Aéroport de Nantes-Atlantique
L'aéroport de Nantes-Atlantique, auparavant dénommé aéroport de Nantes-Château Bougon (code IATA : NTE • code OACI : LFRS), est un aéroport international français situé sur le territoire des communes de Bouguenais et de Saint-Aignan-Grandlieu[Note 1], au sud-ouest de Nantes. L'aéroport de Nantes-Atlantique, comme celui de Saint-Nazaire - Montoir, est actuellement géré par la société concessionnaire Aéroports du Grand Ouest. C'est en 2019 le deuxième aéroport le plus important de l'Ouest de la France, après celui de Bordeaux, et le 9e de France (7e de province) en nombre de passagers. L'aéroport Nantes-Atlantique génère environ 2 200 emplois directs. En 2019, l'aéroport de Nantes a accueilli 7,2 millions de voyageurs, soit une augmentation de 16,6 % par rapport à 2018, gagnant 1 028 230 voyageurs supplémentaire en une année, faisant ainsi de la performance de la plateforme une des meilleures progressions des grands aéroports français. Le , un décret classe l'aéroport en catégorie A, destiné à recevoir des vols longs-courriers. HistoireEn 1928, un camp d'aviation fut créé pour un usage essentiellement militaire, sur un terrain de 50 hectares au bord de la N23 de Nantes à Paimbœuf (actuelle RD 723), près du Château de Bougon (ancienne châtellenie du IXe siècle à l'origine du village de Bouguenais et dont le nom porte celui du « ruisseau de Bougon » qui coule à proximité). Aménagé à partir de 1932, il accueillit en 1934-1935 au Brossais une usine des établissements Breguet, avec un raccordement au terrain d'aviation. En 1939, la piste en herbe est remplacée par une piste bétonnée de 900 m × 40 m. Pendant l'occupation, les Allemands en firent un véritable camp avec baraquements, blockhaus, casemates en béton. De là partaient les bombardiers de la Luftwaffe vers l'Angleterre[1]. Les Alliés, mesurant l'importance stratégique du site, avec l'usine d'aviation à proximité, bombardèrent le terrain le . Il y eut 20 victimes civiles, et l'usine fut aux trois quarts détruite et rendue inutilisable[2]. À la fin de guerre, l'Armée de l'air française reprend possession du terrain, dont les Allemands avaient détruit les infrastructures au moment de leur retraite. En 1948-49, la superficie du terrain est portée à 300 hectares environ. Les premières activités commerciales de l'aérodrome apparaissent en 1951, avec la construction de premier bâtiment (en bois), alors que se développent les activités de tourisme et de vols d'essais. La compagnie aérienne Air Ouest était la première compagnie aérienne présente sur la plateforme nantaise[3]. Elle ouvrait sa première liaison régulière en mai 1956 vers Belle-Ile-en-Mer[4]. La voie ferrée Nantes - Sainte-Pazanne (allant jusqu'à Saint-Gilles-Croix-de-Vie et Pornic) est déviée en 1967 sur une longueur 4 500 mètres[5]. Durant les années 1970, la longueur de la piste est portée à 2 300 mètres, tandis qu'une nouvelle salle d'embarquement et une aérogare de fret sont construits, et un parking payant pour automobiles est aménagé[5]. Dans les années 1970, les liaisons intérieures étaient essentiellement assurées par Air Inter, Touraine Air Transport (TAT), Rousseau Aviation, Air Rhuys, Nantes Aviation[6] ou Taxi Avia France[7]. Dans les années 1980, la capacité d'accueil de l'aéroport est augmentée de 50 % : sa surface passe à 8 300 m2 pour l’aérogare passagers et 2 400 m2 pour l’aérogare de fret[5]. Il accueille son millionième passagers en 1988 et est rebaptisé « Nantes Atlantique »[5]. Une nouvelle tour de contrôle est érigée durant les années 1990, tandis que la surface de l'aérogare double et passe à 27 000 m2[5]. L'augmentation constante du trafic faisant craindre une saturation rapide de Nantes Atlantique, incite les pouvoirs publics et les collectivités locales à relancer en 2008 le projet d'un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes (ce projet existait déjà depuis 1963) au nord-ouest de l'agglomération nantaise. Face une forte opposition des populations impactés, le projet est abandonné par le gouvernement en . L'aéroport de Nantes Atlantique a été géré jusqu'à fin 2010 par la chambre de commerce et d'industrie de Nantes et de Saint-Nazaire (CCI) et depuis le par la société concessionnaire Aéroports du Grand Ouest, qui associe Vinci, la CCI, à 10 %, et l'Entreprise de Travaux Publics de l'Ouest (ETPO), à 5 %[8]. En 2011, Nantes Atlantique reçoit le trophée ERA Award 2011-2012 du meilleur aéroport européen remis par l'association des compagnies aériennes régionales européennes[9]. Traitement des passagersL'aéroport possède un terminal composé de trois parties principales appelées Hall 1, 2, 3. Une quatrième partie, hall 4, a été ajoutée avec une architecture plus légère dans les années 2000, initialement dédiée à la filiale régionale d'Air France, avant d'accueillir de façon plus générale les vols régionaux avec des petits modules ainsi qu'une partie des vols pour Volotea. Depuis 2015, cette quatrième aérogare est reliée aux trois autres pour sa partie post-contrôles de police, et voit un barnum s'y greffer pour y aménager des comptoirs de Police aux Frontières pour gérer l'afflux de passagers lors des pics de fréquentation, notamment l'été avec les vols hors espace Schengen. Enfin, en 2017 et 2018, il subit des réaménagements intérieurs pour accroître la capacité de traitement de passagers ainsi que se moderniser. Le hall 3 a lui aussi été réaménagé, les comptoirs des voyagistes laissant place à des comptoirs d'enregistrement automatisés principalement utilisés par EasyJet et Volotea. Les espaces dédiés aux voyagistes ont eux été déplacés dans un barnum devant le terminal principal, où depuis 2018 un nouvel aménagement a également été créé comprenant une plateforme pour les bus reliant l'aéroport au centre-ville de Nantes et une salle pour les équipages de Volotea. La surface de l'aérogare est de 43 512 m2 et elle accueille chaque année près de 7 221 000 passagers. La surface totale des 26 aires de stationnement est de 105 000 m2 ; 5 d'entre elles sont reliées à des satellites et 21 autres ne le sont pas. L'aéroport possède aussi 3 685 m2 de hangars pour les avions. AccèsL'aéroport est desservi par une navette du réseau TAN depuis la station de tramway Commerce en passant par la gare de Nantes. Ce service possède ses propres tarifs. La ligne 38 du réseau TAN relie également l'aéroport aux deux pôles d'échanges multimodaux du sud-Loire Pirmil et Greneraie, et la ligne 98 permet de rejoindre le terminus de la ligne 3 de tramway Neustrie grâce à un arrêt situé à 400 m à pied de l'aéroport. Le , la ministre des Transports Élisabeth Borne annonce le projet de la mise en place d'une navette autonome entre le terminus tramway Neustrie et l'aéroport, empruntant une voie en site propre de 2,5 km sur laquelle circuleraient simultanément trois ou quatre de ces véhicules. Ce nouveau transport collectif convoiera jusqu'à 950 passagers par jour[10]. CaractéristiquesLa piste unique de l'aéroport Nantes-Atlantique a un PCN de 49 F/C/W/T[11]. Évolution du traficLe trafic charter est passé de 659 000 en 2004, 34 % du total, à 690 000 en 2012, 19 % du total[12]. L'emport moyen, nombre moyen de passagers par vol commercial, est passé de 46 en 2000 (1 992 909 passagers pour 42 959 mouvements) à 114 en 2019 (7 227 411 passagers pour 63 207 mouvements)[13]. Ayant plus que triplé avec plus de 234 % de trafic passagers entre 2005 et 2019, Nantes Atlantique est l'aéroport de plus de 1 000 000 passagers connaissant la plus forte croissance en nombre de passagers parmi les aéroports français. Le cap des quatre millions de passagers est franchi en décembre 2014, celui des cinq millions en novembre 2017[14], celui des 6 millions en 2018[15] et celui des 7 millions en 2019[16]. À cause de la pandémie de Covid, le nombre de passagers s'est établi en 2020 à 2.3 millions de passagers. En 2021 l'aéroport voit passer 3.3 millions de passagers[17]. Depuis 2020 et la reprise du trafic aérien, l'aéroport de Nantes tend à s'imposer comme étant le premier aéroport de l'Ouest de la France, le 8e de France (6e de province) en nombre de passagers[18], en dépassant celui de Bordeaux[19],[20]. Tableau
