Baillestavy est une commune rurale qui compte 121 habitants en 2021, après avoir connu un pic de population de 380 habitants en 1831. Ses habitants sont appelés les Baillestavyens ou Baillestavyennes.
Géographie
Localisation
Carte de la commune avec localisation de la mairie.
Sur le plan historique et culturel, Baillestavy fait partie de la région de Conflent, héritière de l'ancien comté de Conflent et de la viguerie de Conflent. Ce pays correspond à l'ensemble des vallées pyrénéennes qui « confluent » avec le lit creusé par la Têt entre Mont-Louis, porte de la Cerdagne, et Rodès, aux abords de la plaine du Roussillon[5].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 796 mm, avec 5,6 jours de précipitations en janvier et 4,7 jours en juillet[10]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Eus à 10 km à vol d'oiseau[12], est de 13,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 539,8 mm[13],[14]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[15].
Milieux naturels et biodiversité
Réseau Natura 2000
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des directiveshabitats et oiseaux, constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS)[Note 2].
Un site Natura 2000 a été défini sur la commune au titre de la directive habitats : le « massif du Canigou »[17], d'une superficie de 11 746 ha, culmine à 2 784 mètres à l'extrémité orientale de la chaîne des Pyrénées. Il recèle de nombreuses espèces endémiques pyrénéennes dont certaines atteignent leur limite orientale et présente une gamme variée d'habitats naturels d'intérêt communautaire liés à l'étagement de la végétation[18].
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Deux ZNIEFF de type 2[Note 3] sont recensées sur la commune[19] :
le « massif des Aspres » (28 819 ha), couvrant 37 communes du département[20] ;
le « massif du Canigou » (19 263 ha), couvrant 15 communes du département[21].
Urbanisme
Typologie
Au , Baillestavy est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[I 2].
Elle est située hors unité urbaine[I 1] et hors attraction des villes[I 3],[I 4].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (98,1 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (100 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (68,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (28,1 %), zones agricoles hétérogènes (1,9 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (1,8 %)[22]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Voies de communication et transports
Accès par la RD 13.
Risques majeurs
Le territoire de la commune de Baillestavy est vulnérable à différents aléas naturels : inondations, climatiques (grand froid ou canicule), feux de forêts, mouvements de terrains et séisme (sismicité modérée). Il est également exposé à deux risques particuliers, les risques radon et minier[23],[24].
Risques naturels
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par crue torrentielle de cours d'eau du bassin de la Têt[25].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont soit des glissements de terrains, soit des chutes de blocs, soit des effondrements liés à des cavités souterraines[26].. L'inventaire national des cavités souterraines permet par ailleurs de localiser celles situées sur la commune[27]
Risque particulier
La commune est concernée par le risque minier, principalement lié à l’évolution des cavités souterraines laissées à l’abandon et sans entretien après l’exploitation des mines[28].
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Toutes les communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune de Baillestavy est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[29].
Toponymie
Formes du nom
Le nom catalan de Baillestavy est Vallestàvia.
Le nom apparait en 949 sous la forme de Valle Stavia. Le lieu est mentionné en 1607 sous le nom de Ballastavia[8].
La commune est connue en 1793 comme Ballestavi et en 1801 sous les noms de Bellestavey et Baillestavy[7].
Étymologie
Le nom vient du latin Vallis Stavia. Trois significations ont été proposées :
la vallée des estives ; mais presque impossible car en latin l'estive ou les estives = estiva et on ne retrouve pas trace de ce terme radical dans Stavia ; ainsi [a] de /sta/ au lieu du [i] de /sti/, [via] au lieu de [va] ; évolutions phonétiques difficilement explicables par les mécanismes articulatoires connus.
la vallée de l'étable (du latin stabula) ;
la vallée de Stabius (nom de personne).
La dernière interprétation semble la plus probable[30].
Histoire
Le site de Baillestavy est occupé depuis l'Antiquité du fait de la présence de minerai de fer. L'exploitation se poursuit jusqu'au XIXe siècle et au moins deux forges étaient encore en activité au début du XVIIe siècle (en 1607 : les dos fargues de Ballestavia)[8]. L'une d'elles a donné son nom à l'un des deux hameaux du village.
Baillestavy est mentionnée pour la première fois dans une charte datée du dans laquelle le comte de CerdagneSunifred II fait don du lieu de Valle Stavia à l'abbaye Saint-Michel de Cuxa qui, certainement, poursuivit l'exploitation des mines de fer[8].
