Mantet est une commune rurale qui compte 33 habitants en 2021, après avoir connu un pic de population de 201 habitants en 1872. Ses habitants sont appelés les Mantetaïres ou 0.
Géographie
Les limites communales de Mantet et celles de ses communes adjacentes.
Localisation
Carte de la commune avec localisation de la mairie.
Sur le plan historique et culturel, Mantet fait partie de la région de Conflent, héritière de l'ancien comté de Conflent et de la viguerie de Conflent. Ce pays correspond à l'ensemble des vallées pyrénéennes qui « confluent » avec le lit creusé par la Têt entre Mont-Louis, porte de la Cerdagne, et Rodès, aux abords de la plaine du Roussillon[5].
La superficie de la commune est de 3 215 ha. L'altitude varie entre 1 381 m et 2 688 m[8].
Au sud-est et à l'est, la séparation avec le territoire de Py s'effectue par la Cime de Pomarole (2 456 m) (ou de Pomerola), le Pla Segala (2 250 m) et le Mouscaillou (2 244 m) (ou Moscalló) surplombant le col de Mantet (1 761 m) qui met en relation la vallée de Mantet et la vallée de la Rotja(ou Rojà).
Au sud et au sud-ouest, la ligne de crête sépare Mantet de Prats-de-Mollo-la-Preste entre les pics du Roc de la Mort de l'Escoula (2 463 m) (ou Mort de l'Escolà) et de Roc Colom (2 507 m), puis sert de limite frontalière avec le petit village espagnol de Setcases, en passant par le puig de la Llosa (2 456 m), le puig de Coma Armada (2 496 m) et le pic de la Dona (2 702 m). Ainsi, le col de la porteille de Mantet (2 412 m) (ou portella de Mentet), situé entre le puig de Coma Armada (2 496 m) et le pic de la Dona (2 702 m) déjà cités, fait office de frontière avec l'Espagne et met en communication Ripollès et Conflent, grâce au chemin de Camprodon à Villefranche qui le franchit pour relier les bassins du Ter et de la Têt.
Les vallées du Ressec (au sud), de l'Alemany (qui descend de la porteille de Mantet au sud-ouest) et du riu de Caret (à l'ouest) convergent en éventail vers le pied du col de Mantet où s'est établi le village. Ces trois torrents donnent naissance à la rivière de Mantet laquelle, vers le nord, s'engouffre dans le défilé qui la conduit vers les gorges de Nyer entre, flanc ouest, la Serre de Pocarobe (ou delà Pocaroba) (1 575 m) et, flanc est, la Farga Vella (entre 1 406 m au niveau de la rivière et 1 600 m environ).
En amont, les grands plateaux d'altitude au sud qui dominent la vallée du Ressec (Pla Segala, Pla de Campmagre [vers Roc Colom], Pla de Coma Armada) et les anciens cirques glaciaires au sud-ouest qui surplombent la vallée de l'Alemany (Coma de la Portella, Coma de la Dona, Coma de Bassibès) constituent le vaste domaine des troupeaux à l'estive.
La commune se trouve dans le secteur sud du vaste massif du Canigou-Carança. Ici, la formation principale est composé d'orthogneiss, ou métagranite. Cette formation est issue du granite d'une intrusion ignée profonde qui, il y a environ 470 millions d'années, à l'Ordovicien, a fait intrusion dans des formations sédimentaires d'âge cambrien et plus anciennes. Au cours de l'orogenèse hercynienne, il y a environ 300 millions d'années, le granite a été métamorphisé en gneiss. Il a depuis été soulevé par des forces tectoniques et exposé à la surface par l'érosion[9],[10].
Une particularité géologique de cette partie du massif est l'existence d'un certain nombre de "filons de quartz géantes" qui traversent le gneiss dans une direction ouest-est. Ces filons de quartz sont les plus grandes de leur genre dans les Pyrénées[11]. Des affleurements de ces filons de quartz se trouvent sur les pentes du pic de la Dona, aux rocs Blancs, à la cime de Pomerole et au roc Colom (et, plus à l'est, dans la commune de Py, aux Esquerdes de Rotjà).
La commune est classée en zone de sismicité 4, correspondant à une sismicité moyenne[12].