Compagnies aériennes et destinationsLes vols réguliers joignent 96 destinations (dont 12 domestiques) dans 23 pays reliés par 21 compagnies aériennes, celles ayant le plus de destinations sont : Volotea (48), easyJet (26), Transavia (25), Air France (2), Ryanair (12), Vueling (3)[21]. Les destinations desservies depuis l’aéroport de Nantes couvrent essentiellement l'Europe et l'Afrique du Nord, ainsi que Montréal. Compagnies basées
Avec cinq Airbus A319, l'aéroport devient en octobre 2017 la base la plus importante de Volotea en nombre de sièges, avant Venise, avec 1 100 000 sièges mis en vente[22]. Le 7 septembre 2018, la compagnie EasyJet annonce son expansion en France et notamment à Nantes, qui devient à l'été 2019 la septième base française de la compagnie. Elle annonce y baser trois Airbus A320, la création d'une centaine d'emplois et l'ouverture d'une dizaine de nouvelles destinations européennes[23]. Le 10 septembre 2018, Transavia France annonce à son tour un renforcement important de ses opérations à Nantes, en annonçant y baser deux Boeing B737-800 supplémentaires, portant à 5 le total d'avions basés par la compagnie, avec à la clef des renforcements de fréquences vers les destinations existantes et l'ouverture de 5 nouvelles destinations[24]. À partir du , Volotea augmente sa présence sur le tarmac nantais, en y basant 2 premiers nouveaux Airbus A320, puis 6 au cours de l'été, en remplacement des 5 actuels A319. En 2022, Volotea renforce encore sa présence à Nantes avec un total de 8 avions basés. Réduction de la voilure d'Air France au profit de sa filiale à bas prix : TransaviaAu fil des années, la part des vols de compagnies à bas prix a augmenté de manière exponentielle depuis 2005 sur le réseau européen mais aussi national. Dans un premier temps, Air France a cherché à remodeler son réseau européen. Bruxelles, Düsseldorf, Amsterdam, Barcelone, Londres City & Milan Malpensa[25],[26],[27] ont été des liaisons opérées durant de nombreuses années avant d'être abandonnées, tandis que Southampton, Manchester et Barcelone ont été reliées à la ville de Loire-Atlantique de manière plus épisodique en 2012[28], & Cork en 2016[29],[30] (opéré par CityJet en partage de code avec Air France). Néanmoins, une autre liaison vers l'Allemagne a été lancée comme Hambourg en 2017[31],[32],[33]. Le hub d'Amsterdam aux Pays-Bas permet le maintien pérenne de cette liaison. Le réseau national n'avait pas été modifié. L'apparition en 2010 d'une nouvelle liaison vers Paris-Orly, abandonnée en 1996, visait à rendre l'aéroport nantais plus accessible vers et depuis les Antilles[34]. Les liaisons estivales restent au fil des années éphémères, entre la Corse et le Sud de la France, comme la liaison Nantes-Biarritz opérée en 2012 en ERJ170[28]. Au printemps 2020, la pandémie de covid-19 ayant entraîné une chute du trafic aérien, Air France a été la seule compagnie à opérer depuis Nantes vers Paris et Lyon, avant la fermeture complète de l'aéroport au trafic commercial. C'est la même compagnie qui a signé la relance du trafic le 8 juin 2020 avec 3 vols hebdomadaires depuis Lyon-Saint-Exupéry[35]. L'année 2020 marque un changement de l'offre d'Air France-KLM au départ de l'aéroport Nantes-Atlantique. Air France a mis un terme à un nombre important de ses routes, justifié en partie par la faible rentabilité des routes intérieures ainsi que par la pandémie