Enrico CampagnolaEnrico Campagnola
Enrico Campagnola est un sculpteur devenu peintre. Il est né le , de parents vénitiens et est mort le à Besançon. Il étudie à l’Académie Royale de Rome où il obtient le professorat de sculpture à l’âge de 23 ans. De retour en France, il exerce pendant un an à l’École des Beaux-arts de Besançon. Il connaît la renommée en tant que sculpteur, en obtenant une distinction au Salon des Artistes français en 1939 avec un bois sculpté "l'offrande" et en réalisant quelques monuments dans la région après la guerre. Il s’installe à Paris en 1947 et travaille dans un atelier de publicité. Sans atelier, il sculpte de petits sujets, dessine et peint. Il fréquente Colette et Jean Cocteau, qui lui écrit en avril 1950 : "Mon cher Enrico Campagnola, il s'agit toujours de sculpter, même chez les écrivains, les dessinateurs et les peintres. Je vous félicite de porter le relief dans votre âme - je déteste la platitude - Votre Jean Cocteau". Il remporte un Prix au Salon du nu à la galerie Bernheim jeune avec une toile qui obtiendra également une distinction au Concours International de peinture de Deauville en 1955. Ce sera le début de sa carrière de peintre et de son succès auprès des collectionneurs. BiographieEnrico Campagnola naît le à Possagno, petite ville de Vénétie, où il passa son enfance. Il devait dès son plus jeune âge, désherber l'esplanade du Temple construit par Antonio Canova pour accueillir sa sépulture[1]. 1921Avec cette "Sainte-Anne" réalisée à l'âge de 10 ans, son art déjà très raffiné, imprégné d'une poésie grave qui émeut, s'inscrit dans la tradition Italienne. Retrouvée mutilée en 1978 dans le grenier de la maison familiale où il trouvait refuge et solitude pour dessiner et modeler la glaise de la tuilerie voisine, cette sculpture est le témoin d'une maturité précoce et d'une sensibilité qui étaient l'essence même de son caractère. 1928-1934Il obtient son baccalauréat à l'âge de 17 ans, puis se fixe à Besançon avec sa famille. Admis sur concours à l'Académie Royale des Beaux-arts de Rome, il obtient une bourse qui lui permet de poursuivre ses études et d'obtenir à 23 ans, le diplôme de Professeur section sculpture[2]. 1935-1946De retour à Besançon, il professe pendant un an à l'École des Beaux-arts de cette ville. En 1939, il participe au Salon des artistes français à Paris où "L'Offrande" sculptée dans un orme de la place Granvelle à Besançon, obtient une mention. Il se marie avec Jeanne Gentil, franc-comtoise qui ne voudra jamais quitter la région de son enfance. Il réalise quelques monuments dans le Doubs, notamment celui du plateau du Lomont à Pierrefontaine-lès-Blamont érigé en hommage à la Résistance de 2 500 maquisards commandés par un officier américain, et celui de Laire. Il collabore au développement de l’héliophore avec son inventeur Louis Dufay, découvreur également au début du XXe siècle du "dioptichrome" et de la pellicule pour photos et cinéma couleur "Dufay color"[3]. 1947Enrico Campagnola se fixe à Paris, pour exercer le métier de dessinateur-graveur en héliophore. Sans atelier - et sans palette - il consacre son temps libre, et surtout la nuit, à peindre et à modeler. 1948-1955Le 1er avril 1954, Suzanne Bret, est engagée comme secrétaire à l’héliophore. Sa découverte de l'artiste, conduira celle-ci, à l’inciter à participer au Concours International de peinture de Deauville, avec le "Nu aux Coquillages" qu'il vient de réaliser. Il remporte un prix "hors concours" qui le fera connaître en tant que peintre ; notamment par Bruno Bassano qui lui propose de partager les cimaises de sa galerie, rue Grégoire de Tours à Paris, avec le peintre Simon Segal. Fin 1954, il participe au "Salon du Nu" organisé par la Galerie Bernheim Jeune à Paris, avec "Le nu aux coquillages" qui remporte un prix. Dès 1955 une première exposition sera organisée à New York. Toutes les toiles seront vendues. L'État et la Ville de Paris font l'acquisition de plusieurs œuvres. 