Hydrographie
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Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 7,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 803 mm, avec 5,3 jours de précipitations en janvier et 6,6 jours en juillet[13]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune du Tech à 21 km à vol d'oiseau[15], est de 12,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 146,5 mm[16],[17]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[18].
la réserve naturelle nationale de Mantet, classée en 1984 et d'une superficie de 3 022 ha, occupe la quasi-totalité du territoire de la commune. Elle s’étage de 1 400 m à 2 700 m d’altitude, avec les forêts occupant les versants nord, tandis que les versants sud font place à des milieux plus ouverts où se développe la lande à genêt purgatif[23],[24].
le « massif du Canigou », d'une superficie de 11 746 ha, culmine à 2 784 mètres à l'extrémité orientale de la chaîne des Pyrénées. Il recèle de nombreuses espèces endémiques pyrénéennes dont certaines atteignent leur limite orientale et présente une gamme variée d'habitats naturels d'intérêt communautaire liés à l'étagement de la végétation[27] et au titre de la directive oiseaux[26]
le « canigou-conques de La Preste », d'une superficie de 20 224 ha, abrite une avifaune de montagne riche et diversifiée, tant au niveau des rapaces que des passereaux et des galliformes. Elle est également fréquentée régulièrement par deux couples de gypaètes barbus et, en été, par un nombre important de vautours fauves en provenance du territoire espagnol[28].
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Une ZNIEFF de type 1[Note 3] est recensée sur la commune[29] :
la « vallée de Mantet » (5 167 ha), couvrant 2 communes du département[30] et une ZNIEFF de type 2[Note 4],[29] :
les « chaine du Puigmal et vallées Adjacentes » (28 390 ha), couvrant 15 communes du département[31].
Carte des ZNIEFF de type 1 et 2 à Mantet.
Carte de la ZNIEFF de type 1 sur la commune.
Carte de la ZNIEFF de type 2 sur la commune.
Urbanisme
Typologie
Au , Mantet est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[I 2].
Elle est située hors unité urbaine[I 1] et hors attraction des villes[I 3],[I 4].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (100 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (100 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (57,2 %), forêts (30,3 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (12,5 %)[32]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Voies de communication et transports
Mantet est uniquement accessible par la route départementale 6 par le col de Mantet, achevée en 1969. Le village aboutissant à un cul-de-sac, il n'existe aucune autre voie de communication.
Risques majeurs
Le territoire de la commune de Mantet est vulnérable à différents aléas naturels : inondations, climatiques (grand froid ou canicule), feux de forêts, mouvements de terrains, avalanche et séisme (sismicité moyenne). Il est également exposé à un risque particulier, le risque radon[33],[34].
Risques naturels
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par crue torrentielle de cours d'eau du bassin de la Têt[35].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont soit des mouvements liés au retrait-gonflement des argiles, soit des glissements de terrains, soit des chutes de blocs[36]. Une cartographie nationale de l'aléa retrait-gonflement des argiles permet de connaître les sols argileux ou marneux susceptibles vis-à-vis de ce phénomène[37].
Ces risques naturels sont pris en compte dans l'aménagement du territoire de la commune par le biais d'un plan de prévention des risques inondations et avalanches[38].
Carte des zones inondables.
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des argiles.
Risque particulier
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Toutes les communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune de Mantet est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[39].
La première mention du nom est villa Mentedo en 1011. On rencontre Mentet dès 1097[41], puis Mented et Mentedi. Au XIVe siècle, on revient à Mentendo, puis Mantet devient la forme la plus courante. Cette dernière forme s'impose à partir du XVIIe siècle[42].
Étymologie
Deux hypothèses s'affrontent concernant l'étymologie de Mantet.
Pour Lluís Basseda, le nom de la commune a pour origine le mot latinMentha (menthe) auquel est accolé le suffixe collectif -etum, ce qui désigne un lieu où la menthe abonde[42].
Jean Rigoli propose une autre origine. La menthe n’est pas particulièrement plus abondante qu’ailleurs aujourd'hui à Mantet et le toponyme serait alors un dérivé de ment, terme archaïque associé aux cols et passages pyrénéens, comme le sont aussi d'autres dénominations telles ancise, ansa ou jou. Une fois oublié le sens primitif de passage de montagne, Mented a subi l'attraction paronymique du nom de la plante mentha ou menta. Au Moyen Âge, les scribes des chartes se contentent, comme pratiquement partout, de latiniser le Mented des autochtones, en joignant à Menta le suffixe collectif -etum pour former Mentetum, faux phytonyme qui connaît les évolutions que l'on sait de Menteto en Mantet puis en Mentet, pour finir par Mantet[43].
Histoire
Mantet, protégé par un splendide isolement, rompu par l'arrivée d'une route du bout du monde qui, en 1964, l'a enfin rattaché à ses contemporains, a connu ainsi l'épilogue de la légende du « dernier village de France » qui parlait de ce hameau, aux confins des terres d'Espagne, enclavé entre des monts de plus de deux mille mètres, où ne pouvaient parvenir que chèvres et mulets pratiquant un affreux sentier bordé de précipices, où les maisons, bâties sur un fumier millénaire, abritaient une race de contrebandiers sales et sauvages menant leur fragile existence parmi les aigles, les isards et les sangliers.