de Covid-19, notamment après août 2020, mais aussi par les efforts écologiques demandés par l'état en échange d'un prêt d'argent[réf. nécessaire]. Sur le site d'Air France Corporate, il est mentionné que les liaisons vers les destinations suivantes ont été opérées depuis Nantes durant l'été 2020 : Ajaccio, Bastia, Calvi, Figari, Lyon, Marseille, Nice, Paris CDG, Toulon[36], cette dernière ayant été créée en 2019[37]. Ainsi, les routes dorénavant fermées sont celles vers : Ajaccio, Bastia, Calvi, Düsseldorf, Hambourg, Lille, Strasbourg, Marseille, Paris-Orly, Nice, Toulon et Toulouse[38],[39]. À Nantes, plus de 200 postes Hop! Air France ont été supprimés[40]. Les aéroports de Marseille et Nice sont maintenant desservis à l'année par Transavia, la filiale à bas prix d'Air France, ainsi que les destinations saisonnières Toulon, Ajaccio, Bastia et Calvi[41],[42] depuis 2020 et Figari a été ajouté au programme saisonnier de 2021. Une destination autrefois délaissée par HOP Air France, Montpellier, ouvre sous la houlette de la low cost. Cette transition est portée par une nouvelle stratégie. Les appareils opérés par Transavia sont majoritairement (85/89 appareils) des Boeing 737-800 d'une capacité de 189 places[43] contre des CRJ700 de 72 places, CRJ1000 de 100 places, ERJ170 de 76 places ou ERJ190 de 100 places pour Air France Hop!. Les fréquences ont été réduites. Ainsi, Air France opérait par exemple jusqu'à 3 vols quotidiens entre Nantes et Marseille contre un à deux vols quotidiens pour Transavia (sauf le samedi), et réduit à 3 vols hebdomadaire durant la période estivale. Ainsi, seuls les hubs de Paris-Charles-de-Gaulle et Lyon-Saint-Exupéry sont encore desservis par Air France à l'année[44],[45]. KLM opére dorénavant les vols entre Nantes et Amsterdam. Destinations passagersLes destinations domestiques les plus fréquentées sont Lyon (519 785 passagers en 2018), suivie de Paris (494 074), puis Marseille (332 330), Toulouse (295 859), Nice (251 674) et Montpellier (191 474)[46]. Genève et Londres reçoivent 200 000 passagers chacun[47]. Navette entreprise
L'aéroport accueille une des rares navette aérienne française pour une entreprise, Airbus : deux vols journaliers lorsque la rotation est opérée. Celle ci est majoritairement active en semaine mais les jours des rotations sont variables. Une trêve estivale est notée, l'avion étant déployé sur les lignes du réseau d'Air Corsica durant l'été. Elles sont effectuées par l'ATR42-500 F-HAIB affrété par Air Corsica à Elix Aviation. La rotation possède le routing suivant : Saint-Nazaire-Nantes-Toulouse le matin et Toulouse-Nantes-Saint-Nazaire-Toulouse le soir. Le contrat, signé en 2019, est valable pour une durée de 5 ans. Celui-ci fait d'Air Corsica le troisième opérateur sur cette liaison, succédant ainsi à Airliner devenue Air France Hop, qui a cessé d'utiliser les ATR 42-500[48]. Fret
Certaines parties fabriquées par Airbus à Bouguenais (caissons centraux notamment), ont été acheminées par Beluga pour la chaîne d'assemblage du site de l'aéroport de Hambourg-Finkenwerder. Depuis une réorganisation en 2017, les Belugas ST ne passent plus par Nantes. Depuis le 06 novembre 2020, l'aéroport est desservi par la nouvelle version du Beluga : le Beluga XL[49]. Entre 2017 et 2020, ces pièces ont été acheminées par la route ou par barge sur la Loire jusqu'à Saint-Nazaire d'où elles partaient par bateau jusqu'en Allemagne[50]. Entre le 14 mai 2020 et fin juin 2020, un pont aérien entre la ville de Nankin en Chine et Nantes a été mis en place afin d'acheminer rapidement des masques chirurgicaux à la suite de la pandémie de Covid-19. L'opérateur, Air Caraïbes, exploite soit un A350-1000 ou un A350-900 permettant l'acheminement de 5 millions de masques par rotation. Ces vols spéciaux ont été au nombre de 22, et leur fréquence était de 3 fois par semaine. C'est