Cheval en République centrafricaine
Le cheval en République centrafricaine est vraisemblablement présent dans ce secteur depuis la période pré-coloniale, amené par les Peuls (Fulani) dans le cadre du commerce avec les populations du Soudan. La cérémonie fastueuse de Jean-Bedel Bokassa, qui importe pour l'occasion huit chevaux blancs du haras du Pin en France, en 1977, a marqué les esprits. L'unique race de chevaux élevée sur le territoire centrafricain est le Dongola. HistoireLe cheval provient vraisemblablement du Nord-Est, au Soudan, dans le cadre de commerce régulier dans la région du lac Tchad, puis plus au sud, notamment de la part des Fulani (Peuls)[1]. Il est donc déjà présent durant la période pré-coloniale. D'après Jean-Louis Gouraud, pour sa cérémonie d'auto-couronnement impérial du , Jean-Bedel Bokassa, fasciné par Napoléon Ier, a fait apporter à Bangui des chevaux blancs depuis la France, pour les atteler à son carrosse[2],[3]. À la fin de la cérémonie, le nouvel empereur a remonté les rues de Bangui à bord de son carrosse de bronze et d'or, tiré péniblement par huit chevaux importés du haras national du Pin, en Normandie, et envoyés par l'Élysée[4]. Deux chevaux meurent lors du trajet, ce qui contraint la famille impériale à parcourir les derniers mètres en limousine[4],[5]. Tous ces chevaux sont ensuite morts en raison du climat[2]. La sous préfecture de Markounda est le théâtre d'affrontements en 2014 entre des bandes de Seleka et d'Anti-balaka, qui se déplacent à cheval et à moto[6]. Il semble que ce soient majoritairement les Seleka qui se déplacent à cheval, et tuent les cultivateurs musulmans à vue[7]. En janvier 2019, des tensions vives éclatent entre les éleveurs peuls et les Anti-balaka à Ndanga : les Anti-balaka ont volé un cheval appartenant à un éleveur Peul handicapé lors d'un assaut, puis, de retour dans leur village, ont tué ce cheval et vendu sa viande aux villageois sur le marché local[8]. Les Peuls ont ensuite envoyé une note aux villageois pour demander la restitution immédiate du cheval ou 1 million de francs CFA en dédommagement à son propriétaire : le vol de ce cheval, don de la communauté Peul à son propriétaire handicapé, est considéré comme un crime[8]. PratiquesDes sports équestres sont pratiqués[1]. En 1988, le coût annuel pour pratiquer l'équitation en République centrafricaine était d'environ 100 000 francs CFA, auxquels il faut ajouter 20 000 francs CFA pour l'assurance[9]. De même, la pension d'un cheval chez un propriétaire coûtait environ 32 000 francs CFA / mois, et dans un club, 40 000 francs CFA / mois[9]. D'après l'imam de la grande mosquée de Bangui (1978), la viande de cheval n'est pas consommée par les populations musulmanes, en particulier par les Malékites, car le Coran l'interdit[10]. ÉlevageD'après la base de données DAD-IS, la République centrafricaine compte une seule race spécifique de chevaux élevée sur son territoire[11], le Dongola[1]. La situation de la race Dongola en République centrafricaine est inconnue[1]. Les activités d'élevage sont gérées par la Fédération nationale des éleveurs centrafricains[12]. Le cheptel est régulièrement parasité par des tiques[13]. La lymphangite épizootique du cheval (Histoplasma farciminosum (sv)) est également un frein majeur à l'élevage ; les Mbororo des familles Djafun et Bodaabe disposent d'un vocabulaire spécifique (en fulfuldé) pour désigner cette maladie[14]. CultureLe cheval est cité dans le vocabulaire de la langue banda-linda, que ce soit dans son vocabulaire courant, ou dans les contes traditionnels[15] : il y sert de monture et court pour son maître au risque de tomber d'épuisement[16]. Il est également cité dans la poésie traditionnelle centrafricaine[17]. Notes et références
AnnexesBibliographie
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