22 mai : Hailé Sélassié Ier signe avec les États-Unis un traité de défense mutuelle. Par le traité d’amitié et d’assistance économique du 6 août suivant, ils lui apportent une aide pour la reconstruction du pays[7].
3 juin : fondation du comité France-Maghreb par Louis Massignon, qui cherche à rapprocher christianisme et islam[8].
1er août : les Britanniques créent la Fédération de Rhodésie et du Nyasaland, assurant aux 200 000 Blancs une position dominante, alors que les minorités asiatiques ont un rôle important dans l’économie et que les Noirs sont les plus nombreux (6,1 millions). Le Nyassaland African Congress (NAC) s’oppose vivement à cette fédération (fin le )[9].
15 août : le Glaoui, pacha de Marrakech, soutenu par les colons et l’administration, prend la tête d’un mouvement d’opposition antidynastique et fait proclamer un nouveau chef religieux au Maroc, Ben Arafa ; des troubles éclatent et plus de 20 personnes sont tuées à Oujda[10].
20 août : arrestation et exil sur ordre de la Résidence française du sultan du MarocSidi Mohammed ben Youssef pour avoir préconisé une révision du régime du Protectorat au détriment de l’autorité française. Il est remplacé par Ben Arafa, qui n’aura aucune autorité[10]. Grave détérioration des rapports franco-marocains. Le terrorisme anti-européen et la répression policière se développent.
Octobre - décembre : Les étudiants noirs parlent…, brochure éditée chez Présence Africaine. Majhemout Diop y écrit un article qui exige l’indépendance « L’unique issue : l’indépendance totale. La seule voie : un large mouvement d’union anti-impérialistes »[12].
13 juin : le général Gustavo Rojas Pinilla prend le pouvoir en Colombie avec l’appui des partis politiques pour mettre fin à La Violencia (fin en 1957)[19]. Mais la situation empire dans les campagnes. Rojas Pinilla veut détruire le système bipartisan, ce qui provoque la réaction immédiate des deux partis traditionnels[20].
2 août : réforme agraire en Bolivie, inspirée de la Constitution mexicaine de 1917[22]. Elle procède à la nationalisation des terres et affirme le principe selon lequel « la terre appartient à celui qui la cultive ». Deux millions d’Indiens, qui vivaient sous un régime féodal, sont libérés. Près de 10 millions d’hectares sont distribués à 200 000 familles, surtout dans les hautes terres.
16 octobre : lors de son procès, Fidel Castro prononce un long discours « L’histoire m’absoudra ». Il purge 11 mois de prison à l’île aux Pins puis bénéficie d’une amnistie générale concédée par Batista et s’enfuit vers le Mexique[20].
quatrième opération du Kuomintang contre la Chine à partir des bases birmanes, qui tourne au désastre. Sur les 30 000 hommes engagés, 6 000 seulement survivront[30].
2 février : dans son message au Congrès sur l’état de l'Union, le président Eisenhower annonce la déneutralisation du détroit de Taïwan[31].
31 mars - 12 octobre : tour du monde du prince Akihito, héritier du trône du Japon. Il visite l’Europe à l’occasion du couronnement de la reine d’Angleterre le 2 juin[32].
21 avril : la mission militaire hollandaise en Indonésie, accusée de soutenir certains mouvements hostiles au gouvernement républicain est dissoute. Toutes les conférences qui doivent décider du sort de la Nouvelle-Guinée occidentale échouent[33].
Octobre, Birmanie : les deux mouvements communistes de guérilla (Drapeau Blanc et Drapeau Rouge) s’allient et lancent des émeutes dans la capitale Rangoon[30].
3 janvier, Syrie : les opposants Hourani, Bitar et Aflaq, arrêtés le par la dictature d’Adib Chichakli, s’enfuient au Liban[47]. Le Parti socialiste arabe de Hourani et le Ba’th décident de fusionner (dès le selon Shibli al-Aysami)[48].
16 janvier : les partis politiques monarchiques sont dissous en Égypte et sont remplacés par un parti unique le 23 janvier, le Rassemblement de la Libération[49].
10 mai : début du voyage au Moyen-Orient du secrétaire d’État américain John Foster Dulles, qui prône la conclusion d’alliance avec les pays arabes se démarquant nettement des traditionnelles relations entre l’Orient arabe et les puissances coloniales[50].
28 août : raid de l’unité 101 contre le camp de Bureij. Les infiltrations de réfugiés palestiniens sur le territoire hébreu à partir de la Cisjordanie et la bande de Gaza se transforment en véritables opérations de commando. L’armée israélienne constitue une unité militaire irrégulière, l’unité 101, commandée par Ariel Sharon, et destinée à opérer des coups de force sur le territoire jordanien[56]. À partir de l’été 1954, la légion arabe parvient à contrôler les infiltrations palestiniennes et les raids israéliens cessent.
12 septembre : le président Adib Chichakli autorise les partis politiques en Syrie à certaines conditions, mais les partis d’opposition boycottent les élections législatives annoncées pour le 9 octobre[57].