la première fois que l'aéroport de Nantes accueille un vol direct depuis la Chine. Néanmoins, aucune rotation régulière passager ni cargo n'est prévue après cette période[51]. Histoire des vols long courriers à NantesAmérique du NordMontréalDepuis avril 1990, l'aéroport de Nantes accueille des vols long courriers de façon régulière. La première ligne, la seule à être encore active aujourd'hui, est vers l'aéroport Montréal Trudeau, situé au Canada. Pour la saison été 2006, un seul vol par semaine est programmé[52], puis, en 2007, la compagnie aérienne canadienne offre une deuxième rotation hebdomadaire pour la période de mai à octobre en A310[53]. En 2014, la compagnie aérienne proposait 2 rotations hebdomadaires en saison été, dont une des rotations en A330-200 au lieu de l'A310 qui opérait précédemment sur la ligne, traduisant un engouement pour la liaison[54]. Aujourd'hui, Air Transat opère depuis 2018 deux à cinq vols hebdomadaires de mai à octobre en A330-200 bi-classe d'une capacité de 345 sièges ou en A321LR en fonction de la période[55],[56]. Les chiffres de fréquentation sont excellents, 92% de remplissage en 2017, ce qui permet à la compagnie de pérenniser la liaison[57]. Exceptionnellement en 2021, à cause de la Covid-19, aucun avion Air Transat ne se pose à Nantes. La compagnie ayant arrêtée toute activité depuis plus de six mois, il faut reformer des pilotes et la saison estivale s'annonce trop avancé. Air Transat mise alors sur le service TGV+Air pour pallier son absence[58],[59]. Cette année fait exception car Nantes figure déjà sur le programme de vol de l'été 2022[60]. En 2023, pour la première fois depuis l'inauguration de la ligne, le service est proposé jusqu'en janvier 2024 au moyen d'Airbus A321LR[61],[62]. En 2024, Air Transat annonce l'annualisation de la liaison à raison de 2 rotations hebdomadaires sur la saison hiver 2024-2025, toujours en A321LR[63],[64]. New YorkEn 1987, la compagnie aérienne UTA, en difficultés par la fréquentation en baisse de son réseau africain cumulée aux déboires de l'avion DC-10, souhaite étendre son réseau. Elle demande, en avril 1987, la permission d'opérer une liaison entre Paris et l'aéroport de Newark. Alors qu'en 1986, elle avait été autorisée à opérer une liaison entre Paris et San Francisco, la réponse apportée en juillet 1987 est négative pour la ligne vers New York. UTA propose en février 1989 à l'état de rallier Newark à cinq villes françaises en vol directs : Bordeaux, Lille, Marseille, Mulhouse et Toulouse. Le 3 juin 1989, seules celles depuis Bordeaux, Marseille et Toulouse sont approuvées. Le président René Lapautre, propose deux nouvelles villes de départ, qui lui sont accordées, Montpellier et Nantes[65]. Le mardi 17 octobre 1989, le vol inaugural entre Nantes et Newark a eu lieu à bord d'un DC-10, en présence de Jean-Claude Péron, représentant d'UTA à Nantes, sur le tarmac nantais[66]. Par la suite, les vols s'effectuent de manière hebdomadaire le mardi[67]. Toutefois, en novembre 1989, une négociation secrète aboutit à la cession de la majorité des actions d'UTA à Air France, qui en prend alors le contrôle. C'est elle qui reprend donc les opérations de la ligne. Or, la compagnie tricolore considère la desserte des régions comme « marginale »[68]. Soupçonnée d'avoir participé à une rupture commerciale par le Sénat, le taux de remplissage de la ligne est passé de plus de 60 % lorsqu'elle était sous le contrôle de l'U.T.A., à moins de 25 % lorsque Air France en a pris le contrôle[68]. À peine un an après son inauguration, la liaison est supprimée en novembre 1990[69]. En 2003, une nouvelle compagnie, Ocean Airways, souhaite baser des avions à Nantes et ouvrir la desserte vers l'aéroport de Newark en A340-300 d'une capacité de 307 sièges avec trois vols hebdomadaires[70],[71]. La compagnie table sur un remplissage de 