Pendant le blocus de Berlin, les forces françaises en Allemagne y construisent en seulement trois mois de travaux, la plus grande piste d'Europe (2 400 m). Ainsi, le premier avion du pont aérien peut atterrir le , un mois avant son ouverture officielle.
Pendant la Guerre froide, et à cause du statut spécial de Berlin-Ouest, seules les compagnies aériennes alliées peuvent atterrir à Tegel. Il faut attendre le , date de la réunification allemande, pour que la Lufthansa puisse également bénéficier de ses installations aéroportuaires.
Le terminal de Tegel Nord est utilisé par le gouvernement allemand (Regierungsflughafen) ainsi que par la Bundeswehr.
Base aérienne 165 de l'Armée de l'air
Dès 1945, le gouvernement militaire français de Berlin y prévoit la construction d'un terrain d’aviation pour le secteur français qui n'en dispose pas. Après un accord avec les Américains, la construction commence fin juillet 1948 sur l’ancien champ de tir de Tegel, au nord-ouest du quartier général des forces françaises à Berlin. À l’aide de 32 rouleaux-compresseurs, 34 bulldozers et 6 niveleuses, il faut déplacer 800 000 mètres cubes de terre, 420 000 mètres cubes de pierres et gravats, et transporter 15 000 tonnes de bitume et la même quantité de ciment ainsi que 4 000 mètres cubes de béton[1].
Le détachement du génie français assure le déminage du terrain et la direction des travaux de construction d’une voie ferrée. La section travail du gouvernement militaire français se charge d’établir les plans et de diriger tous les chantiers de construction des bâtiments, routes et canalisations du camp.
Vers le 15 septembre, plus de 19 000 personnes, dont 11 000 femmes, travaillent sur le chantier aidés par 400 camions, en utilisant les matériaux récupérés dans les ruines de la ville bombardée. L’asphalte est acheminé par voie aérienne par les Américains.
Enfin le 15 novembre, le circuit complet avec la piste et ses accès est inauguré.
Le 1er décembre 1948, l’aérodrome permet un trafic intensif. Apprenant la construction de Tegel, les Soviétiques exigent le retrait des troupes françaises installées dans le village de Stolpe[2], qu'ils leur avaient prêté en 1945. Elles quittent le site dès le 18 décembre.
À partir de 1960 et jusqu'à l'ouverture de l'aéroport civil de Tegel en 1974, l'aéroport militaire est ouvert à l'aviation civile. Il reçoit en 1988 le nom de Tegel « Otto Lilienthal ».
Le , l’ensemble du trafic aérien civil ouest-berlinois est placé à Tegel, sous le contrôle des civils et des militaires français. Il compte cent quatre-vingt mouvements d’avions par jour et quatre millions et demi de passagers en 1988.
En 1989, l’effectif militaire français sur la base est de 270 personnes[4].
Les passagers pouvaient se rendre à Berlin-Tegel en taxi ou encore en transports en commun, avec plusieurs lignes d'autobus de la BVG qui les reliaient aux métro et au S-Bahn : 109, 128, JetExpress TXL et X9.
La ligne 7 du métro était la plus proche de l'aéroport. Le prolongement de la ligne 5 était prévu, mais n'a jamais été réalisé.