15 septembre : Salah Salem annonce la création d’un tribunal révolutionnaire en Égypte (mahkamat al-thawrah) constitué pour juger et condamner les personnalités principales de l’ancien régime. Il est présidé par le ministre de la Défense Abdel Latif Boghdadi (Sadate et Hassan Ibrahim sont vice-présidents)[58]. Les rapports du pouvoir avec les Frères musulmans se détériorent. Le régime égyptien prend une voie nettement populiste et autoritaire.
élection législative en Syrie[57]. Le Mouvement de libération arabe remporte 72 sièges parlementaires sur 82[60]. Les partis traditionnels s’affrontent pour le pouvoir, laissant se développer des forces radicales nouvelles.
16 octobre : après le refus du plan Main-Klapp de partage des eaux du Jourdain, publié par l’ONU en septembre, le président Eisenhower annonce l’envoi au Proche-Orient de l’ambassadeur américain Eric Johnston, chargé d’élaborer un « plan américain » pour parvenir à une entente israélo-arabe par le biais de la gestion des eaux. Tous les cours d’eau du nord seraient regroupés vers le lac de Tibériade d’où partiraient les réseaux d’irrigation vers le sud. Le stock d’eau constitué serait réparti entre Israël, la Syrie et la Jordanie. Israël réclame une part plus importante, incluant les eaux du Litani au Liban. Les États arabes refusent dans la mesure où tous les cours d’eau sont sur leurs territoires[64],[65].
9 novembre : mort d’Abdel Aziz Ibn Saoud. Son fils Saoud lui succède sur le trône d’Arabie saoudite tandis que son second fils Fayçal prend le titre de prince héritier et de vice-Premier ministre. Saoud se montre moins conciliant que son père envers les Américains, leur reprochant leur politique d’ouverture envers l’Égypte et le Yémen, républicains. Il est dépensier, proche de la vie bédouine et peu fait pour diriger le pays. Son frère Fayçal est un musulman austère, monogame, doté des qualités d’un homme d’État, ancien ministre des Affaires étrangères de son père et grand connaisseur des pays occidentaux[62].
17 novembre : création en Iran du « Conseil supérieur des tribus » ; il peut convoquer à Téhéran une Assemblée générale, composée des « chefs suprêmes des différentes tribus »[55].
URSS : annonce par la Pravda et Radio Moscou du prétendu « complot des blouses blanches », à la suite de l'arrestation à Moscou de neuf « médecins terroristes », dont six portant un nom juif, accusés d’avoir attenté à la vie de plusieurs dirigeants soviétiques[67]. Début d’une campagne antisémite.
28 mars : en Yougoslavie, une ordonnance permet aux paysans de se retirer des coopératives avec leurs biens ; la loi du 27 mai suivant limite la taille maximale des parcelles privées à 10 ha[71].
1er - 5 juin : révolte ouvrière en Tchécoslovaquie, avec 129 entreprises en grève et des manifestations de rue antigouvernementale dans quatre centres industriels, notamment à Plzeň où 20 000 ouvriers des usines Škoda se révoltent. 472 grévistes sont arrêtés officiellement[72]. Les conflits ouvriers et le mécontentement des agriculteurs, des intellectuels et des étudiants amènent les dirigeants tchécoslovaques à libéraliser le régime.
16 - 17 juin : émeutes de 1953 en Allemagne de l’Est. Les manifestants réclament l’abaissement des cadences de production et des élections libres. L’état de siège est proclamé. La répression soviétique et est-allemande fait une cinquantaine de morts et plusieurs milliers d’arrestations[74]. Le 23 juin, pour apaiser la situation, le gouvernement est-allemand procède à la révision des normes de productivité qui avaient été le principal facteur de l’insurrection de Berlin-Est.
4 juillet : le nouveau Premier ministre hongrois, Imre Nagy, annonce un « nouveau cours politique pour son pays ». Le nouveau gouvernement hongrois libéralise certains aspects de sa politique. Imre Nagy lance un nouveau programme économique moins strict (développement de l’agriculture et des industries de biens de consommation, arrêt de la collectivisation forcée) et le gouvernement accorde l’amnistie à certains prisonniers et supprime les camps d’internement. Les réformistes se heurtent aux staliniens au sein du parti que Rákosi continue de diriger[77].
8 août : Malenkov annonce des réformes économiques pour corriger la politique économique de Staline en URSS[75].
7 septembre : Nikita Khrouchtchev obtient du Comité central l’officialisation de son poste de premier secrétaire du PCUS et l’approbation de son rapport sur la réorganisation de l’agriculture et de l’élevage, qui marque la fin de l’ère stalinienne sur le plan économique[79].
Nuit du 31 janvier au 1er février : inondations affectant les régions de la mer du Nord. Tempête en Zélande. On compte 2 167 victimes, dont 1 835 aux Pays-Bas. Les pouvoirs publics néerlandais adoptent des mesures radicales pour assurer la sécurité de la région (plan Delta en 1958)[81].
2 juin : cérémonie du couronnement d’Élisabeth II (officiellement reine du Royaume-Uni et du Commonwealth depuis le ) - Première retransmission internationale d’un événement en direct par la télévision[85].
8 octobre : par une déclaration conjointe, Britanniques et Américains affirment vouloir rendre aux Italiens l’administration de la zone A du Territoire libre de Trieste[93].
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