1956Son succès auprès des collectionneurs est confirmé aux États-Unis où une deuxième exposition est organisée par la Galerie Seventy Five à New York. Enrico Campagnola se brouille avec Bruno Bassano, qu'il retrouvera à la fin des années 1960 à Aups, où le marchand a fait don de sa collection personnelle au musée Simon Ségal qu'il a créé. 1957-1972À partir de 1957, la Galerie Madsen l'expose en permanence rue Saint-Honoré et organise des expositions tous les deux ans. Ses œuvres sont acquises par les collectionneurs, principalement américains. En 1962, Campagnola est licencié de l’héliophore. Il se consacre entièrement à la peinture et à la sculpture. Il expose régulièrement en France et aux États-Unis. Il est invité à la Quadriennale de Rome (it), à la Biennale de Venise, participe au Salon d'Automne, est sélectionné pour le Prix Greenshields à la Galerie Charpentier. Des Musées étrangers font l'acquisition de peintures. Il obtient un succès unanime auprès du public, des critiques et des collectionneurs. Mais ni la gloire, ni la renommée, ni la médiatisation ne l'intéressent. En 1964, il contribuera avec Suzanne Bret, à l’introduction de l’héliophore dans le cinéma d’animation, procédé qui séduira Henri-Georges Clouzot pour son film inachevé "l’Enfer"[4]. Il attendra 1968 pour renouer avec ses racines méditerranéennes en aménageant une ruine en demeure-atelier à Saint-Martin de Brômes (Alpes de Haute Provence). Il se dégage petit à petit de ses liens avec son marchand, et libéré des contraintes commerciales il intensifie ses recherches en peinture comme en sculpture. En 1972 pour la première fois, Enrico Campagnola expose ses sculptures dans son atelier de Saint-Martin et notamment « La Paix ». Jusqu'à son décès le 27 mars 1984 il accomplit d'œuvre en œuvre une évolution très personnelle faite de contrastes intenses et de nuances subtiles. Dominées par une explosion de couleurs, ses peintures atteignent une délicatesse de tons et la pureté du "presque blanc" ; tandis que ses sculptures, faites de fer, de pierre, de bois, en apparence les plus rudes, sont d'une surprenante douceur. La prodigieuse faculté de ses dons de créateur nous est révélée par ses œuvres qui illustrent au travers de la permanence de la femme, son inépuisable amour de la beauté. Campagnola nous offre une œuvre aux multiples facettes, inachevée, notamment dans le domaine de l'abstraction où il excellait et où il est totalement inconnu. Pendant ses deux dernières années, empêché de se mouvoir par la maladie, il consacre cependant tout son temps à peindre et à sculpter, mais dans de petits formats. Au décès de Campagnola, Suzanne Bret avec la participation de l’épouse et de la famille de l’artiste, crée l’Association "Espaces Enrico Campagnola" afin de faire partager au plus grand nombre sa passion pour son œuvre. Anne d’Ornano, maire de Deauville adhère à cette démarche et accepte une donation d’œuvres exposées à la Villa Strassburger[5]. Depuis 1985, respectant le désir de Campagnola, d'autres donations ont été effectuées et visibles au Musée des Années 30 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) au Musée d'Art et d'Histoire de Meudon (Hauts-de-Seine) et au Musée La Piscine à Roubaix (Nord). En 2015, le catalogue raisonné de 2300 œuvres est publié sur DVD inséré dans l'ouvrage "Enrico Campagnola, sculpteur et peintre"[6] ŒuvresSculptures de jeunesse, marquées par les années 30.
Peintures et sculpturesLes années 1950
Les années 1970
Les dernières années : indépendance, recherche et évolution.
ExpositionsExpositions des galéristes en France et à l’Étranger (de son vivant)
EXPOSITIONS Enrico CAMPAGNOLA après sa disparition
À voir
Notes et références
Liens externes
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