La population est exprimée en nombre de feux (f) ou d'habitants (H).
Évolution de la population
1365
1720
1767
1789
9 f
7 f
90 H
18 f
(Sources : Jean-Pierre Pélissier, Paroisses et communes de France : dictionnaire d'histoire administrative et démographique, vol. 66 : Pyrénées-Orientales, Paris, CNRS, , 378 p. (ISBN2-222-03821-9))
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[50]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[51].
Le Mantestival, festival estival de musique aux styles variés (rock, jazz, reggae, ska, etc.), en milieu rural. Il s'est tenu en 2001, 2002, 2004 et 2005 et a réuni plus d'un millier de spectateurs lors de sa dernière année. Il n'y a pas de nouvelle édition prévue à ce jour.[réf. nécessaire]
Santé
Sports
Aucun institut sportif n'est établi à Mantet, en revanche certaines activités sportives sont librement pratiquées : pêche, chasse, pétanque, randonnée pédestre.
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 22 personnes, parmi lesquelles on compte 60,9 % d'actifs (52,2 % ayant un emploi et 8,7 % de chômeurs) et 39,1 % d'inactifs[Note 6],[I 5]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui de la France et du département.
La commune est hors attraction des villes[Carte 2],[I 8]. Elle compte 14 emplois en 2018, contre 21 en 2013 et 12 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 13, soit un indicateur de concentration d'emploi de 108,6 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 53,6 %[I 9].
Sur ces 13 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 10 travaillent dans la commune, soit 77 % des habitants[I 10]. Pour se rendre au travail, 23,1 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 7,7 % les transports en commun, 38,5 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 30,8 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 11].
Activités hors agriculture
4 établissements[Note 7] sont implantés à Mantet au [I 12].
Le secteur de l'administration publique, l'enseignement, la santé humaine et l'action sociale est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 25 % du nombre total d'établissements de la commune (1 sur les 4 entreprises implantées à Mantet), contre 13,9 % au niveau départemental[I 13].
Quittant l’église pour descendre à La Farga, grande prairie s’étendant par-delà le torrent du Ressec, se trouve le marteau de l’ancienne forge, daté de 1774, pièce maîtresse d’une activité métallurgique remontant haut dans le temps puisqu’il existait, en aval, une forge plus ancienne encore, La Farga Vella, mentionnée in Plane de Fourno dans l’acte de consécration de l’église en 1102[61].
Georges Bassouls (1919-1982) : naturaliste à l'origine de la création des réserves naturelles de Mantet, Py et Prats-de-Mollo.
Héraldique
Blason
Coupé : au 1er d’azur au col formé de deux montagnes du même, les cimes enneigées d’argent, celle de dextre plus élevée, leur contour souligné de sable, formant la lettre M, à la tête d’isard contournée d'argent brochant en pointe, au 2e fascé d’or et de sable (qui est d'Oms).
Devise
Usque ad summum : jusqu'au sommet
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
Culture populaire
Une partie du documentaire Terres Noires (1961) de Luc Moullet est consacrée au village[63]. Quelques années plus tard, dans son film Brigitte et Brigitte (1966)[64], Luc Moullet fait à nouveau référence à Mantet dont est originaire le personnage principal, de Brigitte Roux, interprétée par Françoise Vatel.
Voir aussi
Bibliographie
Martina Camiade, Joan Becat et Jean-Philippe Meneau, Territoire et droits d'usage : L'exemple de la commune de Mentet (Conflent), ICRESS, coll. « Catalogne nord », (lire en ligne)
Jean Rigoli, Histoire de Mentet : Chronique d'un village de Conflent - Mentet ...fa anys i panys, (lire en ligne)
↑Dans les sites Natura 2000, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[25].
↑Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'établissement, au sens de l’Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑Les données relatives à la surface agricole utilisée (SAU) sont localisées à la commune où se situe le lieu principal de production de chaque exploitation. Les chiffres d'une commune doivent donc être interprétés avec prudence, une exploitation pouvant exercer son activité sur plusieurs communes, ou plusieurs départements voire plusieurs régions.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[59].
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ a et bMichel de La Torre, Pyrénées-Orientales : Le guide complet de ses 224 communes, Paris, Deslogis-Lacoste, coll. « Villes et villages de France », (ISBN2-7399-5066-7).
↑Marteau de l'ancienne forge, sur canigo-grandsite.fr. "Il a été exhumé par le personnel de la Réserve naturelle de Mantet sous la direction de son Conservateur Claude Guisset."