Alexandre HerzenAlexandre Herzen Herzen photographié par Étienne Carjat, vers 1865-1870.
Alexandre Ivanovitch Herzen (en russe : Александр Иванович Герцен), né le 25 mars 1812 ( dans le calendrier grégorien) à Moscou et mort le à Paris, est un philosophe, écrivain et essayiste politique occidentaliste russe. Connu comme le « père du socialisme populiste russe », il est considéré comme un inspirateur du climat politique qui a mené à l'abolition du servage de 1861. Cet auteur avec Nikolai Ogarev a fondé et édité le journal littéraire et socio-politique intitulé L'Étoile polaire de 1855-1868. BiographieAlexandre Herzen naît le 25 mars 1812 ( dans le calendrier grégorien) à Moscou. Son nom Herzen (de l'allemand Herz, « cœur ») est inventé à l'occasion de sa naissance qui a lieu hors des liens du mariage : sa mère Henriette-Wilhelmine Luisa Haag (1795-1851) est une jeune servante allemande que son père, Ivan Alexeïevitch Iakovlev, haut représentant de l'aristocratie russe, avait ramenée enceinte de Stuttgart[1],[2]. Nourrisson lors de la bataille de la Moskova, sa famille lui fait franchir les lignes françaises, son père étant chargé d'un message pour l'empereur Alexandre Ier après une entrevue personnelle avec Napoléon[3]. Il reçoit une éducation aristocratique, largement en français, développant une sensibilité précoce aux idées révolutionnaires et un caractère impétueux. Le soulèvement des décabristes, en , est un événement-clé dans la vie de Herzen.
— Alexandre Herzen, Passé et Méditation[4]. Herzen entre à l'université de Moscou en 1830, où il rencontre Vladimir Pétchérine, avec lequel il reste en contact épistolaire tout au long de sa vie. Arrêté le 9 juillet 1834 ( dans le calendrier grégorien), il est jugé et subit un bannissement à Perm et à Viatka de 1834 à 1838. En , il revient clandestinement à Moscou et, le , il épouse Nathalie Zakharine[5]. En 1841, il s'installe à Saint-Pétersbourg, où il continue sa carrière de fonctionnaire. Il redevient suspect et se retrouve bientôt à Novgorod avec sa femme et leurs deux enfants ; l'un d'eux Alexandre A. Herzen devient professeur de physiologie à Lausanne. Il passe la frontière russe le 19/ et s'installe à Paris, où il collabore avec Proudhon. Il part pour l'Italie en octobre. En , il est à Rome, où il apprend les événements de 1848[6]. Il revient précipitamment à Paris. Outre l'échec politique de la révolution, il vit alors plusieurs épisodes personnels douloureux. D'abord, sa femme Nathalie, délaissée pour la politique, prend comme amant le poète allemand, Georg Herwegh (le couple ne se réconcilie qu'en 1851), puis en 1851, la mère de Herzen et l'un de ses fils se noient dans un naufrage au large des îles de Lérins. Le , c'est son épouse qui meurt de tuberculose[7]. Parti de Paris pour Londres, le , il vit entre Genève, Nice et Paris. Patriote, il s'occupe principalement de combattre le régime tsariste par ses articles dans L'Étoile polaire (1857-1865). De 1857 à 1865, avec Nikolaï Ogarev, il publie Kolokol (La Cloche)[8], journal d'inspiration socialiste libertaire et visant la cause révolutionnaire russe. L'intellectuelle Malwida von Meysenbug fait connaître au public allemand les travaux d'Alexandre Herzen en tant que militant politique et écrivain[9]. Dans les années 1860, il rencontre à plusieurs reprises l'écrivain Fiodor Dostoïevski, qui le tenait en haute estime. Malgré la censure, ses articles ont un grand retentissement en Russie[10], notamment sur Kropotkine qui décrit, dans ses Mémoires, la lecture de L'Étoile polaire comme un élément l'ayant poussé à la réflexion politique[11]. Mort à Paris le 9 janvier 1870 ( dans le calendrier grégorien), juste avant la Commune, il repose à Nice au cimetière du château. ŒuvresRomans et nouvelles
Œuvres politiques
Autobiographie
Correspondance
Références
Bibliographie
Articles connexesLiens externes
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