L'ancienne église Saint-André apparaît en novembre 1011 dans une bulle du pape Serge IV énumérant les possessions de l'abbaye Saint-Michel de Cuxa, dont elle fait partie (« Vallem Stabiam cum ecclesia Sancti Andreae », soit « Baillestavy avec l'église Saint-André »)[31]. Le château est quant à lui mentionné pour la première fois en 1254 sous le nom de castrum de Vallestavia[8]. Au XVIIe siècle, l'ancienne église est abandonnée après qu'elle a été supplantée par un nouveau lieu de culte, également dédié à saint André, qui s'élève dans le village, à l'emplacement de l'ancien château seigneurial[31] (dont le donjon est transformé en clocher).
Au XVIIe siècle, Baillestavy est en plein cœur de la guerre du sel et de la rébellion des Angelets, dont Joan Miquel Mestres, originaire de la commune, est un des acteurs principaux[32].
Politique et administration
Canton
En 1790, la commune de Baillestavy est incluse dans le canton de Vinça, qu'elle ne quitte plus par la suite[33].
La population est exprimée en nombre de feux (f) ou d'habitants (H).
Évolution de la population
1358
1365
1378
1709
1720
1767
1774
1789
20 f
21 f
7 f
60 f
24 f
321 H
62 f
77 f
(Sources : Jean-Pierre Pélissier, Paroisses et communes de France : dictionnaire d'histoire administrative et démographique, vol. 66 : Pyrénées-Orientales, Paris, CNRS, , 378 p. (ISBN2-222-03821-9))
Démographie contemporaine
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[40]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[41].
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 73 personnes, parmi lesquelles on compte 54,8 % d'actifs (43,8 % ayant un emploi et 11 % de chômeurs) et 45,2 % d'inactifs[Note 5],[I 5]. En 2018, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui du département, mais supérieur à celui de la France, alors qu'en 2008 il était supérieur à celui du département.
La commune est hors attraction des villes[Carte 2],[I 8]. Elle compte 11 emplois en 2018, contre 19 en 2013 et 18 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 33, soit un indicateur de concentration d'emploi de 33,3 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 42,7 %[I 9].
Sur ces 33 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 11 travaillent dans la commune, soit 33 % des habitants[I 10]. Pour se rendre au travail, 81,8 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 3 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 15,2 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 11].
Activités hors agriculture
Secteurs d'activités
8 établissements[Note 6] sont implantés à Baillestavy au [I 12].
Le secteur des autres activités de services est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 25 % du nombre total d'établissements de la commune (2 sur les 8 entreprises implantées à Baillestavy), contre 8,5 % au niveau départemental[I 13].
Entreprises et commerces
L'économie est essentiellement agricole et l'on trouve à Baillestavy une dizaine d'éleveurs (bovins, caprins, porcins, volailles et ânes catalans)[49].
Le village dispose d'un commerce multi-fonctions : café-restaurant, épicerie, presse, tabac et bibliothèque municipale[50].
Quelques artisans sont également installés à Baillestavy : un maçon, un ferronnier et un céramiste[51].
↑Dans les sites Natura 2000, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[16].
↑Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'établissement, au sens de l’Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑Les données relatives à la surface agricole utilisée (SAU) sont localisées à la commune où se situe le lieu principal de production de chaque exploitation. Les chiffres d'une commune doivent donc être interprétés avec prudence, une exploitation pouvant exercer son activité sur plusieurs communes, ou plusieurs départements voire plusieurs régions.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[53].
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Jean-Pierre Pélissier, Paroisses et communes de France : dictionnaire d'histoire administrative et démographique, vol. 66 : Pyrénées-Orientales, Paris, CNRS, , 378 p. (ISBN2-222-03821-9).
↑https://maitron.fr/spip.php?article93961, notice GUERRE Jean, Marc, Roch par André Balent, version mise en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 4 avril 2017.
↑Les fours se trouvent le long de la route qui monte dans la vallée de la Llentilla, entre Baillestavy et Valmanya. Voici un extrait d'un texte explicatif tel qu'il est écrit sur un panneau, sur place : "Ces fours de grillage constituaient un aménagement fondamental de l'exploitation minière qui s'est développée au tout début du XXe siècle, sur les collines de Rebolledes, de l'autre côté de la vallée de la Llentilla. Ils ont été érigés vers 1910 par la Compagnie des mines de fer et de manganèse de Masseguin (Lozère), substituée en 1911 par la compagnie des mines, fonderies et forges d'Alès (Gard). Recevant le minerai à l'aide d'un transporteur aérien long de quelques 250 mètres, ces fours pouvaient grilles une vingtaine de tonnes de minerai carbonaté par jour. Une fois grillé, le minerai était acheminé par charrettes jusqu'à la gare de Vinça, d'où il était expédié vers les hautes-fourneaux du Gard." Voir : www.les-pyrenees-orientales.com, et Les fours de grillage de Rebolledes, L'exploitation du minerai de fer du site de Rebolledes sur www.manuclabecq.fr.