe Kooti est battu par les Européens à bataille de Makaretu[39]. Il se réfugie à Ngatapa où il est assiégé jusqu’au [40].
Soulèvement des Naikda[41]. Appartenant à l’ethnie gujarati du nord-ouest de l’Inde, les Naikda échouent dans leur tentative d’insurrection contre les Britanniques qui répriment durement la révolte.
6 avril : le jeune empereur du Japon prête un « Serment en cinq articles » définissant les nouvelles orientations du régime : ouverture du pays et modernisation des structures[45].
3 mai : reddition du château d’Edo[46]. Les partisans du shogun sont battus par Takamori Saigō à Edo qui prend le nom de Tokyo, « la capitale orientale », le 3 septembre[47]. Yoshinobu perd ses terres et est rétrogradé au rang de simple daimyō. Certains de ses partisans continuent la lutte.
Juin : début de la réorganisation administrative à la suite de la suppression du domaine shogunal ; création de préfectures urbaines (fu) et rurales (ken)[48].
Création de la presse au Japon[54]. Le pays compte cent périodiques cinq ans plus tard.
Une mission japonaise vient annoncer à Daewongun la naissance du nouveau pouvoir impérial. Le régent de Corée, favorable à l’ordre shogunal, refuse de recevoir les délégués japonais et d’établir des relations diplomatiques avec le nouveau régime[55].
27 avril : inauguration du Parlement douanier allemand à Berlin[59]. Il est issu des accords commerciaux entre la Confédération de l'Allemagne du Nord et les États allemands du Sud. L’Autriche n’est pas concernée. Le 7 mai, les États d’Allemagne du Sud s’opposent à une motion d’unité proposée au Zollparlament[60].
25 mai : les libéraux autrichiens (cabinet Auersperg) abolissent les dispositions du concordat de 1855. Le contrôle de l’état civil passe entre les mains de l’État avec l’institution du mariage civil. L’enseignement primaire devient obligatoire et laïc. Chaque citoyen obtient le droit de choisir sa religion à partir de l’âge de 14 ans. Le parlement hongrois vote des lois similaires. Le 22 juin, le pape Pie IX condamne ces « lois abominables »[62].
2 juin : regroupement de la plupart des syndicats britanniques dans une confédération, le Trades Union Congress (TUC)[63]. Il passe de 100 000 membres à 700 000 en 1875.
8 août, Paris : Le caporalThibault des sapeurs-pompiers réalisent de nombreux sauvetages. Héro de la nation, il est décoré par l'empereur Napoléon III en personne de la Légion d'Honneur.
9 août, Ljutomer : début de l’organisation de « tabors », rassemblements qui popularisent l’idée nationale slovène (1868-1871)[68].
3 octobre : début de la régence du général Serrano en Espagne (fin en 1870)[70]. Juan Prim est nommé chef du gouvernement, et les Cortes, après avoir dissout les juntes révolutionnaires, tentent d’instaurer une monarchie constitutionnelle à l’anglaise.
1er novembre : droits de réunion et d’association en Espagne[75].
17 novembre : sanction du compromis hungaro-croate. La Croatie-Slavonie devient un royaume indépendant avec sa diète propre siégeant à Zagreb[76]. Les Croates peuvent envoyer au parlement de Budapest 29 députés choisis par leur diète (Sabor). Un ban représente le gouvernement de Grande Hongrie.
6 décembre : loi des nationalités en Hongrie. Elle prévoit et garantit le libre usage de la langue roumaine mais affirme que dans le royaume il n’y a qu’une seule « nation » hongroise[76].
7 décembre : loi sur l’instruction publique obligatoire en Hongrie[79], œuvre du ministre libéral József Eötvös. L’analphabétisme recule, le nombre des établissements scolaires primaires passe de 13 000 en 1867 à 30 000 en 1905.
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