La cathédrale Saint-Léonce de Fréjus est une cathédralecatholique située dans le centre historique de Fréjus, dans le département du Var. Elle est classée Monument historique depuis 1862[1],[2].
C'est un bâtiment à l'origine médiéval mais résultant de plusieurs époques :
baptistère paléo-chrétien du Ve siècle (Art mérovingien), entouré d'une salle octogonale à pans coupés avec absidioles ; les huit colonnes d'angle sont de style corinthien (réemploi d'édifice romain) ; ouvrant sur un étage de forme octogonale.
Vantaux de portes en noyer sculptés datant de 1530 surmontés de fenêtres à croisées.
Cloître à étages avec charpente en bois du XIVe siècle intercalant de multiples petits panneaux peints par des peintres itinérants.
Le linteau datant du , à l'origine de Jacques Durandi, a été restauré au cours du XVIe siècle. Les portes extérieures du XVIe siècle sont surmontées de fenêtres à croisées, avec de remarquables vantaux en bois sculptés Renaissance.
dont une fut donnée par le futur pape Jean XXII, en 1303, et baptisée Saint Léonce, qui après une refonte en 1770, nous est parvenue,
deux cloches classées au titre des objets mobiliers le :
cloche de 1445 (suspendue dans le petit campanile accroché au clocher) avec un texte honorant la Vierge Marie « Ave Maria gratia plena Dominus tecum » et décorée de deux Vierges à l’Enfant et d’un saint Léonce[5]
Les panneaux inférieurs présentent quatre bustes avec tout un décor de vases, candélabres, pilastres, frises végétales, trophées d’armes et autres motifs caractéristiques du langage ornemental de la Renaissance. Il y a aussi des portraits de personnes voulant figurer sur ce portail, elles payaient pour y apparaître. Leurs noms sont encore inconnus.
A droite du portail[7], le cadran solaire de 1781, remis en place en 2012, porte l'inscription : « Res sacras cleri Themidis Martisque labores & patrios coetus lumen & umbra regit. » (ombre et lumière règlent les offices du clergé, le travail de Thémis (justice) et de Mars (armes) ainsi que les assemblées des anciens).
Baptistère
Au sud-ouest de la Cathédrale Saint-Léonce de Fréjus se trouve un baptistèrepaléochrétien[8], le plus ancien de France après celui de Poitiers puisqu'il date du Ve siècle et c'est l'un des mieux conservés :
réemploi de huit colonnes antiques d'angle corinthiennes en provenance sans doute d'un édifice romain.
la salle est octogonale ainsi que la cuve ou piscine pour le baptême par immersion comme cela se pratiquait à l'époque.
les pans sont coupés avec des absidioles contenant des sarcophages et statues couchées.
L'accès du cloître canonial se fait par la place qui se trouve sur le côté de la cathédrale, à partir de l’entrée située rue Fleury, le cloître étant au nord-est de celle-ci. Auparavant, les religieux pouvaient y accéder plus facilement en sortant de la nef et en montant des escaliers sur la droite. La salle qui se trouve à droite de l'entrée est réservée au musée archéologique municipal.
Le vieux puits au centre a été restauré entre 1922 et 1931 ainsi que le double escalier allant à l'étage.
Les plafonds des galeries[10] offrent une collection de panneaux de bois peints des XIVe et XVe siècles[11], avec de jolies arcades retombant sur des colonnettes doubles.
Elles sont peintes et décorées de personnages, d'animaux, et un bestiaire fantastique à travers plus de trois cents panneaux de pins[12]. En 1969, certains de ces panneaux ont été restaurés, sous la conduite de Pierre Aujard, Architecte des bâtiments de France, par, entre autres, Cyril de La Patellière et Jean-André Bastiani.
L'étage donnant sur le cloître, dont il reste une galerie, est accessible par un escalier à double rampe. De petites colonnes corinthiennes datent du XIIIe siècle. La porte d'une salle voûtée est fermée avec une grille XVe siècle.
De nos jours, des expositions temporaires se déroulent dans des salles restaurées en 1967 et situées au nord-est. Ce sont les salles du Vieux Fréjus.
À côté du cloître, se trouve la maison du prévôt[13] datant d'après 1206.
Les travaux réalisés les XIXe et XXe siècles
Dès 1909 le principe de dégagement du cloître, envahi par des maisons privée, depuis la révolution, et la restauration d'ensemble du groupe épiscopal, selon le projet conçu par Jean-Camille Formigé, seront acquis. Mais les travaux ne seront réellement, pour la restitution de l'élévation paléochrétienne du baptistère et sur les bâtiments canoniaux, engagés qu'entre 1920-1930, sous la direction de son fils Jules Formigé.
