1er mars : début officiel de TV 6[11], chaîne musicale de télévision, avec neuf émetteurs couvrant 7,6 millions d habitants. Les premiers essais ont eu lieu le 22 février.
élections législatives[17] ; les premières (et les seules) à se dérouler au scrutin proportionnel à un tour. La majorité a choisi un nouveau slogan : « au secours, la droite revient… » auquel la droite oppose « Vivement demain » ! »[18]. L'opposition (UDF-RPR) obtient une majorité relative en voix et une courte majorité absolue en sièges à l’assemblée nationale (290 députés, soit 50,2 %), ce qui contraint le président François Mitterrand à cohabiter avec la droite (premier cas de cohabitation depuis 1959). Le PS reste le premier parti à l'Assemblée (206 députés et 35,7 % des sièges). Le Front national obtient 9,6 % des voix et envoie 35 députés au parlement, une première depuis sa création en 1972. Le PCF, subissant le contre-coup de l'échec du Programme commun, perd près de la moitié de ses suffrages et se retrouve à égalité (35 sièges) avec le FN.
15 avril : la libération totale de la réglementation des changes est menée progressivement (15-16 avril , 21 mai, 4 et 18 juillet, 22 et 23 mai 1987[23].
16 avril : un projet de loi de finances rectificative est approuvé par le conseil des ministres (voté le 11 juillet)[24].
26 avril : le réacteur numéro 4 de la centrale électronucléaire de Tchernobyl explose à 1 h 23[25].
30 avril : entrée sur le territoire français du nuage radioactif de Tchernobyl[27] ; l'impact de la catastrophe sur la santé en France est minimisé par les autorités[25].
28 mai-4 juin : exposition Productique 86 Porte de Versailles à Paris, dans le cadre de la Semaine internationale de productique[31]. Présentation de machines industrielles à laser (robots-laser).
12 juin : attentat contre un disquaire de Draguignan qui vendait des billets d'un concert de SOS Racisme, revendiqué par les Commandos de France contre l'invasion maghrébine[6].
2 juillet : loi autorisant le gouvernement à prendre diverses mesures d'ordre économique et social ; elle permet au gouvernement de lancer sa politique de libéralisation et de privatisation de l'économie par ordonnance[35].
4-5 juillet : meurtre de Loïc Lefèvre, 24 ans, qui s'est enfui à pied pour échapper à un contrôle d'identité car il conduisait sans permis, par le CRS Gilles Burgos[37].
11 juillet : le parlement vote une loi de finance rectificative abaissant de 0,8 point la fiscalité, dite « Pons ». L'impôt sur les grandes fortunes est supprimé, les exonérations d'impôt sur le revenu sont augmentés (dont la tranche supérieure est diminuée à 58 %), le taux de TVA passe de 33,33 à 28 % et l'impôt sur les sociétés diminue de 50 à 42 %[23]. La « loi Pons » permet de défiscaliser l’investissement dans les départements d'Outre-mer[38].
14 juillet : premières tensions au sein de l’exécutif. Le Président de la République refuse de signer plusieurs ordonnances ministérielles sur la privatisation de 65 groupes industriels, la délimitation des circonscriptions électorales et la flexibilité du temps de travail[35].
la loi sur les privatisations est définitivement votée par l'Assemblée nationale, puis par le Sénat[43] ; Jacques Chirac doit faire passer les ordonnances par voix parlementaire après que le Président de la République ait refusé de les promulguer.
meurtre de William Normand à Fontenay-sous-Bois, un prothésiste dentaire de 24 ans soupçonné de vol à l'arraché. Il est abattu d'une balle dans le dos par un policier alors qu'il circulait en moto en sens interdit[37].
Août
6 août : loi relative aux modalités d'application des privatisations[44].
7 août : adoption de trois lois sur la sécurité et de la loi sur les conditions d'entrée de séjour des étrangers en France[45].