50% la première année. Le premier vol est prévu le 30 janvier 2004[72]. Mais un manque de trésorerie à la suite du désistement d'un des grands actionnaires[73] provoquera la liquidation judiciaire de la compagnie, sans qu'aucun avion n'ait pu décoller un jour[74],[75]. Le samedi , un vol charter affrété par le Tour-Opérateur Spots Évasions a rallié New York à Nantes en 6h30 à l'occasion des 100 ans de leur entrée en guerre aux côtés des alliés. L'appareil, un Boeing 757 de 112 sièges, était équipé de classes premium, business et première exclusivement. L'aller de Nantes à New York a été effectué à bord d'un bateau : le Queen Mary 2[73]. Depuis, l'hypothèse de la réouverture de la ligne en régulier est revenue régulièrement dans les journaux :
QuébecToujours sur le même continent, l'aéroport de Nantes-Atlantique a été relié à la ville de Québec en 2009 et 2010 en A330 par la compagnie Corsairfly, à l'époque très active en province. Les vols, d'une durée de 7:25 et tous en provenance Paris Orly, décollaient de l'aéroport nantais tous les samedis en saison à 13:05, heure de Paris et portaient le numéro de vol SS918[82]. Néanmoins, en automne 2010, la compagnie change de route d'un point de vue stratégique et abandonne l'aéroport de Québec dès la saison 2011 et de facto, sa liaison avec Nantes[83]. TorontoDurant la saison été 2011, Air Transat a opéré une liaison entre Nantes et Toronto à raison d'un vol par semaine, au moyen d'un Airbus A310[84],[85]. En revanche, elle n'est plus apparente dans les programmes de la compagnie depuis 2014[54]. Outre-mer françaisDurant de nombreuses années, l'aéroport a été relié à des villes d'outre-mer. La Réunion-Saint DenisL'aéroport de Roland-Garros a accueilli durant de nombreuses années des vols depuis l'aéroport de Nantes et ce avec deux compagnies différentes. Dès décembre 2005, Corsairfly, filiale du groupe TUI, inaugure la liaison de façon saisonnière. Le succès de la ligne est immédiat et la compagnie annualise la liaison le 11 novembre 2009. La compagnie déploie un Boeing 747-400 bi-classe de 582 sièges par semaine le mercredi[86],[87]. Néanmoins, à la suite de difficultés financières importantes, le plan « Take off » est présenté et approuvé par la direction et le CE en 2010[88]. Ce plan prévoit notamment la disparition de toutes les lignes au départ de la province pour se recentrer sur la base d'Orly. Nantes en fait les frais et la liaison est supprimée des programmes de vols dès le 23 janvier 2011[89],[90]. La compagnie n'abandonne pas la ville principale des pays de la Loire car le service TGV+Air permet aux voyageurs de rejoindre la Réunion avec Corsair depuis Paris Orly avec la section Nantes-Paris opérée en TGV[91]. Toutefois, une autre compagnie française basée à l'aéroport de la Réunion garde en ligne de mire la liaison Réunion-Province et profite de la défection de sa concurrente pour reprendre la route. Dès le 11 février 2011, la liaison reprend son envol en B777-200ER[92] tri-classe par Air Austral qui dépêche un appareil tous les mercredis et vendredis sur le tarmac nantais qui partent à 17:00 heure nantaise et portant le numéro de vol UU948[93],[94]. Néanmoins, les prix son en légères hausse, à partir de 804€ TTC aller-retour[95]. Étant à son tour en difficulté, le transporteur aérien suspend ses vols provinciaux et le dernier vol vers la réunion s'est déroulé le 17 janvier 2013, ce qui signe également le dernier vol commercial opéré en direct entre Nantes et l'île de la réunion, 7 ans après son ouverture[96],[97]. Martinique-Fort de FranceDes documents mentionnent l'existence de la ligne dès 1989, mentionnée dans un rapport du Sénat chargé d'examiner la gestion administrative, financière et technique de l'entreprise nationale Air France et des sociétés de toute nature[98]. En 1997, 60 vols réguliers et 53 vols charters ont été opérés[99]. Durant