Avec le débarquement des Forces alliées, le [14], des bombardements touchèrent la voûte du narthex, la façade occidentale du cloître, les toitures, les vitraux du XIXe siècle ont été détruits disparurent, en particulier celui de l'abside de Notre-Dame. Furent aussi détruites les maisons au nord du cloître. Des restaurations furent nécessaires, tant pour effacer les dommages que pour mettre en valeur la salle septentrionale du cloître dont on put dès lors voir le bel appareil régulier.
Les travaux réalisés à partir de 1952
L'architecte en chef des monuments historiques Paul Colas[15], qui avait succédé à Jules Formigé après 1945, fera effectuer divers travaux tels ceux relatifs à la protection du clocher touché par la foudre en .
En 1961 et 1962, Paul Colas fera procéder au décapage des murs et voûtes des nefs de Notre-Dame et Saint-Étienne, et à la démolition de la tribune des orgues, pour redonner son volume originel à l'entrée de l'édifice et aux tribunes qui flanquaient la dernière travée de Notre-Dame.
Les quatre clochetons qui flanquaient la partie octogonale du clocher[16] ont été rétablis sous la maîtrise d'œuvre de Jean-Claude Yarmola [17] à l'occasion d'une restauration d'ensemble de cette partie du monument en 1986.
Puis, pour répondre à la fois aux nécessités de la liturgie et au nombre des fidèles d'une ville en plein développement, il apparut nécessaire de déplacer une nouvelle fois l'autel, offert par MgrEmmanuel-François de Bausset-Roquefort en 1778 et restauré en 1895, et de gagner des places en abaissant le niveau de la troisième travée. La décision fut prise en 1987 et, dès l'été, des fouilles furent entreprises dans l'extrémité de la nef de Saint-Étienne où l'autel devait être placé.
Fin 1987, pour faire suite au souhait de la municipalité, les travaux de réaménagement du parvis, et de la place située devant l'hôtel de ville et la cathédrale ont été engagés sous la maîtrise d'œuvre de l'architecte des bâtiments de France Louis Martial Fahrner.
Le projet de reconstruction d'un nouvel instrument[18], se référant en grande partie au style italien et destiné à la musique des XVIIe siècle et XVIIIe siècle, est approuvé en . Un appel d'offres sur concours de projets[19] permettait aux facteurs de proposer des solutions sur la base d'un travail d’expertise et d’étude, sous la maîtrise d'œuvre de Jean-Pierre Decavèle, technicien-conseil agréé[20], missionné comme expert-organier de la Direction de la Musique. Les travaux réalisés par le facteur d'orgues Pascal Quoirin[21], en collaboration avec le facteur Jean-Louis Loriaut[22] nécessiteront plus de deux ans de travail et la réception interviendra en .
1944 : la cathédrale subit des bombardements. L'orgue est exposé au vent et à la poussière.
1952 : restauration de la cathédrale. L'orgue est déplacé et abandonné dans un coin. Des pièces sont gâtées ou disparaissent par manque d'entretien pendant des années.
1962 : reconstruction d'un nouvel orgue.
1967 : inauguration de l'orgue Gonzales.
1986 : l'orgue est en mauvais état, un projet de reconstruction est approuvé par la commission des orgues non protégées au titre des monuments historiques[23]. Pendant ce temps, un petit orgue de remplacement est acheté. Il se trouve maintenant à la Chapelle Saint-François de Paule.
Monument jeu d'enfant, Le temps de bâtisseurs. Ateliers et reconstitutions autour de l'histoire du chantier de construction du cloître. Animation par l'Association Les Médiévales de Les Arcs-sur-Argens[39],
fin 2022, le cloître bénéficiera d'une mise en lumière exceptionnelle et pérenne de ses closoirs[40].
Robert Doré, « Fréjus. Cathédrale », dans Congrès archéologique de France. 95e session. Aix-en-Provence et Nice. 1932, Paris, Société française d'archéologie, (lire en ligne), p. 291-298
Alphonse Donnadieu, « Le baptistère de Fréjus (Var). Sa filiation orientale, sa piscine carolingienne », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, t. 88, no 2, , p. 277-291 (lire en ligne)
Robert Doré, « Fréjus. Cathédrale. Cloître et chapitre », dans Congrès archéologique de France. 95e session. Aix-en-Provence et Nice. 1932, Paris, Société française d'archéologie, (lire en ligne), p. 299-303
Colette Dumas, Découvre et colorie. Le cloître de la Cathédrale de Fréjus, Éditions de la Nerthe, 2000, coll. « Patrimoine », (ISBN2913483119), (ISBN978-2913483118)
Robert Doré, « Fréjus. Cathédrale. L'évêché », dans Congrès archéologique de France. 95e session. Aix-en-Provence et Nice. 1932, Paris, Société française d'archéologie, (lire en ligne), p. 303-306