19 août : l'explosion d'une bombe sur un marché à Toulon, attentat revendiqué par « SOS France », fait quatre morts[6].
loi relative aux contrôles et vérifications d'identité[23]. L'identité de toute personne peut être contrôlée pour prévenir une atteinte à l'ordre public.
sept morts dont deux couples d'origine indochinoise dans un incendie criminel, avenue Gambetta à Paris[46].
promulgation de la loi 86-1019 relative à la lutte contre la délinquance et la criminalité. Le délit d'association de malfaiteurs est rétabli[23].
promulgation de la loi 86-1020 relative à la lutte contre le terrorisme et aux atteintes à la sûreté de l’État[23]. Elle définit la notion de terrorisme et en tire des conséquences procédurales : extension de la durée de la garde à vue à quatre jours, report de l’intervention de l’avocat à la 72e heure de garde à vue, alourdissement des peines, incrimination de l’apologie de terrorisme, indemnisation des victimes de terrorisme (alimenté par un fonds prélevé sur les assurances privées), autorisation des perquisitions domiciliaires même sans l’assentiment des personnes suspectées, exemption de peines pour des criminels qui empêchent la réalisation d’un attentat. Le texte crée un corps spécialisé de juges d’instruction et de procureurs, le service central de lutte antiterroriste, communément appelé "14e section du parquet", pour traiter tous les dossiers de terrorisme. Pour les crimes de terrorisme, sont institués les procès devant des magistrats professionnels à la cour d’assises de Paris, ce qui constitue une exception à la règle du procès de cour d’assises devant un jury populaire.
promulgation de la loi relative aux conditions d'entrée et de séjours des étrangers, adoptée le 7 août[47] ; expulsions par décision préfectorale, restriction de l'accès à la carte de séjour de 10 ans…
promulgation de la loi relative à l'application des peines[23].
double meurtre de Montigny-lès-Metz. Deux enfants de 8 ans, Alexandre Beckrich et Cyril Beining, sont massacrés à coups de pierres sur un talus SNCF. Patrick Dils, seize ans au moment des faits, est condamné pour ce meurtre, puis innocenté et enfin reconnu victime d'une erreur judiciaire[51]. Le , Francis Heaulme est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour ce meurtre[52].
21 octobre : ordonnance relative à l'intéressement et à la participation des salariés aux résultats de l'entreprise et à l'actionnariat des salariés[55]. Le ministre Édouard Balladur relance l'épargne salariale en assouplissant les règles de l'intéressement et de l'abondement de l'entreprise au PEE.
17 novembre : vers 20h, assassinat du PDG de Renault, Georges Besse, par plusieurs balles à la tête et dans la poitrine par les membres du groupe terroriste Action directe au nom de « la lutte contre l'impérialisme capitaliste »[6].
Fin du contrôle des prix, l'ordonnance n° 45-1483 du 30 juin 1945 est abrogée. Les prix des biens, produits et services relevant antérieurement de ladite ordonnance sont librement déterminés par le jeu de la concurrence[60].
5-6 décembre : Abdel Benyahia, un jeune animateur de rue, est tué d'une balle dans la poitrine par un inspecteur de police ivre, Patrick Savrey, alors qu'il tentait de s'interposer pour éviter une bagarre devant un café de Pantin[37].
30 décembre : loi de finance pour 1987 ; suppression progressive de la taxe sur les frais généraux, baisse de la taxe professionnelle de 16%, rétablissement de la déductibilité de la provision pour congés payés[23]...
↑Jean-Louis Bruguière et Alain Bauer, Les 100 mots du terrorisme : « Que sais-je ? » n° 3897, Presses universitaires de France, (ISBN978-2-13-078991-8, présentation en ligne)
↑Philippe Renaud, Didier Champion et Jean Brenot, Les retombées radioactives de l'accident de Tchernobyl sur le territoire français : Conséquences environnementales et exposition des personnes, Lavoisier, , 208 p. (ISBN978-2-7430-1861-0, présentation en ligne)
↑ abc et dGuillaume Tabard, La malédiction de la droite : De De Gaulle à Macron : 60 ans de rendez-vous manqués, Place des éditeurs, , 427 p. (ISBN978-2-262-08336-6, présentation en ligne)