CognitivismeLe cognitivisme est le courant de recherche scientifique endossant l'hypothèse selon laquelle la pensée est analogue à un processus de traitement de l'information, cadre théorique qui s'est opposé, dans les années 1950, au béhaviorisme. La notion de cognition y est centrale. Elle est définie en lien avec l'intelligence artificielle comme une manipulation de symboles ou de représentations symboliques effectuée selon un ensemble de règles. Elle peut être réalisée par n'importe quel dispositif capable d'opérer ces manipulations. Les symboles doivent représenter au moins un aspect du monde réel, de façon que le traitement de l'information débouche sur une solution satisfaisante aux problèmes posés par l'environnement. Les partisans du cognitivisme sont souvent associés au computationnalisme. HistoriqueDans les années 1950, le programme de recherche « cognitiviste » s'est élaboré contre l'approche behavioriste du psychisme, qui visait à n'étudier que le comportement observable (en réaction aux impasses de la méthode « introspective » du début du XXe siècle) en ignorant volontairement les représentations mentales, car non observables scientifiquement. Le béhaviorisme négligeait ainsi délibérément les activités du cerveau pour ne prendre en compte que le comportement « manifeste » humain ou animal. On a ainsi qualifié cette école de pensée de « physicalisme de la boite noire ». Avec l'émergence de l'informatique, qui a permis de concevoir un comportement intelligent sur la base d'un langage formel réglant la manipulation de symboles, le cognitivisme s'est développé et a supplanté le béhaviorisme dans l'étude scientifique des comportements intelligents. Il est devenu à partir des années 1970 un paradigme classique des sciences cognitives et de la philosophie de l'esprit. Le cognitivisme ne doit pas être confondu avec la « révolution cognitive »[1] qui s'est effectuée, entre 1956 et 1960 au sein de la psychologie scientifique, notamment autour des travaux de Jerome Bruner[2] et de George Armitage Miller[3],[4], à l'université d'Harvard. Ceux-ci ont mis à jour une activité cognitive spontanée, à la base d'apprentissages mentaux[5],[6]. C'est en prenant ses distances vis-à-vis de l'impasse théorique que constituait le béhaviorisme que la révolution cognitive a vu le jour au sein de la psychologie scientifique, afin de rendre compte du fonctionnement mental en jeu dans l'adaptation. Les thèsesLe cognitivisme peut se définir par la conjonction de thèses fonctionnalistes et « computo-représentationnelles ». Il se présente comme une alternative au matérialisme éliminativiste et réductionniste en intégrant dans le discours scientifique les états mentaux, dont il reconnait l'existence et la spécificité. Les thèses du cognitivisme peuvent se ramener à trois propositions[7] :
Cognitivisme psychologique et cognitivisme philosophiqueLe cognitivisme psychologique est, suivant les auteurs, associé ou non à un physicalisme fonctionnaliste, qui établit une séparation entre le matériel biologique constituant le système nerveux (le « hardware » de l'ordinateur) et les opérations mentales qui sont exécutées (les « programmes », ou « software »). Application aux sciences de l'éducationCertains auteurs ont cherché à appliquer les principes théoriques du cognitivisme aux sciences de l'éducation. Parmi ceux-ci, on peut citer le professeur américain Robert Gagné et Jacques Tardif, du Québec. Notes et références
Voir aussiBibliographie
Articles connexes
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