l'hiver 1998,l'année 1999 et l'hiver 2000, la liaison a été exploitée par Aérolyon en DC10. En 2001, le trafic entre l'aéroport Atlantique et l'aéroport martiniquais battait des records avec une augmentation de 28%[100] par rapport à l'an 2000 même si l'on ne recense que 35 vols réguliers cette saison[101]. La compagnie Corsairfly a également fait décoller ses avions vers Fort de France durant la saison 2009[102] en B747-400 de 582 sièges bi-classe. La liaison Nantes-Fort de France a existé durant deux saisons hivernales en 2018 et en 2019 sous la houlette de XL Airways[103]. Les vols ont été opérés en A330-200 ou 300 pouvant transporter jusqu'à 408 passagers, toutes les places proposées étant en économie[104]. Du fait de cette grande capacité, un seul vol par semaine est commercialisé les jeudis dès le . Tout comme ses prédécesseurs, la compagnie à bas prix se retrouve durant l'été 2019 en difficultés économiques[105] et se retrouve contraint le 30 septembre 2019 de suspendre l'intégralité des vols. Le liaison est donc supprimée. Mais début juin 2021, la compagnie Corsair International annonce qu'elle compte de nouveau exploiter cette ligne pour la saison hivernale 2021-2022 à la suite de sa politique plus tournée vers les régions et les outre mers (vols depuis Nantes, Lyon, Bordeaux et Marseille en direct). Un aller/retour par semaine a été opéré de décembre 2021 à avril 2022 : le jeudi avec retour le vendredi matin. La liaison a été exploitée par un Airbus A330-300 de 298 ou 352 places[106]. À la suite du succès de cette relance, Corsair a ajouté un second vol hebdomadaire le mardi avec un retour le mercredi matin de décembre 2021 à avril 2022[107]. La compagnie poursuit l'exploitation de la ligne pour les saisons hiver 2022-2023[108] et 2023-2024 en Airbus A330-300 avec une rotation hebdomadaire, respectivement les jeudis et mardis. À la suite des excellents résultats du taux de remplissage de la ligne sur la saison hiver 2022-2023 (90% soit 8000 passagers) et les réservations en cours pour cette saison hiver, Corsair prévoit d'ores et déjà de poursuivre l'exploitation de la ligne sur la saison hiver 2024-2025, toujours en exclusivité mais à bord du plus moderne Airbus de Corsair : l'A330neo[109]. Moyen-Orient & AfriqueTel Aviv-IsraëlEn 2018, Transavia ouvre la première liaison entre Nantes et Israël, opéré en Boeing B737-800[110]. EasyJet lui emboite le pas en ouvrant la même ligne en 2019 avec un A320. Trois vols par semaine seront opérés par la compagnie orange. Cette nouvelle liaison s'inscrit dans le plan de développement de son activité sur le tarmac nantais en y ouvrant une base. En 2020, la crise de Covid-19 fait cesser tout échange entre Nantes et Tel-Aviv. Contrairement à de nombreuses destinations, celle ci n'a pas repris lors de l'été 2021. L'avenir de la ligne est en suspens[111],[112],[113]. Dakar-SénégalEn 2020, Transavia annonce une nouvelle liaison moyen-long courrier pour avril opéré en Boeing 737-800[114]. En raison de la pandémie de Covid-19 elle n' a finalement été lancée que le 25 mai 2022, avec un vol tous les mercredis[115],[116],[117]. Transavia a publié son programme d'hiver 2022-2023, confirmant l’annualisation de la liaison[118]. IslandeDurant la saison 2020, la compagnie aérienne Transavia a opéré un vol par semaine vers Reykjavik en Boeing 737-800[119],[120]. Réduction des nuisancesNuisances sonoresDepuis le , tout vol est interdit entre 0 h et 6 h et les vols les plus bruyants le sont entre 22 h et 6 h[121],[122]. Un premier bilan trois semaines après l'entrée en vigueur du couvre-feu fait apparaître que celui-ci n'est pas respecté, l'essentiel des entorses étant le fait de la compagnie Volotea[123]. Deux autres mesures devraient également limiter l'exposition des riverains aux nuisance sonores[124] :
Toutefois, la DGAC prévoit une augmentation de l'activité de l'aéroport à l'horizon 2040 : 11 millions de passagers et 77 300 mouvements, contre 7,2 millions de passagers et 69 081 mouvements en 2019. Projet de modernisationÀ la suite de l'abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le , le gouvernement envisage la modernisation de l'aéroport Nantes-Atlantique[125], avec dans un premier temps l'agrandissement de l'aérogare sur l'emprise actuelle, puis la réfection de la piste actuelle et son éventuel allongement, avec l'objectif de réduire les nuisances sonores à Nantes et Saint-Aignan-Grandlieu[126]. Le rapport des médiateurs évoque une optimisation progressive des aménagements aéroportuaires à partir de 2020, avec un phasage des travaux en trois temps jusqu'à 2035[127], pour un coût chiffré entre 365 et 460 millions d'euros, y compris le prolongement du tramway jusqu'à l'aéroport, mais hors l'indemnisation qui devra être versée par l'État à Vinci en cas de résiliation du contrat. Cette estimation a été contestée par les pro-NDDL, qui estiment cette rénovation à « plus d'un milliard d'euros » avec les coûts induits par « le droit au délaissement » des maisons soumises à des prescriptions d'urbanisme[127]. Le syndicat mixte aéroportuaire du Grand Ouest estime que la procédure pour l'allongement de la piste, pour laquelle aucune étude environnementale et d'ingénierie n'a encore été engagée, pourrait prendre 10 ans, voire 15 en cas de recours[127]. Les actuels propriétaires, surtout ceux qui venaient d’acheter autour de l’aéroport de Nantes et qui espéraient son déménagement, craignent désormais une baisse de la valeur de leur logement[128]. 3 500 et 6 000 d'entre eux subiraient directement les nuisances sonores de cette décision, et 67 000 personnes habitant l'agglomération nantaise subiraient ces nuisances de manière « plus modérées »[128]. En revanche, les logements situés près de Notre-Dame-des-Landes devraient bénéficier d'une plus-value importante[128]. L'extension de la piste vers le sud se heurterait à un espace naturel protégé et classé par l’Union européenne et la loi littoral, le lac de Grand-Lieu[128]. Lors de la controverse sur le projet d'aéroport du Grand Ouest, certains opposants à NDDL affirmaient que le prolongement de la seule piste de Nantes-Atlantique n'aurait aucun impact pour la faune de la réserve naturelle et préserverait même les rives du lac de toute urbanisation. Or, Philippe Viroulaud, directeur adjoint de la Dreal déclarait déjà en 2014 : « Ce n'est pas la proximité de l'aéroport actuel qui limite l'urbanisation de ces communes, mais les contraintes liées à la loi littoral qui resteront en vigueur même si Nantes-Atlantique déménage ailleurs »[129],[130]. Déjà en 2015, d'autres opposants au projet de Notre-Dame-des-Landes (dont l'ACIPA) jugeaient eux-mêmes la prolongation de cette piste totalement inutile jugeant que l'ensemble de propositions et de chiffrages de la DGAC étaient destinés à augmenter artificiellement le coût d’un réaménagement de la plateforme aéroportuaire de Nantes-Atlantique afin de justifier le transfert à Notre-Dame-des-Landes[131]. Le , le gouvernement annonce l'allongement de la piste de 400 m et l'agrandissement de l'aérogare[132]. En janvier 2021, le vice-président de Nantes Métropole chargé des transports annonce que la desserte de l'aéroport par une extension de la ligne 3 du tramway de Nantes n'est plus d'actualité. L'option privilégiée est de créer une halte TER qui relierait directement l'aéroport à la gare de Nantes. En complément, il est envisagé de créer une nouvelle ligne de BHNS[133]. CinémaL'aéroport de Château-Bougon sert de décor pour une partie du film Soigne ta droite de Jean-Luc Godard (1987)[134]. Accidents & Incidents majeurs
Notes et référencesNotes
Références
Voir aussiArticles connexesLiens externes
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